Gilles Le Gendre fait partie de ces courtisans du régime qui délaissent occasionnellement la langue de bois et les éléments de langage prémâchés pour dire ce qu’ils pensent. Ainsi, en décembre 2018, en pleine crise des gilets jaunes, celui qui était alors le président du groupe LREM à l’Assemblée Nationale concédait dans un entretien à Public Sénat qu’une des erreurs de la majorité était « d’avoir probablement été trop intelligent, trop subtil ».
Dans un article publié dans Le Monde le 30 mai dernier, Gilles Le Gendre expliquait donc avec la subtilité qu’on lui connait que si le président de la République s’exprimait très peu depuis sa réélection, c’était une stratégie destinée à ne pas faire de vagues et qu’une fois gagnées les élections législatives, on allait voir ce qu’on allait voir : le « tapis de bombes ».
Le « tapis de bombes » est une technique militaire qui consiste « à quadriller la zone cible de bombes, de manière à raser systématiquement tout ce qui s'y trouve ». Les propos de M. Le Gendre ont évidemment retenu l’attention des experts militaires et des diplomates. Quelles zones géographiques et quelles populations seraient visées par les bombardements massifs de M. Macron en ce début de second quinquennat ? Le consensus qui semble se dégager entre les experts est que Denain, Stains, Vaulx-en-Velin ou les quartiers Nord de Marseille risqueraient d’être beaucoup plus touchés que Neuilly, Versailles, Deauville ou le VIIème arrondissement de Paris.
Face à cette menace, Mme von der Leyen, dont chacun connait l’attachement à « la-démocratie » et à « nos-valeurs », travaille déjà sur une première vague de sanctions contre la France si les propos de M. Le Gendre se traduisaient dans les faits après une victoire aux élections législatives. Les oligarques français, très proches du banquier d'affaires qu'ils ont porté au pouvoir, s'inquiètent d'une possible saisie de leurs actifs à l'étranger. Des embargos sur les produits français seraient également envisagés. M. Macron ayant largement contribué à démanteler l’industrie en France, l’affaire obligerait toutefois les pays occidentaux à viser ce qu’il en reste : le luxe, les jets privés et l’armement.
En ce qui concerne les ventes d’armes, le président Biden a su se montrer rassurant dans l'hypothèse où M. Macron déclencherait une guerre sociale en France. Les Saoudiens qui massacrent la population du Yémen avec des armes françaises pourraient compter sur les États-Unis pour s’y substituer. De même, pour les milliardaires qui s’équipent en Falcon chez Dassault. Mais cela se complique avec les produits de luxe : après l’embargo sur le caviar russe, est-il humainement possible d’imposer aux premiers de cordée de renoncer aux sacs Vuitton, aux parfums Chanel et au champagne Dom Pérignon ? Un embargo sur ces produits de première nécessité serait un crève-cœur car il engendrerait des pénuries et une très forte hausse des prix. Pour faire face à une situation qui pourrait s’avérer dramatique – et provoquer des troubles sociaux d’une grande ampleur dans de nombreux pays - , les gouvernements et les banques centrales des pays concernés ont d’ores et déjà fait savoir qu’elles prendraient toutes les mesures nécessaires pour venir en aide aux populations affectées, quoi qu’il en coûte.
Alors que les éditorialistes se demandent si M. Macron est devenu fou, le président Xi Jinping appelle à « la plus grande retenue » tout en réaffirmant son opposition de principe à des sanctions internationales contre la France. Quant à M. Poutine, il a annoncé vouloir se rendre à Paris pour rencontrer M. Macron dès le 20 juin afin d’œuvrer à la désescalade.