Comme il se doit, et comme ils le doivent, les plumitifs des médias appartenant aux oligarques choyés par le régime ont unanimement goûté ce bon mot que l’on prête à Jacques Chirac. Sauf que ce dernier avait tenu ces propos en petit comité. Si l’ancien président de la République usait d'un langage fleuri en privé, il n’a jamais fait preuve de vulgarité en public. Ainsi, à celui qui le traitait de « connard » à la sortie d’un office religieux, il répliquait sobrement : « Enchanté, moi c’est Jacques Chirac. »
Dans des circonstances similaires, Nicolas Sarkozy répondait : « Casse-toi, pauv’ con ! » Et si quelqu’un s’aventurait à tenir ce type de propos à l’endroit du président actuel, quatre molosses de la garde prétorienne lui sauteraient immédiatement dessus puis le placeraient vingt-quatre heures en garde à vue avant qu’il soit jugé en comparution immédiate et sévèrement condamné. C'est à ces détails que l'on mesure à quelle vitesse le pays « avance », comme disent les courtisans du régime.
M. Macron n’en est pas à son coup d’essai et il n’hésite jamais à joindre la grossièreté et la vulgarité au mépris qu’il affiche en permanence envers les gens « qui ne sont rien ». Les non-vaccinés ? Il avait « très envie de les emmerder ». Les manifestants ? Ils « foutent le bordel ». Les pauvres ? Il y en a qui « déconnent ».
Et voilà qu’à ceux osent l’interroger sur son activité de lobbyiste pour Uber alors qu’il était ministre de l’Économie de M. Hollande, il répond en plagiant un de ses prédécesseurs. On était en droit d'attendre un peu plus d’originalité de la part de ce chantre de l'innovation. Et puisqu’il aime à mettre en avant sa jeunesse, il aurait pu dire comme la jeune génération : « J'm’en balek ».
Quant à commenter l’extrême sollicitude de M. Macron envers les McKinsey, Uber, Amazon et autres, et s’il fallait rester comme lui en dessous de la ceinture, c’est peut-être au philosophe Chrysippe qu’il faudrait emprunter sa description des délicatesses que la déesse Héra prodiguait à Zeus.
Agrandissement : Illustration 1
Mes remerciements à Fred Sochard à qui j'ai emprunté le dessin.