
Être invité à Marly était le signe d’une promotion politique et une récompense pour les bons serviteurs du monarque. Dans ses Mémoires, Saint-Simon raconte comment les courtisans se pressaient pour obtenir cette suprême faveur du roi : être « des Marlys ». « Les hommes demandaient le même jour le matin, en disant au roi seulement : " Sire, Marly !" » (voir ici).
Sous Emmanuel-Moi-Je Ier, les conseils de défense ont remplacé « les Marlys ». Le 16 mars dernier, le monarque a décrété : « Nous sommes en guerre ». Depuis, il joue au chef de guerre contre l’épidémie de Covid-19 et a réuni à 31 reprises le conseil de défense. C’est lui seul qui décide de les convoquer, en fixe l’ordre du jour et détermine la liste des participants (voir ici).
Défini par l’article R*1122-1 du Code la défense, « le conseil de défense et de sécurité nationale définit les orientations en matière de programmation militaire, de dissuasion, de conduite des opérations extérieures, de planification des réponses aux crises majeures, de renseignement, de sécurité économique et énergétique, de programmation de sécurité intérieure concourant à la sécurité nationale et de lutte contre le terrorisme. » C’est donc fort logiquement dans cette instance, dont les délibérations sont soumises au secret-défense, que sont prises des décisions aussi stratégiques que la définition de la liste des produits essentiels : la mousse à raser, oui ; le mascara, non.
La date à laquelle pourront démarrer les ventes de sapins de Noël sera elle aussi définie par le conseil de défense. On imagine donc l’importance des sujets dont a encore à connaître le conseil des ministres du mercredi et le désespoir de celles et ceux qui ne sont pas conviés aux conseils de défense.
Qui sera le Saint-Simon qui racontera comment les courtisans d’Emmanuel-Moi-Je Ier l'implorent de leur accorder cette faveur suprême ? « Les ministres demandaient le même jour le matin, en disant au roi seulement : "Sire, le conseil de défense !" »
