Le Monde rapporte que M. Netanyahou a fait savoir qu’Israël allait autoriser l’entrée d’une « quantité de base de nourriture destinée à la population » de Gaza. Il a ajouté que les « amis » d’Israël lui ont signifié qu’ils ne pourraient plus soutenir la poursuite de la guerre si des « images de famine de masse » dans le territoire palestinien étaient diffusées.
Ce qui pose problème à ces « amis », ce n’est évidemment pas le massacre de dizaines de milliers de Palestiniens auquel ils ont apporté un soutien diplomatique, économique et militaire continu depuis vingt mois. Celui-ci peut se poursuivre.
Ce n’est pas non plus la destruction des toutes les infrastructures, des hôpitaux, des écoles, des universités, des édifices religieux et même des cimetières. Cela aussi peut se poursuivre.
Non, ce qui les gêne, ce sont les « images de famine de masse ». Pas la famine elle-même, pas les milliers de Palestiniens (dont beaucoup d’enfants) qui en sont déjà morts, mais les images filmées et diffusées par les journalistes palestiniens que l’armée d’occupation n’a pas encore massacrés. Car il en reste et ces images d’enfants décharnés et agonisants, cela trouble la tranquillité de nos dirigeants. Il paraît même que ce ne serait pas conforme à nos « valeurs ».
Pour apaiser les souffrances morales des « amis » d’Israël, M. Netanyahou va donc autoriser l’entrée d’une « quantité de base de nourriture », juste de quoi éviter les images de famine mais pas plus. Immense soulagement des « amis » qui vont pouvoir soutenir la poursuite des massacres et la destruction totale de Gaza sans être importunés par ces légers désagréments.