Le trio Philippe – Castaner – Lallement s’était illustré par la sanglante répression du mouvement des gilets jaunes en 2018-2109, d’une violence jamais atteinte en métropole depuis mai 68 voire la guerre d’Algérie. Il s’avère que le trio Borne – Darmanin – Nuñez entend relever le défi et battre de nouveaux records de sauvagerie. Le mouvement de nature quasiment insurrectionnel déclenché par l’utilisation de l’article 49-3 place le seul responsable de ce désastre (celui qui éructait « qu’ils viennent me chercher » en juillet 2018) devant une alternative assez simple : battre en retraite dans les jours voire les heures qui viennent ou s’engager dans la voie de la répression généralisée. L’état d’esprit de M. Macron n’incite pas à l’optimisme et un éclair de lucidité (ne parlons pas d’humanité) de sa part est improbable. N’a-t-il pas déclaré en septembre 2022 : « Ce qui se joue, c’est l’autorité de votre serviteur » ?
Oui mais voilà : la rage du peuple français est immense et la haine de ce président et de sa clique l’est tout autant. Des émeutes éclatent partout en France et certains syndicats de police avertissent que les troupes « commencent à s’essouffler ». Si l’article 49-3 lui a permis (de justesse) de bâillonner l’Assemblée Nationale, de quel instrument constitutionnel dispose maintenant M. Macron pour mater la population ? Imposer l’état d’urgence est impossible car il faudrait un vote favorable de l’Assemblée Nationale. Cela parait exclu et susciterait sans doute une motion de censure qui ferait cette fois tomber le gouvernement.
Le forcené de l’Élysée n’a plus qu’une seule cartouche dans son fusil : l’article 16 de la Constitution de 1958. Afin de s’arroger les pleins pouvoirs (comme le fit de Gaulle après la tentative de putsch de 1961), il pourrait considérer qu’en raison de la situation quasi-insurrectionnelle, « les institutions de la République (…) sont menacées d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu ». Une telle escalade engendrerait évidemment une réaction massive et violente du peuple français à laquelle la police ne pourrait faire face seule. Le président de la République devrait donc déclarer en même temps l’état de siège afin que l’armée prenne en charge le maintien de l’ordre et mate l’insurrection.
Folie, n’est-ce pas ? Mais peut-on l’exclure de la part d’un homme ivre de son pouvoir et qui n’a plus le choix qu’entre sa mort politique ou cette fuite en avant qui mettrait littéralement le pays à feu et à sang ?