Le 23 février, François Bayrou formulait une «offre d’alliance» à Emmanuel Macron qui l'accepta en déclarant qu'il s'agissait d'un "tournant de la campagne" mais aussi "de la vie politique". François Bayrou, après avoir en septembre 2016 dénoncé en Emmanuel Macron le candidat des forces de l'argent (voir ici) se ralliait ainsi à sa candidature. Au cœur de cette alliance, il y avait la promesse d'une loi de moralisation de la vie publique dont François Bayrou se portait "garant" et qui devenait l'une des priorités d'un candidat qui y avait jusqu'alors porté bien peu d'attention.
Quatre mois plus tard, et quatre semaines après être entrés au gouvernement, François Bayrou et les deux autres ministres MoDem quittent le gouvernement, empêtrés dans les soupçons d'emploi fictif d'assistants parlementaires au Parlement européen. Le tournant politique se termine par un spectaculaire tête-à-queue qui montre que la vie politique "renouvelée" ressemble comme deux gouttes d'eau à l'ancienne.
François Bayrou a sans doute donné un coup de pouce décisif à la candidature d'Emmanuel Macron qui accusait un passage à vide fin février et ce dernier a permis au patron du MoDem d'obtenir une quarantaine de sièges aux législatives pour son parti. C'est du win-win comme on dit dans le jargon des affaires qu'affectionne notre nouveau président (voir ici).
Celui-ci doit toutefois commencer à se méfier de son ancien allié dont le pouvoir de nuisance n'est plus à démontrer. Délivré des contraintes de la solidarité gouvernementale, il se pourrait bien que François Bayrou redécouvre Mammon derrière l'hologramme de Jupiter...