On se souvient que pendant la campagne pour les élections législatives, M. Blanquer a fait l’objet d’une agression d’une violence inouïe perpétrée avec une arme par destination particulièrement dangereuse : la crème chantilly. Fort heureusement, ses agresseurs ont été immédiatement interpellés et placés en garde à vue pour violences volontaires en réunion. Le procureur de la République de Montargis, qui s’est saisi sans délai de cette affaire gravissime, a indiqué que les deux délinquants seront jugés le 4 juillet prochain pour « violences en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail », délit pour lequel la peine encourue est de trois ans d’emprisonnement. Ces dangereux individus étant enseignants, l’inspection académique a de son côté engagé une procédure disciplinaire à leur encontre. Peu de temps après avoir échappé à cet odieux attentat, M. Blanquer a été victime d’un accident de parachute dans la 4ème circonscription du Loiret où il a été éliminé au 1er tour des élections législatives.
Les citoyens français nourrissaient donc de grandes inquiétudes pour l’ancien ministre de l’Éducation, qui considère être devenu « l’ennemi public numéro un », victime de la vindicte de « l’extrême-gauche communautariste » et de son organe central, Mediapart. Ce grand homme d’État n’était-il pas au bord la dépression, enchaînant mojito sur mojito dans les bars d’Ibiza ? Et surtout, qu’allait-il devenir, se retrouvant au chômage à 57 ans quand on connait la difficulté pour les seniors de retrouver un emploi à cet âge ?
Mais si les « gens qui ne sont rien » sont fermement invités à « traverser la rue » pour trouver un emploi, il en va différemment pour les « premiers de cordée ». Tel Lagardère, s’ils ne vont pas à l’emploi, l’emploi vient à eux. Et c’est ce qu’il vient de se produire pour M. Blanquer pour lequel un poste vient d’être ouvert à Assas. Démonstration est faite que, comme le répètent inlassablement les conseillers de Pôle Emploi, « activer son réseau » est la clé pour retrouver un emploi.
De nombreux chômeurs de longue durée pourraient penser que l’ancien ministre a bien de la chance. C’est ignorer le choc que représente pour M. Blanquer le fait de devoir travailler désormais à l’Université, cette institution gangrénée par « l’islamo-gauchisme », « l'idéologie woke » et l’intersectionnalité. Imaginez un instant l’état d’esprit d’un vegan se voyant dans l’obligation d’accepter un boulot dans la boucherie du coin ! Fort heureusement, Assas est encore épargnée par ces fléaux. Et puis, que voulez-vous, avec le durcissement des conditions d’accès aux indemnités de chômage et la baisse de leur montant qui ont été décidés par ses anciens collègues, il ne peut pas trop faire la fine bouche.
Pour mettre un peu de baume au cœur de l’ancien ministre, rappelons-lui que les professeurs bénéficient - pour l'instant - d'un régime spécial de retraite, ont de longues vacances et un nombre d'heures d'enseignement qu'il jugeait bien trop faible il n'y a pas si longtemps. Il aura donc tout loisir de retourner à Ibiza pour préparer ses cours. Sans compter l'absentéisme au moindre prétexte. Et ne doutons pas qu'il trouvera parmi ses nouveaux collègues de la rue d’Assas des compagnons de route avec lesquels il partage des valeurs, très actuelles. A la machine à café, ils pourront refaire le monde. En brun.

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Mes remerciements à Fred Sochard à qui j'ai emprunté ce dessin.