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Billet de blog 21 octobre 2025

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MM. Macron et Darmanin aux petits soins avec un délinquant multirécidiviste

Reçu par le président de la République avant son incarcération, il recevra la visite du ministre de la Justice dans sa cellule.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Que les abonnés des prétoires et les habitués des séjours derrière les barreaux ne se méprennent pas, un vulgaire braqueur de banques ou un trafiquant de drogues n’ont évidemment pas les qualités requises pour faire l’objet d’une telle sollicitude.

Pour avoir droit au réconfort élyséen, il faut avoir visé bien plus haut. Par exemple avoir négocié un pacte de corruption avec le responsable d’un attentat ayant causé la mort de 170 personnes dont 54 Français, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la justice française. Alors là, oui, vous êtes digne d’être reçu par le président de la République. « Il était normal que, sur le plan humain, je [le] reçoive » a déclaré celui dont on prétend qu’il est censé être le garant de l’indépendance de la justice. Les familles des victimes de l’attentat, parties civiles au procès du délinquant multirécidiviste, n’ont pas eu droit à de tels égards. Pas « normal sur le plan humain » sans doute.

Quant au ministre de la Justice (sic), ce grand sentimental a promis d’aller rendre visite à son ami et mentor délinquant car « il est sensible à la détresse d’un homme » et entend vérifier sur place « les conditions de sécurité » de sa détention. La France ayant été condamnée par la Cour Européenne des droits de l’homme « pour conditions de détention inhumaines et dégradantes », comment ne pas le comprendre et s’inquiéter du nombre de visites en prison qu’il va devoir effectuer ?

Ce matin, à son départ pour le pénitencier, quelques centaines de personnes originaires des quartiers gangrenés par les affaires de fraude fiscale, abus de biens sociaux, trafic d'influence, corruption, délit d'initiés, détournement de fonds, escroquerie et blanchiment d'argent s’étaient réunies pour apporter leur soutien à « l’homme en détresse ». Étaient présentes de grandes figures intellectuelles de la droite extrême comme Nadine Morano et Karl Olive, d’ordinaire adeptes de la « tolérance zéro » envers les délinquants mais avec modération quand la Famille est concernée.

Cette foule bigarrée, arborant montres Rolex, sacs Vuitton et carrés Hermès, répondait à l’appel d’un des fils du délinquant pour « un témoignage silencieux et digne d’une patrie reconnaissante ». Avec toute la dignité requise, on pouvait les entendre crier « mort aux juges » et « mort aux journalistes ».

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