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Billet de blog 23 décembre 2024

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Marine Le Pen a formé son deuxième gouvernement

Intérieur, Justice et Outre-mer : cette fois, il n’y a plus de doute, l’extrême-droite tient la quasi-totalité de l’appareil répressif de l’État.

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N°5 du gouvernement, Bruno Retailleau, suprémaciste et catholique intégriste, est confirmé au ministère de l’Intérieur. Entré en politique sous l’aile protectrice du Fou du Puy, Philippe de Villiers, il pourra y mener cette chasse aux immigrés et aux Musulmans qui lui tient tant à cœur, à commencer par les Comoriens de Mayotte. Après les révoltes ayant suivi le meurtre du jeune Nahel par la police en juin 2023, il évoquait « une sorte de régression vers les origines ethniques » des descendants d’immigrés de deuxième et de troisième génération qui ne sont pour lui que des « Français par leur identité ». Quant M. Retailleau utilise l’adjectif « ethnique », c’est qu’il ne va pas jusqu’au bout de sa pensée : c’est bien évidemment « sauvage » qu’il faut comprendre.  

N°4 du gouvernement, Gérald Darmanin, l’homme-lige des syndicats factieux de la police, est nommé ministre de la Justice. Voilà qui ouvre des horizons à tous ceux qui monnayent leurs services en échange de quelques faveurs. En mai 2021, cet ancien ministre de l’Intérieur manifestait devant l’Assemblée Nationale avec le dirigeant du syndicat Alliance qui affirmait que « le problème de la police, c’est la Justice ». Le secrétaire du syndicat SGP Police dans les Yvelines identifiait pour sa part les « digues » à faire « céder » : « Nul doute que si cette mobilisation s’avère très efficace aujourd’hui, les digues cèderont, c’est-à-dire les contraintes de la constitution, de la loi. » Traditionnellement, les ministres de la Justice contrebalançaient quelque peu les visées répressives et liberticides de leur collègue de l’Intérieur. Avec l’ancien compagnon de route de l’Action Française, rien à craindre de ce côté : les digues vont céder.

N°3 du gouvernement, Manuel Valls, cet ancien conseiller municipal de Barcelone qui se roulait par terre pour revenir au gouvernement à chaque remaniement, est enfin parvenu à ses fins en étant nommé ministre des Outre-mer. Manuel Valls fut le Premier ministre d’un gouvernement responsable de la mort de Rémi Fraisse, tué par la gendarmerie lors d’une manifestation à Sivens le 26 octobre 2014. En 2016, il déclarait la guerre à l’intelligence et aux sciences sociales : « Expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser ». Les Espagnols se souviennent de celui qui manifestait en 2019 aux côtés du parti d’extrême-droite Vox contre le gouvernement socialiste de Pedro Sánchez. En 2021, revenu en France et chroniqueur à BFMTV, il proposait de « raser les quartiers » de Marseille et de les « repeupler autrement ». A Mayotte, ce ne sera pas nécessaire : l’ouragan Chido s’en est chargé. Avec lui et ses collègues de l’Intérieur et de la Justice, ce sera le retour décomplexé à la case coloniale : l’Outre-mer, c’est la France et la seule négociation, c’est la guerre.

Jamais depuis Vichy, la France n’a eu un gouvernement dans lequel trois ministres d’État professent des idées ouvertement xénophobes, racistes et liberticides et qui soutiennent de façon inconditionnelle les violences exercées par la police sur les citoyens.

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