Le 26 mai 2025, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste, déclarait à propos de la situation à Gaza : « Le génocide est caractérisé dès lors qu'il y a une intentionnalité. Les membres du gouvernement israélien multiplient les déclarations en ce sens. (...) Cette politique est hélas pensée, planifiée et même revendiquée. »
Stupeur ! Car depuis les premiers bombardements de Gaza à la suite de l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023, tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Le PS, comme le gouvernement et la quasi-totalité des partis politiques (à l’exception des « antisémites » de LFI) soutenaient le « droit d’Israël à se défendre ». Soutien inconditionnel, cela va de soi.
Rien ne pouvait laisser penser qu’Israël, doté de « l’armée la plus morale du monde », pût commettre de telles horreurs. Certes, il y avait des populations déplacées mais enfin comme dans toutes les guerres. 100% des habitants déplacés, et même plusieurs fois ? Oui mais c’était pour les protéger et limiter les victimes civiles. La quasi-totalité des infrastructures ont été détruites, ainsi que les hôpitaux, les écoles, les universités, les mosquées et 80% des habitations. Oui, mais c’était pour éliminer les terroristes qui s’y cachaient. Près de 55 000 morts officiellement dénombrés (selon le ministère de la Santé de Gaza, « contrôlé par le Hamas », alors allez savoir…), sans compter les victimes ensevelies sous les décombres. La grande majorité des victimes sont des femmes et des enfants. Certes, c’est regrettable mais c’est la guerre, que voulez-vous, il y a toujours des victimes collatérales.
Soyons sérieux : le PS n’allait tout de même pas se brouiller avec Israël pour quelques bavures. Le président François Hollande n’exprimait-il pas son envie de « chanter un chant d’amour pour Israël et pour ses dirigeants » lors d’un dîner officiel avec Benyamin Netanyahou en novembre 2013 ?
Or, voilà que tout a brusquement changé. Selon Olivier Faure, les membres du gouvernement israélien « multiplient les déclarations » démontrant leurs intentions génocidaires. Félicitons-le d'avoir immédiatement réagi car ces déclarations sont très récentes. La première est celle de Yoav Gallant, alors ministre de la Défense d’Israël, et elle date du 9 octobre 2023 : « Pas d'électricité, pas de nourriture, pas d'eau, pas de gaz, tout est fermé (…) Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence. »
S’ajoutent à ces déclarations des images d’enfants décharnés et de populations affamées. Cela devient un peu gênant mais fallait-il pour autant se précipiter à employer le mot de « génocide » comme les « antisémites » de LFI ? « Accuser l'État juif de génocide, c'est franchir un seuil moral » affirmait Stéphane Séjourné dont personne ne se souvient qu'il fut ministre des Affaires Étrangères. Plutôt que de franchir ce « seuil moral » dans la précipitation, le premier secrétaire du PS ne pouvait-il pas patienter quelques semaines supplémentaires ? Attendre qu’il y ait quelques dizaines de milliers de morts en plus ? Pour être vraiment certain ? Ou laisser aux historiens le soin de se prononcer quand tout le monde sera mort, comme l’a sagement décidé le président Macron ?
D'aucuns concluront qu'Olivier Faure s’est finalement laissé emporter par ses émotions, et c’est impardonnable pour un dirigeant politique. MM. Glucksmann, Hollande, Mayer-Rossignol et Guedj, n’ont pas cette faiblesse. Eux sont de vrais soutiens d’Israël.