Comment construire d’autres activités de soins de la psyché - d’autres psychiatries donc - au ras du sol des territoires, au sein des milieux de vie que nous habitons ? Comment les construire à tous les âges de la vie en se départissant des logiques verticales, des logiques de tri, des logiques d’expertises qui assèchent le foisonnement singulier de chaque territoire ?
Nécessité de se rencontrer pour aborder ces questions, pour tenter de les prendre par d’autres chemins. On l’a nommé psychiatrie populaire de proximité. Ca se passera à Gennevilliers le vendredi 4 avril 2025 de 9h à 16h30 dans la salle du conseil municipal. C’est ouvert à toutes et tous.
En novembre 2019, nous organisions l’assemblée générale du Printemps de la psychiatrie au Théâtre de Gennevilliers. Le T2G était alors un lieu de circulation pour le collectif de soin du secteur d’Asnières sur Seine. Un groupe théâtre s’y tenait toutes les semaines pour que pratiques artistiques et pratiques de soins s’entremêlent. Au T2G, une amitié pratique se nouait depuis des années avec l’équipe du théâtre. Déjà, en juin 2017, nous organisions le Forum Inter Clubs thérapeutiques réunissant plus de 400 personnes, une trentaine de collectifs de soins (clubs, groupes d’entraide mutuelles, personnes concernées, citoyens de passage), le TRUC (Terrain de Rassemblement pour l’Utilité des Clubs). Le thème d’alors : La fabrique en commun.
Fort de ces rencontres et dans le contexte des mouvements du Printemps de la Psychiatrie en 2018-2019, le T2G hébergea l’AG de ce mouvement naissant. Se fut l’occasion d’autres rencontres dont celle avec Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers. Discussion autour de comment tournait (mal) « la santé mentale » et de comment penser le soin psychique sur un territoire, ici une commune, quand le service public de soins psychiatriques défaille pour de multiples raisons.
Puis covid, puis contre coup, puis destruction du service d’Asnières voisin de Gennevilliers avec destitution forcée par le haut du corps psychiatrique (puis réhabilitation!). Entre temps, Patrice Leclerc avait publié un petit livre lançant cette invitation autour de «l’invention d'un nouvel art de vivre populaire » où il était question d’un possible chantier pour fonder autrement la psychiatrie.
Quelques rencontres plus tard, nous décidions de lancer une initiative pour réunir les personnes intéressées, élu.e.s, personnes concernées, professionnel.le.s autour de ces trois mots : psychiatrie populaire de proximité. Comment repenser un secteur au XXIème siècle avec pour socle le droit des usagers, leur participation, et de possibles expérimentations là où ça se passe. Au fond, comment privilégier l’auto-détermination? Auto-détermination sur les usages et les pratiques à partir de là où elles se déploient.
Comment gagner des marges de manoeuvres en partant de solidarités populaires au plus proche des personnes concernées ? Que ce soit dans les territoires ruraux, dans les banlieues, dans les villes, nous avons besoin de lieux pour faire des milieux habitables psychiquement et physiquement. Lieux d’hospitalité, lieux de rencontres, lieux de soins, lieux d’accompagnement. Lieu de sociétés en somme.
Nous avons aussi besoin de causer stratégies pour inverser des logiques sclérosantes et mortifères. Celles qui produisent des déserts- nihilisme thérapeutique, nihilisme politiques- déserts médicaux, déserts de liens inter-humains.
Comment faire du service public dans un moment où les personnes qui y tiennent et qui s’engagent partent, désertent, sont dégagées ? Comment se soigner réellement dans le service public quand les pratiques maltraitantes peuvent devenir la norme?
Ne pourrait-on pas faire du service public en l’instituant d’autres façons ? A partir d’autres coopérations ? Pourquoi pas des coopératives de soins psys ? Pourquoi pas d’autres formes? Et / ou pourquoi pas investir des instances existant déjà pour leur donner d’autres souffles ? Un conseil local de santé mentale ne pourrait-il pas devenir une instance de démocratie directe décisionnaire avec la participation des usagers, des professionnels, des élus, des citoyens pour déterminer ce que l’on désire en terme de pratiques ? Ce que l’on veut en terme d’institutions ? Ce que l’on décide en termes de réponses aux problématiques qui se rencontrent dans tel milieu de vie ?
Cette journée a aussi pour ambition de s’articuler au travail de la politique instituée. S’articuler avec elle (en tout cas tenter) pour proposer d’autres façons de faire. Le programme provisoire est ci-dessous et pour s’inscrire c’est ici.
Mathieu Bellahsen, le 31 mars 2025

Agrandissement : Illustration 1

Proposition d'organisation de la journée du 4 avril:
Salle du conseil municipal à Gennevilliers
9h accueil café
- 9h30 Ouverture
9h45 première table ronde << Constats >>:
11h15 deuxième table ronde << Expériences, alternatives >>
12h30 pause déjeuner organisation libre
14h Tables rondes mixtes, élus professionnels et associations à gérer selon les participants, discussion sur le texte "martyr"
15h30 réaction des parlementaires, Elsa Faucillon, Sandrine Rousseau, Nicole Dubré-Chabert, Élise Leboucher
16h15 Clôture
<< POUR UNE PSYCHIATRIE POPULAIRE DE PROXIMITE >
Parce que le degré de civilisation se mesure à l'attention qu'une société porte aux plus fragiles, dont les personnes connaissant des troubles psychiques font partie.
- Parce qu'une société en crise à tendance à rejeter l'autre << le fou, le marginal, l'étranger >> au lieu de l'accompagner.
- Parce que des formations politiques tendent à renvoyer à l'enfermement et à l'invisibilisation dans la cité des personnes qui souffrent et qui donc dérangent.
- Parce que si en 2025 le gouvernement déclare la santé mentale << Grande cause nationale >> on ne peut en rester à des annonces sans lendemain.
- Parce que les personnes concernées, patients, professionnels, élus constatons une dégradation de la prise en charge, une non prise en compte réelle da la parole des usagers, un épuisement des équipes et une perte de sens dans leur travail, un sentiment d'abandon et de manque de moyens des collectivités pour mieux répondre à une demande qui augmente, des associations qui peinent à pérenniser leurs actions soumises aux dogmes des appels à projets.
- Parce que le non respect des droits fondamentaux pour les personnes avec des troubles psychiques tend à devenir la norme : non respect des libertés fondamentales, atteintes répétées au droit à la santé, à l'accès et à la continuité des soins.
- Parce que la médiatisation à outrance de certains faits divers renvoie systématiquement à la dangerosité, l'enfermement et à la contrainte des malades.
- Parce que le COVID a été un accélérateur de la << non prise en charge >> et à la rupture de soins et à l'abandon de protocoles pour nombre de patients en particulier les plus jeunes.
- Parce qu'un monde anxiogène, guerres, conflits mais aussi augmentation de la pauvreté et de la précarité dans notre pays pèse plus sur la population des quartiers populaires mais aussi des zones rurales.
- Parce que nous pensons que nombre de phénomènes de violence à l'égard des autres , agressions, rixes, mais aussi sur soi-même addictions, automutilation, suicide ne peut se régler qu'avec la seule réponse répressive. C'est au contraire le témoignage d'un mal être et d'un manque de perspectives individuelles et collectives en particulier dans les milieux populaires.
- Parce que nous pensons que la psychiatrie de secteur a été une avancée notable, mais qu'elle n'a plus les moyens de répondre dans de bonnes conditions à la situation d'aujourd'hui.
- Parce que les Conseils locaux de santé mentale, trop peu nombreux, sont encore trop démunis en matière de réponse concrète pour nombre de personnes.
- Parce que l'Etat et l'ARS ne peuvent plus avoir une réponse descendante et parfois condescendante à l'égard des initiatives de terrains.
- Parce que nous pensons que l'on ne peut pas envisager une grande réforme des soins psychiques et de la psychiatrie dans notre pays sans un regard croisé des usagers-psychiatrisés-patients, des professionnels et des élus.
Nous plaidons pour
- Que d'autres manière de faire se développent avec les premiers concernés, les élus, les professionnels et les citoyens intéressés.
- Que des moyens conséquents soient octroyés aux institutions, aux associations et aux collectivités pour mieux prendre en charge les patients avec eux et non sans eux voire contre eux.
- Que des initiatives locales quels qu'en soient les porteurs soient écoutées et aidées par l'ARS.
- Que l'expérimentation et y compris le droit à l'erreur soit reconnu.
- Que dans ce pays on reconnaisse enfin que la prévention et les soins précoces sont d'un moindre coût que la réparation souvent tardive et plus lourde.
C'est le sens de notre initiative << Pour une psychiatrie populaire de proximité >> qui se tiendra le 4 avril à Gennevilliers qui fera des propositions concrètes aux ARS et au Ministère de la Santé.
Le texte à débattre et amender lors de la journée du 4 avril
Pour un Secteur du XXIème siècle
La psychiatrie est supposée prendre soin des personnes concernées par les troubles psychiques et les accompagner, partout sur le territoire. Depuis des années, non seulement elle peine à remplir ses missions de soin, par notamment une offre non adaptée à la demande, mais elle crée ce qu'elle devrait éviter : isolement, abandon, de la peur, de la déliaison dans la société. Pourtant...
Proximité. La France a été pionnière dans la construction d'un nouvel esprit d'accompagnement des personnes concernées par un trouble psychique : le secteur. Son esprit se résume en une disponibilité, une permanence et une vigilance de tous les instants dans un territoire donné. La proximité pour se sentir suffisamment proche de ce qui arrive à notre prochain. L'universalité pour accueillir celles et ceux qui sont dans le lointain de leurs troubles ou de leurs racines.
Son esprit implique une certaine disposition : celui de la désaliénation. Désaliéner les institutions, les personnes qui y travaillent et qui y ont recours. Faire le pari humaniste que toute personne, peut participer aux réflexions sur le soin. Miser sur le potentiel thérapeutique de toutes et tous, de chacune et chacun.
En pratique, l'esprit du secteur se résume par un accès universel aux soins et une continuité des soins dans un territoire donné pour une population donnée.
Accompagner les personnes et fonder les dispositifs de soins sur celles et ceux les plus en souffrance selon le principe de << qui peut le plus peut le moins >>.
Populaire. Les dispositifs de soin devraient se soutenir des solidarités existantes localement, des ressources existantes et adaptées au territoire donné. Et qui mieux que la population pour connaître réellement le terrain, les possibles, les contraintes ? Populaire pour que les habitants, la population locale soit non seulement associée mais également co-décisionnaire des pratiques et des usages avec les premiers concernés et leurs proches, les professionnels et les élus (Assemblées de quartiers sur le mode des assemblées des pratiques et des usages). Une coopérative d'intérêt publique pourrait associer usagers, élus, professionnels et citoyens de quartiers.
La psychiatrie populaire de proximité peut être un antidote aux catastrophes actuelles de la psychiatrie.
- Catastrophes singulières d'abord quand la crise survient, quand les souffrances s'y déploient de façon temporaire voire permanente.
- Catastrophes collectives ensuite. Les troubles psychiatriques sont en lien avec les troubles collectifs des sociétés : les traumas, les guerres, les incestes, les exils, les violences, les misères.
- Catastrophe commune enfin avec ce que sont devenus les services publics à force de restrictions, de désertions, de conformations à un ordre autre que celui nécessaire pour les usagers dans une société apaisée.
Depuis des années, la psychiatrie peine à remplir ses missions, les professionnels démissionnent, les usagers et leurs proches sont morcelés entre pratiques de tris, d'abandons et maltraitances instituées. Dans le même temps, les élus se sentent esseulés face à toutes ces catastrophes et tentent d'y faire face malgré tout.
Pourtant, la psychiatrie est aussi le lieu d'inventions tant pour les soins, pour le bien vivre ensemble que pour la démocratie.
Des solutions existent quand elles partent des réalités vécus de terrain, des solidarités créées pour faire face à ces différentes catastrophes, quand les problèmes sont mis en commun et traités collectivement à partir des lieux où ils surgissent.
Solidarités dans la crise entre les personnes en présence, solidarité pour refaire du commun dans la famille, dans le quartier, dans les institutions, solidarité pour faire autrement du service public et du lien social qui accompagne, qui prend soin, qui soigne et qui répare.
Cela nécessite des espaces de parole, d'élaboration et de décisions collectives qui ne se limitent ni aux soignants, ni aux lieux de soins, ni aux décideurs politiques. Cela nécessite de nouvelles formes assemblant les usages et de soins psychiques avec les premiers concernés d'abord et à partir de leurs besoins fondamentaux. Avec les proches ensuite, les voisins, les amis. Tous ensemble, dans des pratiques et des élaborations collectives, au fur et à mesure des situations et des problèmes qui se posent.
Cela nécessite de reprendre des questions à nouveaux notamment les liens entre les pratiques de soins psychiques et les institutions qui les soutiennent. Par exemple
- Pourrait-on imaginer des soins psychiques dans un cadre public autre que celui de l'hôpital ? Pourrait-on penser des petites unités d'hospitalisations adossées non à un hôpital mais à un autre type de structure ? Pourrait-on imaginer autrement les hiérarchies hospitalières classiques, se passer de leurs rigidités et d'inventer de nouvelle façon de faire institutions de soins psychiques ? Pourrait-on imaginer reposer autrement le cadre des contraintes légales, chimiques, physiques.
- Pourrait-on penser à une forme coopérative mixte dans la communauté regroupant usagers, citoyens, élus, professionnels qui créerait et gérerait des structures faisant del'hospitalisation dans un lieu de répit[KS1] . Structures où la question de l'accueil, des soins et des contraintes légales se poseraient autrement ? Pourrait-on imaginer qu'au sein de ces coopératives les partenariats se bâtiraient en premier lieu à partir des nécessité pratiques d'un territoire donné ?
Pourquoi un secteur du XXIème siècle ?
A sa fondation, le secteur se voulait désaliéniste. Mais les pratiques nécessitent un combat quotidien contre le spectre asilaire qui tente, en permanence, de faire retour. Les impasses du secteur du XXème siècle ont été : l'hospitalo-centrisme1, la dérive gestionnaire, l'importance trop grande du pouvoir médical puis administratif ainsi que des hiérarchies hospitalières. Impasse également dans de nombreux lieux d'un isolement de la psychiatrie d'avec le reste des services publics et des institutions locales.
Ce qu'il manque au secteur :
- Démocratie réelle, vivante et fondée sur des contre-pouvoirs des premiers concernés
- Sortir de l'hospitalo-centrisme
- Sortir du pouvoir médical
- Sortir du pouvoir administratif
- Sortir à la fois des pratiques sécuritaires de la psychiatrie et de contrôle social mais aussi des normalisations néolibérales : par le travail, par l'adaptation aux attendus de la société (fussent-ils complètement dysfonctionnels)
A quoi doit répondre un projet soutenant une psychiatrie populaire de proximité ?
- Populaire : s'adresser à tous et se fonder sur les savoirs, les pratiques et les solidarités singulières développées sur le terrain, dans les communautés de vie du territoire concerné
- Proximité : le lieu de vie, le lieu où l'on habite le monde est l'échelle sur laquelle on intervient. Cette échelle est connectée à d'autres en fonction du milieu lui-même, des coopérations existantes ou à venir.
- Psychiatrie : iatros de la psyché, activité de soin des phénomènes existentiels proprement humains. Cette dimension de l'activité implique à toutes et tous d'être actifs
Pourquoi un secteur du XXIème siècle ? Pour créer de réels dispositifs de promotion de la santé mentale qui ne contentent pas de trier, d'abandonner ou de normaliser. Pour recréer du sens pour toutes et tous, pour fonder des coopérations nouvelles. Un tel secteur sera source d'une réelle attractivité réelle et d'un mieux vivre ensemble.
1Secteur se fonde sur l'hôpital public : hospitalo-centrisme (à l'inverse des DDASS qui soutenait le développement des secteurs ambulatoires avant 1986). L'hospitalisation était encore du fait des ARH. La logique du secteur s'est donc heurtée à l'hospitalo-centrisme, sa rigidité, ses hiérarchies empêchantes. Le mouvement aurait été de relier l'ensemble du secteur (des unités d'hospitalisation jusqu'au dispositifs de prévention et de post-cure) à une logique de soin qui ne soit pas celle de l'hôpital encore empêtré dans les logiques asilaires
A) Pour une plus grande décentralisation de la psychiatrie de proximité
- La place et le rôle des patient.e.s eux-mêmes doit être réaffirmée dans toute politique publique de psychiatrie de proximité
- Les élu.e.s, les patient.e.s ou leurs associations ainsi que les professionnels doivent pouvoir déterminer, au sein du CLSM, ou de toute structure mise en place, le développement d'une prise en charge des patient.e.s plus diversifiée et bientraitante.
- La psychiatrie populaire de proximité a pour but une prise en charge qui tend à limiter l'internement, ou la contention sous toute ses formes, physique ou chimique.
B) Mieux répondre à l'urgence en dehors des urgences.
- Aller vers la multiplication de structures ouvertes qui permettent un accueil et un suivi des personnes en souffrance.
- Travailler à des expérimentations d'accueil et de soins sans lien obligatoire avec l'Hôpital.
- Développer des accueils sans rendez-vous ce qui aurait comme finalité de désengorger les urgences psychiatriques mais surtout d'envisager des modes de prise en charge respectueux des patient.e.s.
- Développer des initiatives de prise en charge itinérantes en milieu rural et dans les quartiers populaires.
- S'inspirer des bonnes pratiques locales prenant en compte la totalité du mal être des personnes afin de travailler sur l'environnement social des patient.e.s : lieux de répit, appartements thérapeutiques, accompagnement social pour l'ouverture ou la continuité des droits.
C) Généraliser les associations des << pairs >>
- Avoir une politique d'aide à la création d'associations, GEM ou autres, gérées pour et par les patient.e.s afin de favoriser leur insertion sociale par des activités voulues et gérées par les patient.e.s eux-mêmes.
- Des CLSM qui agissent ?
- Seul 1/3 de la population française est couverte par un CLSM. Ces lieux qui ont été une innovation importante sont souvent dans le constat et ont parfois du mal à faire aboutir leurs fiches actions du fait du manque de réponse des institutions et soumis aux aléas des finances des ARS.
- Les postes de coordonnateurs de CLSM devraient être financés à 100% par l'ARS.
- Aller vers la transformation des CLSM en outil de coopération leur permettraient de porter eux-mêmes les projets ou de choisir eux-mêmes les porteurs de projets sur un territoire.
D) Une jeunesse en souffrance
- Travailler à la création de structures ouvertes y compris sans rendez-vous pour accueillir les adolescent.e.s. Généraliser les expériences et les bonnes pratiques,
- Retour des enseignant.e.s et psycho pédagogues dans les CMPP afin de mieux assurer le lien entre le jeune et l'école.
- Un bassin de 20 à 30 000 habitant.e.s devrait être pris comme base de création de ces différentes structures.
E) ARS il faut que les ascenseurs ne soient pas que descendants !
- Le fonctionnement de l'ARS à l'image de nombreuses agences fonctionne sur le principe de repérage des besoins puis d'un appel à projet. Il faut inverser cette logique, les projets portés par les collectivités, des collectifs et les associations doivent pouvoir être proposés en dehors des appels à projets. Après avis du CLSM (là où il existe) l'ARS devrait accorder des financements pérennes et non pas au seul titre de l'expérimentation. Le CLSM devrait indiquer ses priorités à l'ARS, où bien l'ARS devrait s'appuyer sur le diagnostic en santé mentale pour proposer des projets pertinents à financer pour le territoire.
- Modifier les statuts des CLSM afin de leur permettre d'être eux-mêmes gestionnaires ou de confier à une structure existante : associative ou non tout ou partie des projets portés.
- Tous les projets devront d'une manière ou d'une autre associer les patient.e.s à leur définition et à leur portage.
- Dans chaque ARS une enveloppe conséquente doit être ouverte aux projets innovants ayant pour but une meilleure prise en charge des patient.e.s, sous tous les aspects de leur vie sociale et pas seulement du soin.
- Les ARS doivent consacrer une partie de leur budget à des expérimentations mais aussi après une évaluation << croisée >>, c'est-à-dire pas uniquement liée aux indicateurs de l'ars, pour pérenniser ces expériences.
- Ce fonds devrait être déconnecté du FIOP qui n'est aujourd'hui ouvert qu'aux projets soutenus ou adossés à l'hôpital.
- Cette gestion décentralisée des fonds serait bâtie sur un apriori de confiance et non de défiance à l'égard des porteurs de projets.