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Billet de blog 5 mai 2009

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Assemblée : la baffe aux radicaux de gauche

Les radicaux de gauche découvrent que Nicolas Sarkozy ne tient pas toujours ses promesses. En feuilletant le nouveau règlement de l'Assemblée, qui sera débattu dans l'hémicycle la semaine prochaine et décline la révision constitutionnelle de juillet dernier, ils viennent de réaliser que rien n'était finalement prévu pour leur permettre de créer leur propre groupe au Palais-Bourbon et les autoriser à sortir du giron du PS -qui héberge aujourd'hui leurs 11 députés.

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Les radicaux de gauche découvrent que Nicolas Sarkozy ne tient pas toujours ses promesses. En feuilletant le nouveau règlement de l'Assemblée, qui sera débattu dans l'hémicycle la semaine prochaine et décline la révision constitutionnelle de juillet dernier, ils viennent de réaliser que rien n'était finalement prévu pour leur permettre de créer leur propre groupe au Palais-Bourbon et les autoriser à sortir du giron du PS -qui héberge aujourd'hui leurs 11 députés.

Depuis des mois, le petit Parti radical de gauche (PRG), partenaire traditionnel des socialistes, bataillait pour que soit abaissé de 20 à 15 le nombre minimal d'élus exigé pour fonder un groupe -et donc bénéficier de tous les avantages afférents (moyens financiers, droits spécifiques en séance, etc.). En ratissant large, les radicaux comptaient bien atteindre le seuil, se détacher vite de la "maison" socialiste, s'autonomiser, faire entendre leur voix spécifique...

Ils y croyaient, puisque Nicolas Sarkozy leur avait dit "Banco!" cet été. Le 17 juillet dernier, en effet, à quelques jours du vote ultra-serré sur la "modernisation des institutions" en Congrès, le chef de l'Etat avait déclaré dans un long entretien au Monde: «Je suis pour que le seuil de constitution d'un groupe à l'Assemblée, qui est actuellement de vingt membres, soit abaissé à quinze». La phrase était noyée au milieu d'autres déclarations, mais visait expressément à appâter le PRG, qui oscillait encore entre le "Pour", le "Contre" et l'abstention, se tâtait, faisait monter les enchères, bien décidé à "négocier" son ralliement au prix fort.

En lisant cette interview, ses dirigeants avaient cru la partie gagnée. Du coup, sur 18 parlementaires radicaux (députés ou sénateurs), 5 seulement avaient suivi le PS et voté contre la révision de la Constitution, finalement adoptée à 2 voix près. Quelques élus socialistes avaient dénoncé une «trahison» et prédit quelques représailles -il se trouve qu'aucun radical n'a depuis été retenu sur les listes du PS en vue des européennes...

Neuf mois plus tard, le retour du PRG sur terre est brutal. Mardi, son président, Jean-Michel Baylet, a publié un petit communiqué rappelant «avec force le souhait des radicaux». «La bipolarisation telle que souhaitée par les deux grandes formations politiques françaises n'est pas bonne pour la démocratie», a-t-il simplement commenté, sans jamais citer les propos passés du chef de l'Etat. Une humble et bien discrète réclamation...

Il y a quelques semaines, alors qu'on interrogeait le député Gérard Charasse sur une certaine naïveté de son parti, il avait répliqué, agacé: «S'il fallait se méfier de tout et de tous, on ne ferait plus grand chose». Certes.

De toute façon, pour se consoler, le PRG peut se remémorer les autres "petites" compensations qu'il avait su décrocher. Pour rappel, cet exemple: Jean-François Hory, ancien président de la formation politique, avait été promu cet été au Conseil d'Etat, sur décret présidentiel...