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Billet de blog 10 février 2009

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Audiovisuel: Fabius raille le mensonge de Sarkozy

Laurent Fabius a pris un malin plaisir, mardi 10 février, dans l'hémicycle, à pointer le mensonge lâché par le chef de l'Etat jeudi dernier, lors de son intervention télévisée, sur la réforme de l'audiovisuel public.

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Laurent Fabius a pris un malin plaisir, mardi 10 février, dans l'hémicycle, à pointer le mensonge lâché par le chef de l'Etat jeudi dernier, lors de son intervention télévisée, sur la réforme de l'audiovisuel public.

Interrogé sur la nouvelle procédure de nomination du Pdg de France Télévisions (par le Président de la République en personne), Nicolas Sarkozy avait répondu que la réforme prévoyait des "garde-fous" pour éviter toute dérive autoritariste. Pour convaincre, il avait asséné, en grand pédagogue: «Le nom proposé [par l'Elysée] part en commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale et du Sénat, et, tenez-vous bien, ce nom doit être accepté à la majorité des 3/5èmes; c'est-à-dire, et j'y ai tenu, que l'opposition doit être en accord avec la majorité pour accepter le nom». Une drôle de relecture de la loi... En fait, un mensonge éhonté.

En vérité, d'après le texte adopté début février par le Parlement, il faut que 3/5èmes des élus de ces commissions REJETTENT le choix du Président de la République pour que celui-là soit jeté aux orties. Or l'opposition, par définition minoritaire, ne contrôle pas 3/5èmes des suffrages!

En clair, pour effectuer demain quelque nomination, Nicolas Sarkozy n'aura jamais besoin d'une seule voix de gauche à l'Assemblée; seule une fronde de députés UMP pourrait bloquer la volonté du chef de l'Etat.

À la télé, non content de travestir la réalité, Nicolas Sarkozy avait en plus morigéné les journalistes, trop suspicieux sans doute: «[Il faut] que les Français soient bien informés de cela. C'est tellement plus simple de dire les choses de façon exacte»... Un toupet que les députés de gauche n'ont pas digéré.

Ainsi, mardi, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée, le socialiste Laurent Fabius ne s'est pas privé de retourner le couteau dans la plaie. «Est-ce un revirement ou un mensonge?», s'est-il faussement interrogé. Et de rappeler que le PS, au fil des débats parlementaires sur le processus de nomination des patrons de l'audiovisuel public, avait précisément réclamé que l'opposition puisse avoir voix au chapître -sans aucun succès.

«Naturellement nous ne sommes pas allés jusque là», lui a sobrement répondu le Premier ministre, François Fillon. Naturellement.

Pour constater le mensonge de Nicolas Sarkozy, la video est ici.