Mardi 17 février, Xavier Bertrand a fait son grand retour à l'Assemblée. Illico, l'échange d'amabilités avec Jean-François Copé, son principal rival à droite, a débuté. En quelques heures, le patron du parti majoritaire et celui du groupe parlementaire ont marqué leur territoire respectif -qui se recouvrent, c'est visiblement problématique...
Vers 13h00, Xavier Bertrand a improvisé un point presse à deux pas de la salle où son collègue "recevait", comme tous les mardis, les journalistes. Le président du groupe a dû patienter et partager les micros. Rageant. Interrogé sur l'idée de «coproduction législative» (entre le gouvernement et les députés de la majorité), concept forgé par Jean-François Copé pour peser sur l'exécutif, le secrétaire général de l'UMP s'est payé le culot de balayer la "chose", qui agace à l'Elysée: «Coproduction? Moi je dis "complémentarité"... C'est un beau terme, la complémentarité!». Hop, premier désaveu. Et d'enchaîner sur son «rôle clef» à l'Assemblée...
Pire. Questionné sur la manière dont il comptait travailler avec le député-maire de Meaux, Xavier Bertrand a ironisé: «Je vais vous faire une confidence: côte à côte! C'est justement notre position, lorsque nous sommes l'un à côté de l'autre [sur l'estrade, dans l'amphi où se déroule la réunion hebdomadaire du groupe UMP]». Pas question, pour le secrétaire général, de se mêler aux députés lambda, dans les travées. Ainsi, c'est officiel: voilà Jean-François Copé flanqué du «chouchou» de l'Elysée (le surnom de Xavier Bertrand à droite) et placé sous surveillance.
Du coup, ça n'a pas raté: celui qui admet sans fard rêver d'une candidature à la présidentielle de 2017 a répliqué. Au cours des questions d'actualité dans l'hémicycle, Jean-François Copé a pris lui-même le micro pour interroger le gouvernement -fait rare. Quand le ministre du Travail, Brice Hortefeux, en lui répondant, lui a donné du «Monsieur le président», le maire de Meaux s'est rengorgé. Rasséréné pour quelques secondes.
• A lire dans le journal de Mediapart, un article du 13 février: "UMP: Xavier bertrand vient remettre de l'ordre à l'Assemblée"