Ce qui est peut-être le plus insupportable dans la tragédie qui se joue à Gaza, ce n’est pas seulement l’ampleur de la violence — les bombes, les ruines, les cris ensevelis. C’est l’indifférence. Une indifférence froide, méthodique, presque banale. Les regards détournés, les silences diplomatiques, les condamnations tièdes noyées dans un flot de justifications. Comme si la souffrance d’un peuple pouvait devenir un simple bruit de fond. Ce qui tue à Gaza, ce ne sont pas seulement les bombes. C’est aussi notre silence.
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Jusqu’à récemment, j’avais du mal à comprendre l’indifférence de tant de gens, à l’époque, face à la persécution des Juifs et à la Shoah. Comment avait-on pu détourner le regard, se taire, laisser faire ?
Mais aujourd’hui, avec ce qui se passe à Gaza, je comprends mieux.
Cette même indifférence est là. Froide, tranquille, justifiée. Elle ne se cache même plus : elle défile sous nos yeux, en direct, sur nos écrans.
Et peut-être est-elle pire encore, parce qu’elle est informée. Parce qu’elle sait. Parce qu’elle choisit de ne rien faire.
Ce n’est plus le silence de l’ignorance.
C’est celui de l’habitude.
Et peut-être… de la complicité.