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Billet de blog 29 mai 2025

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Figures d'un Monde en Sursis

Regardons le monde tel qu'il est, sans complaisance ni hostilité, et essayons de comprendre où nous en sommes.

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Figures d’un monde en sursis
Claude Molzino / Photographies de Matthias Koch

Dans Figures d’un monde en sursis, la philosophe Claude Molzino propose un dialogue rare et fécond entre pensée critique et image photographique. Le livre ne se présente pas comme un simple commentaire illustré ni comme un catalogue d’exposition philosophique. Il s’agit d’un corps à corps subtil entre texte et image, où la réflexion s’enracine dans la matière du monde, ses fêlures, ses silences, ses ruines.

Matthias Koch, photographe du discontinu et des seuils, capte des lieux abandonnés, des détails dérobés au regard commun, des zones où le présent semble hésiter, sur le point de basculer dans l’oubli ou dans la catastrophe. Il ne s’agit jamais de pittoresque, ni de misérabilisme. Ses images, en noir et blanc, d’une rigueur formelle austère, traduisent une inquiétude sourde : quelque chose se défait. Quelque chose résiste aussi.

C’est là que le texte de Molzino s’inscrit avec justesse : sa prose, à la fois rigoureuse et sensible, donne à voir ce qui travaille ces images en profondeur — la disparition des repères, l’effacement des formes d’humanité, mais aussi les interstices d’un possible, les vestiges d’un sens. À rebours de la nostalgie, elle interroge les mutations d’un monde abîmé par les logiques de domination, d’extraction, de contrôle.

Illustration 1

Le livre est traversé par une conscience aiguë de notre condition contemporaine, que l’on pourrait dire « post-humaine », non au sens de dépassement technologique, mais d’un effacement de la présence humaine comme lieu de sens. D’où l’importance accordée aux ruines, aux corps absents, aux frontières brouillées. Ce n’est pas un cri, mais un murmure lucide, philosophique, poétique.

Figures d’un monde en sursis est un ouvrage qui ne se lit pas d’une traite : il se traverse lentement, comme les paysages désertés qu’il donne à voir. À l’heure où prolifèrent les images sans profondeur, ce livre rappelle qu’une photographie peut encore porter un monde, et qu’une pensée peut encore l’accompagner.

Illustration 2

Claude Molzino

Figures d’un monde en sursis

Un dialogue entre philosophie et photographies du temps présent
Photographies de Matthias Koch

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