
"Ma mère a été placée dans un Centre d’Accueil pour Personnes Agées à l’âge de 73 ans. Elle avait été victime d’un premier Accident Vasculaire Cérébral, mais après trois mois de rééducation, elle avait retrouvé son autonomie. C’est sa deuxième grosse attaque, deux ans plus tard, qui lui a retiré ses facultés. On avait trop peur qu’elle ait un accident ou qu’elle se blesse, d’autant que son élocution était altérée. En cas de problème, elle n’aurait même pas pu appeler du secours.
À ce moment, toute la famille a vécu comme une chance qu’elle puisse aller dans ce CAPA. Nous sommes deux, avec ma sœur, et nous avions décidé de « sacrifier » notre héritage (la maison familiale) pour pouvoir payer son séjour. Les CAPA sont très chers. Il y a plus cher encore, mais les centres ont beaucoup augmenté en quelques années et nous avons vite su à quoi nous attendre. Nous n’avions pas le choix de toute façon, nos revenus respectifs n’étant pas suffisants. Nous n’avons évidemment rien dit à ma mère, qui souhaitait plus que tout que cette maison nous revienne après sa mort. Elle l’avait presque entièrement rénovée de ses mains, pendant les trente années où elle y avait vécu. Lui briser son dernier rêve aurait été trop cruel.
Malheureusement, son état au centre s’est très vite dégradé. Nous nous sommes rendus compte que personne ne lui faisait faire son entraînement cérébral, alors que cela faisait partie des soins nécessaires. Il est possible de se remettre d’un AVC, mais..."
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