On a caricature et caricature. Déjà en 2025, ici au Sahel et ailleurs, l’on a souffert les conséquences de l’impact des caricatures du prophète de l’Islam, publiées dans le journal satirique français Charlie Hebdo. Une bonne partie des lieux de culte des chrétiens du Niger, à Zinder et à Niamey, furent vandalisés par des centaines des jeunes et enfants bien manipulés. Ce qu’on disait à l’époque…’Je suis Charlie’… fait sien aussi par l’actuel Président de la République, avait offert le prétexte pour inédit débordement des jeunes. La même caricature, récemment commentée par l’enseignant d’un collège en France, a offert l’occasion à un jeune réfugié d’origine tchéchène de le tuer en lui coupant la tête dans la rue. La revue citée, qui a republié les mêmes caricatures d’antan, a ensuite pris comme cible le Président de la Turquie Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier, après l’allocution commémorative d’Emmanuel Macron à la Sorbonne, avait affirmé que la santé mentale de son homologue était préoccupante. De caricature en caricature on arrive enfin à la démocratie actuelle qui, en Afrique Occidentale comme en Europe, n’est qu’une grotesque parodie d’elle-même. Il est vraiment difficile de comprendre la persistance, toute française, pour défendre et revendiquer le droit à profaner ce qui est sacré pour l’autre et appliquer ensuite, sans aucune honte, les mesures le plus liberticides de la démocratie pour réconfiner tout le peuple en France.
Toute caricature est un dessin qui déforme la réalité et se base sur une voulue exagération de certains de ses traits caractéristiques. Le pouvoir du peuple, avec le peuple et pour le peuple a été une tendance que l’histoire c’est bien gardée d’appliquer à la démocratie réelle. Et ainsi, pendant que l’on revendique la liberté de dire et faire tout ce qui nous semble bon, sans limites ou frontières au nom des ‘Lumières’, on peut se permettre en toute impunité de prendre en otage un Pays avec d’évidentes mensonges. Toute liberté est politique, sociale, relationnelle et se greffe en ce que l’on pourrait appeler ‘responsabilité’. La liberté ‘macronienne’ n’est que la liberté des marchés, des marchandises et du capital. La même de qui revendique que le ‘corps est le mien et je le gère comme je le veux’, aberrante conséquence néolibérale et donc liberté mensongère. En réalité aucun corps n’est le ‘notre’, car nous l’avons reçu grâce à une relation entre humains, unique dans son genre, et dont nous devons rendre des comptes, tout comme ‘notre’ argent, le temps e la politique. Celles-ci sont des caricatures de la liberté. Les mêmes qui ont amené, pendant la rédaction de cet article, au meurtre de trois personnes à Nice, dans l’église et aux alentours. Caricatures dramatiques que le cri qui semble avoir accompagné l’action rend encore plus obscène. Ceux qui ont détenu et puis libéré derrière une rançon pendant deux ans l’ami Pierluigi Maccalli et d’autres, ont mis en pratique une caricature de religion. Elle est parmi les plus dangereuses car, étant attribuée à Dieu, imagine lui rendre gloire dans le meurtre d’un innocent, pire dans un lieu de culte. A chacun les caricatures qu’il se mérite.
Une caricature, récite le dictionnaire, est d’habitude un dessin à caractère humoristique ou satirique qui représente une personne en ‘chargeant’ certains de ses traits caractéristiques. On devrait alors, par amour de cohérence, appeler ainsi ce qu’on appelle la ‘politique’ dans le Sahel comme ailleurs. Une caricature lorsque cette dernière est totalement liée au ‘ventre’, au despotisme, à l’enrichissement honteux des élites au pouvoir qui se protègent et se perpétuent avec des mandats sans fin…pour le bien de leur peuple ! Les élections qui, de la démocratie et la participation politique sont une étape incontournable, se réduisent à une compétition mortelle où à mourir sont une fois de plus les pauvres. Les partis politiques, qui naissent et se multiplient à l’ombre du pouvoir, ne sont que des caricatures de la véritable contribution au débat sur les modèles de société qu’ils devraient proposer à leurs militants. Que dire puis de la pléthore des ONG qui caricaturent la ‘société civile’ qu’ils dérobent des idées et des actions de toute véritable transformation sociale qui devrait mettre au centre de toute politique les pauvres. Qui n’accepte pas qu’on déforme la réalité dans un dessin et se tait lorsqu’on défigure les humains avec les famines, les guerres, la maladie et l’injustice devint à son tour un dessinateur de caricatures. On regarde ailleurs pendant qu’au Sahel on tue l’école, les enseignants et le droit à l’instruction des plus petits. On caricature quand on parle et on manipule la Covid 19 comme une source d’entrée économique et politique et l’on cache quelque part les centaines d’enfants morts à cause du palu ou par la misère. Tout cela est une lugubre caricature qui sert à garder le peuple dans l’esclavage. A chacun la liberté qu’il se mérite.