Je ne suis pas une femme, je ne suis pas Français, je ne suis pas en Europe, je ne suis pas mort, je suis un homme qui est vivant parce que ma mère ne m’as pas avorté. J’ai le droit de parole comme être humain, vivant, le droit de penser différemment et de le dire. Etrange homologation, étrange adhésion à la pensée unique. Bien sûr quand quelqu’un meurt il devient un héros, une héroïne, il n’est pas difficile, il suffit de mourir et d’avoir créé le consensus autour. La première censure est une autocensure.
Simone Veil, par exemple, pour le Panthéon… réservé aux "grands" ! Elle qui a vécu l’expérience de la mort à 16 ans dans les camps de concentration nazis, elle aurait dû savoir de la vie et de sa fragilité, elle aurait dû se rappeler que la vie est précaire, que nous sommes comme des feuillies, comme du sable, comme de la poussière, comme du vent. Et alors pourquoi elle a trahi la vie, l’être le plus fragile du monde, plus vulnérable qu’un déporté, plus léger que la fumée des camps, plus silencieux que les fours de crémation.
Comment elle a pu considérer une avancée majeure l’avortement, l’IVG, l’interruption volontaire de la grossesse. Moi j’aurais pu ne pas être là, et elle non plus. Comment elle a pu en arriver à cela ? Comment tous et toutes l’ont rappelée pour cette ‘conquête’, une défaite en réalité, pour la femme et surtout pour l’enfant à naitre.
Tout le monde, tous, toute ont chanté ses louanges par rapport à cela, chrétiens, laïques, fascistes, communistes, capitalistes, le président de ‘plastique’ qu’une partie de la France a élu. Tout le monde y compris le ‘monde’ le journal de la petite bourgeoisie française. Je ne sais pas pour l’Eglise, qui se tait comme d’habitude quand il faut se détacher de la masse.
On aurait ou la rappeler pour son témoignage, son engagement pour l’Europe, pour la passion à célébrer la dignité de la femme, qui n’a rien à voir avec la possibilité d’éliminer un innocent dans le sein maternel. On aurait pu la rappeler pour autres choses, cela aurait été à son mérite. Il est tard, maintenant.
C’est les valeurs de la République ? Une République fondé sur l’élimination programmée, acceptée, louée pour mettre à taire ceux qui ont le droit à naitre et vivre (pour éviter d’autres camps de concentration), quelle République. Celle de Macron, Jospin, Hollande, Sarkozy…figures inconsistantes de la politique française.
Quant à Macron, dans la cour des Invalides, a souligné l’engagement de Simone Veil au profit des plus faibles, il se trompe de sujet, cela est un faute grave, en politique.
Je suis un homme, un fils, un missionnaire qui est en train de donner sa vie avec les migrants que l’on tue ici au Niger. J’ai le droit de parole et de dire NON au chantage du mensonge.
Mauro Armanino, Niamey, juillet 017