Un spectre erre aujourd’hui dans le monde. Le coronavirus chinois qui, finalement reconnu comme une urgence sanitaire mondiale par l’Organisation Mondiale de la Santé, OMS, semble se rependre dans tous les continents. Annulés les fêtes du nouvel an, plusieurs dizaines de millions de citoyens en quarantaine, 170 personnes qui, à la date, ont perdu la vie et plus de 6000 reconnus affectées par la contagion. Tout cela en Chine où, en moins d’une semaine on a complété un hôpital spécialisé dans la zone plus affectée par le virus, à Wuhan. Les premiers cas d’infections ce virus, probablement dû à un mélange viral entre des chauves-souris et des serpents, qui a attaqué le système respiratoire des humains. Des cas d’infections ont été enregistrés aussi à Hong Kong, Macao, Taiwan, Usa, Japon, Allemagne, Corée du Sud et France. Le Sahel pour le moment n’est pas mentionné. Ici nous avons déjà nos virus car le sable est un élément de dissuasion.
On trouve virus de fabrication locale et d’autres importés grâce aussi à la domination du néolibéralisme dans le monde. Par exemple l’infection qui chaque année se confirme à Davos, en Suisse, où, dans la totale impunité on met tout en œuvre pour propager le virus d’une économie qui produit l’exclusion des pauvres. Aucun cordon sanitaire, aucune quarantaine qui puisse bloquer le virus pernicieux de l’exploitation capitaliste qui, avec sa stratégie d’extraction et d’exploitation, rend superflue des millions de personnes. Au lieu d’isoler les peux milliers de personnes qui, comme rappelle OXFAM, accaparent à elles seules la moitié des ressources mondiales, ils s’épanouissent afin de perpétuer la contamination du monde par leurs idées. Cette épidémie c’est transformée en maladie chronique à laquelle le corps social s’est habitué.
Les virus, nom qui vient du latin et qui signifie ‘poison’, peuvent infecter toute forme de vie et se présentent comme des parasites car ils se développent seulement à l’intérieur des cellules des autres organismes. Il fut ainsi que le paradoxal virus du néocolonialisme a continué de se propager en toute impunité à travers des politiques d’ajustement structurel. La graduelle et cohérente reconquête des espaces et ressources indispensables au maintien du système a graduellement exproprié la dignité souveraine des populations du Sud du monde. Les institutions globales comme les Nations Unies, la banque Mondiale, le Fond Monétaire International et les aides aux développement ont permis à ladite infection virale de se propager et d’affecter les tissus sociaux. C’est ce processus-là qui, en cachette, a permis et facilité la liquidation des formes de résistance démocratique nées comme insurrection populaires.
Sont donc les ‘cellules’ des liens humains qui, expression des cultures, religions, politiques qui organisent la vie, qui ont été ‘infectées’ et vidées de tout ce qui constituait leur originalité. Sans trop de peine les grandes épidémies d’individualisme indifférent, du consumérisme comme horizon de la pensé et du désir, ont conduit à évacuer le mystère des narrations de chaque jour et ce faisant ils ont frappé à mort le sens de la vie. C’était celle- là l’épidémie que les penseurs plus attentifs avaient diagnostiqué avec lucidité. Ils avaient proposé la convivialité, le bon vivre, les liens qui libèrent, comme thérapie qui s’oppose à la contagion mortelle de l’égoïsme. La course au pouvoir, au succès facile, à la marchandisation des corps et des mots qui se manifestent dans la violence des armes et des guerres, ne sont que des symptômes de cette maladie mortelle appelée falsification. Même les enfants dans les seins de leurs mères sont déjà sur le marché.
Malgré les toujours plus nombreux chinois, nous, précaires habitants du Sahel, ne courrons aucun risque de contamination de la part du Coronavirus. Il nous suffit la méningite, le palu, les échéances renouvelables des mandats présidentiels, les groupes armés terroristes, le libre marché unique africain, l’achat et la vente des migrants et des réfugiés, les famines et les inondations quand il pleut. Nous sommes ici à ‘preuve de destin’ et, surtout, nous avons appris du sable et de son dieu, qu’il n’y a rien qui puisse durer pour toujours. Chez- nous on se contente de peux et on croit dans la vie. Nous savons que demain sera un jour nouveau, échappé à la mise en quarantaine.