Arrivé à la retraite, mon «héros» de grand-père maternel, a écrit ses «Mémoires», ce qui m’a permis d’écrire un petit livre à usage familial que j’ai intitulé «Souvenirs croisés, d’un petit fils et de son grand-père».
En remontant dans mes billets, vous le trouverez.
Le 11 novembre prochain, la France va fêter en grandes pompes, le centenaire de la «première grande boucherie mondiale». Sûrement avec éclat, puisqu’hier, je suis passé devant l’Arc de Triomphe à Paris et que ça s’activait à monter des tribunes pour accueillir les chefs d’Etat, les militaires, les marchands d’armes, le ban et l’arrière ban de tout ce qui grenouille autour de LA GUERRE.
On nous «en rebat les oneilles» à coups de documentaires colorisés, de biopics, de films plus ou moins bons. Il s’agit d’idéaliser la Guerre, d’en montrer les horreurs admirables, et la beauté fascinante de ces «héros». Le bourre-crâne continue.
Pourtant, il n’y a plus de «service militaire» obligatoire. Les démocraties libérales délèguent leurs saloperies à des «professionnels», des mercenaires des trois armes, quand ce ne sont pas à des bandes «privées».
Les blockbusters ont remplacé les blockhaus. Les jeux vidéo banalisent la tuerie. L’Empereur orange est non seulement le commandant en chef de la plus puissante armée de la planète, mais aussi le représentant du lobby des armes. Les citoyens américains, des jeunes, ont toutes facilités pour commettre des meurtres de masse sur des campus. Le genre a l’air de s’exporter ailleurs, la Russie vient d’en faire les frais. Donc, tout va bien.
Et puis aujourd’hui, on en est à la cyberguerre, aux drones. Plus ou peu de tranchées, des écrans et des serveurs sur lesquels de braves «fonctionnaires» s’introduisent dans les serveurs de l’adversaire, ou jouent sur leurs stikers à conduire un engin de mort vers une cible pré-programmée avec assassinat à Alep par un engin qui a décollé d’une base sécurisée, avec aux commandes un gus en Arizona qui va rentrer se faire 18 trous après avoir semé la mort dans des familles où seul l’un de ses membres ou amis était LA cible.
Mais il faut sauver le monde du terrorisme.
Le «terrorisme» ou «la guerre perpétuelle» n’est jamais que la conséquence de la politique US depuis l’Afghanistan jusqu’à la Syrie et le Yémen.
La guerre, la guerre, la guerre.
Pas de guerre sans drogue et en particulier sans opiacées. Peace and love ? Tu parles, la guerre du Vietnam après celle de la Corée a donné de bonnes habitudes aux G.I.
On remarquera au passage, le peu de considérations que la société civile accorde à ses «anciens combattants», à ses «vétérans» s’ils ont perdu la guerre. Seuls les vainqueurs, ou les plus forts ont le droit aux honneurs et à échapper aux poursuites pour crimes contre l’humanité.
Et puis ceux qui vont sur le terrain, où les recrute-t-on ? Dans les couches populaires, chez les migrants, chicanos, et blacks. S’ils en reviennent, ils seront naturalisés.
Qui va représenter les milliers de nord-africains, de sénégalais, d’annamites à cette cérémonie commémorative du 11novembre prochain? Quelles pensions pour anciens combattants ont-ils touché ? Sûrement pas la même que celle des français. Non, mais ! Bons pour aller mourir à Verdun ou ailleurs, mais pas bons pour vivre aux crochets de la République. Merde ! Pas confondre les blancs avec les «étrangers de couleur».
D’ailleurs, en 1945, pour le défilé de la Victoire, le général de Gaulle, un ancien de 14-18, avait bien pris soin de «blanchir» la célèbre 2e DB, essentiellement composées d’anciens des Brigades Internationales et d’africains, d’algériens, de tunisiens, de marocains, de tchadiens, de sénégalais...
On va encore déverser des beaux discours, avec des mots soigneusement choisis. On va nous faire pleurer sur nos «braves poilus» en oubliant de nous dire que les grandes familles de la finance et de l’industrie lourde ont voulu la guerre. Certes, l’aristocratie prussienne et l’armée sont responsables du déclenchement du conflit. Mais les autres pays y étaient préparés ou presque.
Mon pépé était honteux de ne pas partir en 14, il n’était que de la classe 15. C’est dire comment ses parents et l’école de Jules Ferry l’avaient bien préparé à devenir de la chair à canon. Il ne s’en remettra jamais. Blessé trois fois, trois fois renvoyé au front.
Il avait la larme facile lors de la sonnerie aux morts. Car, lui, il voyait les visages de ses copains disparus, déchiquetés, enterrés vivants parfois et ça lui remuait les tripes.
Pour moi, dans un premier temps, je l’ai admiré. Puis, passant des revues de l’époque qui traînaient chez mes parents, aux livres d’Histoire, j’ai appris que cette «génération perdue» est à jamais une «génération de cocus».
Vu les sacrifices, le prix qu’ils ont payé, ils s’étaient persuadés persuadés d’avoir fait «la der des der». Innocents ! La guerre fait partie de l’espèce humaine. On ne s’unit que devant un ennemi commun, hélas.
La puissance économique passe par le secteur militaro-industriel. Et, schématiquement, les USA, devenus en 1918 définitivement, la première puissance mondiale possède une politique étrangère très simple : «Nous sommes les premiers, et nous le resterons !»
Par ailleurs, les faits nous prouvent qu’ils ne se sont jamais remis de l’économie de guerre qu’ils avaient mis en branle au cours de cette Première Guerre Mondiale dont, au travers des conflits régionaux, nous avons hérité.
En ce moment, se déroule en Norvège et en Suède, les plus grandes manœuvres jamais réalisées par l’OTAN. La Russie, frontalière avec ces pays, a annoncé qu’elle allait procédé à des exercices de tirs de fusées dans les eaux internationales de l’Atlantique Nord. Renaissance de la «Guerre Froide en attendant la «chaude» ? Imaginons des manœuvres à grande échelle dans le golfe du Mexique...
Chut ! Pas question de trop parler de cela aux «pékins». Nous sommes toujours en guerre. Economique bien sûr, mais de moins en moins froide si l’on en juge par ce que vivent les habitants des différentes régions du satellite.
Désolé, mon Pépé chéri, mais qu’est-ce qu’ILS t’ont bien b... ! La der des der !
Il paraît que tu montais au deuxième étage de ta maison de Sanvic, voir les tirs de la DCA ou de la Flak contre les avions qui venaient bombarder le Havre, pendant que ma Mémé, ma mère et mes deux oncles étaient à la cave.
Sans doute avec des larmes dans les yeux et les souvenirs cauchemardesques qui ont hanté tes nuits jusqu’à ta mort. Dans un lit. Presque une honte.