Je viens de recevoir le numéro d’avril du « Monde Diplomatique », journal auquel je suis abonné depuis… plus de quarante ans. J’en avais besoin pour mes cours. J’en ai besoin pour ma santé mentale, même si la lucidité des articles que l’on y lit n’inspire pas toujours un optimisme débordant. Déprimés s’abstenir. Mais, gens raisonnables à l’âme résistante, et soucieux de l’avenir de tous, à commencer par celui des générations futures. Excellente lecture.
Abonnez-vous y, car ce journal se veut indépendant et donc, n’a guère de pub. Il ne tient que par la générosité de ses lecteurs en conséquence, plus il y aura d’abonnés plus il se portera bien. Il paraît aussi en anglais, en espagnol, et constitue donc le journal français le plus lu au monde. C’est pour cela qu’il perçoit moins d’aides de l’État qui lui préfère les revues-programmes télévisées, le Figaro, et autres magazines de salles d’attente.
Je sais qu’il existe un contentieux entre les responsables du Diplo. et Médiapart, l’un, Rimbert, ayant habillé notre Plenel pour le restant de ses jours. Du coup, je ne me fais guère d’illusion sur la possibilité que je pourrais avoir de figurer à la une des blogs. Et avec cela, j’en remets une couche. Être libre, ça se paie !
Parlons d’avenir.
Edouard, mis sur le gril, a avoué que la sortie de confinement se ferait par étapes, par âge, et par région, en fonction de l’évolution de l’épidémie. Soit ! Pourquoi pas ? Mais, si je suis encore de ce monde, je vais faire partie de la dernière vague. Eh, eh ! C’est vrai que ça sent un peu « Soleil vert », cette manière que possède le Sras-Covid-2 d’éliminer les vieux, non pas pour en faire de la bouffe, mais qui sait, économiquement ce seront moins de retraites à payer. Nooooon ! Mais c’est n’importe quoi ! Les « marcheurs » ne sont pas gens à vouloir éliminer les vieux campeurs. Pur hasard ! Coïncidence divine ? Il y en a même qui vont jusqu’à suggérer une vengeance de la Terre-mère… Restons sereins.
Bien diviser, bien contrôler et nous rappeler que nous serons à jamais en « libération conditionnelle ».
Nul ne sait si ça va revenir, repartir, si après avoir été guéri, la rechute est possible ou non, ou si porteur « sain » on contaminera ceux qui sont restés peinards à la maison. Si éliminée cette année, l'épidémie reviendra ou pas l’an prochain. Les scientifiques observent, supputent, présupposent, expérimentent, tâtonnent, nagent dans la mélasse et le virus leur fait du gringue, les surprend, remet en cause ce qu’ils croyaient savoir, les nargue d’où cette incertitude, la hantise des marchés qui ont besoin de quiétude pour boursicoter en paix et prendre des risques mesurés qui ne mettent en danger que la santé des autres.
On s’en tape des « marchés » quand on constate que les recherche médicales en Chine et ailleurs découvrent au jour le jour des propriétés assez facétieuses et pernicieuses de cette belle saloperie de Sras nouveau. Voir et lire ici de toute urgence pour ceux qui veulent se mettre au courant de ce qui nous attend :
Est-ce que les citoyens vont vite oublier que la propagation de ce virus est le résultat de notre manière de vivre, de notre système capitaliste ultra-mondialisé, et de la politique austéritaire qui s’est abattue sur les services publics à commencer par celui de la santé ?
On l’a dit et redit, pendant des mois, les services d’urgence, les personnels hospitaliers ont fait grève, ont défilé, ont alerté. EN VAIN !
Face à eux, ils n’ont rencontré que le mépris de comptables, sous la coupe de leur religion du Saint Marché, avec les ordonnances impitoyables de l’UE, quant à la gestion de leurs affaires, UE qui a plus ou moins volé en éclats, après un Brexit retentissant, chacun se retirant derrière ses frontières, se repliant sur la Nation.
Bien sûr, on a envoyé quelques malades en Allemagne, bien sûr, Mme von der Leyen s’est excusée auprès de l’Italie jadis vilipendée, traitée comme moins que rien comme la Grèce et l’Espagne, et le Portugal, ces latins paresseux et jouisseurs comme des européens du Nord en vacances. Tu parles, les chinois, les russes, voire les cubains sont venus lui donner un coup de main à l’Italie, ce qui prouve la non-existence de cette si belle UE tant vantée dans les discours officiels.
D’où la trouille de l’éclatement, du bouquet final, du règlement de comptes. Et soudain la BCE trouve de l’argent, les fameux 3% de dette nationale autorisée sont dépassés : help ! Au secours !
Comment va-t-on faire pour que rien ne change ?
La seule et vraie question que nous devons nous poser : « Est-ce que ça vaut la peine de sauver un tel système suicidaire ? » Le reste relève de la littérature. Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit, non ?
Les milliers de morts prématurées ne sont pas dues exclusivement au Sras-Covid-2, même si celui-ci paraît chaque jour de plus en plus redoutable et surprenant, mais aussi aux dysfonctionnements d’un système de santé mis à mal par les politiques d’austérité mises en place un peu partout dans les démocratie capitalistes depuis les années 80.
Système managé comme une usine de bagnoles à flux tendus, zéro stocks, minimum de personnel, et un calcul de rentabilité à la con, où les actes médicaux doivent « rapporter ».
Quant aux pompiers, ambulanciers, eux aussi « gérés » comme des boites à faire du bénéfice, on ne s’est gardé que le minimum de personnel pour temps de paix. Qu’un attentat arrive, qu’un séisme se déclenche, qu’une catastrophe de grande importance survienne, ou qu’une épidémie se déclare et c’est la panique assurée. Pas de cyclone en vue. Et je n’ose même pas parler de la situation de nos départements d’Outre-Mer.
Qui a pris de telles décisions de risquer la vie des citoyens ? Qui doit rendre des comptes ? Tous ceux qui, au sommet de l’État, dans les assemblées, dans les conseils d’administration des grandes banques, dans les médias défendent becs et ongles, ce système qui repose sur la croissance infinie et l’enrichissement infini. Et ça en fait du monde.
Bien entendu, on se gardera bien de dénoncer dans la presse des milliardaires ces « innocents », ces « responsables mais pas coupables ». Brailler dans le désert ne sert à rien. Les avertissements, les rapports des commissions Théodule, les alertes des syndicats, les défilés dans la rue, les slogans, les GJ et Cie, on n’a rien entendu, rien vu, il y avait trop de fumée de gaz lacrymogènes ! « On ne cède pas à la rue ! » avec coup de menton vers le haut, à la Duce.
« Circulez il n’y a rien à voir ! »
Jusqu’à ce que la vérité éclate et que ce « Conarvirus » s’en prenne à tout le monde, y compris aux « zélites ». Ah ! le salopard !
Et pendant ce temps-là, notre dernière petite-fille, vit confinée chez sa mère ou chez son père, en garde alternative comme de plus en plus d’enfants, ça la change, mais elle passe d’un 49 m2 parisien à un autre, avec le canal pas très loin mais le long duquel, il ne faut pas trop traîner. Les parcs ? Pas question ! Papa est surchargé de télé-boulot. Maman aussi. Il y a la télé, un peu de cuisine, d’activités, de la lecture, un peu de calcul, et sans doute de l’ennui. Finies les soirées pyjamas entre copines, finis les anniversaires où l’on se gave de bonbons et de gâteaux, on s’envoie des dessins, on s’appelle avec WhatsApp, et l’on s’ennuie, ou l’on rêve… Elle a toute une vie devant elle et j’ai peur que ce lui soit une vie très difficile. Pire que ce que nous avons connu. Nous l’avons encore vue et entendue cette après-midi. Ça va, merci ! Demain, elle sortira à nouveau faire de la trottinette le long du canal.
Je suis né entre deux bombardements, j’ai dû ressentir les frayeurs de ma mère, enceinte et sous- alimentée, en train de courir se mettre à l’abri, obéissant à la sirène d’alerte, et les tirs de la flak du haut de la colline Ste Catherine sur les bombardiers alliés qui sont venus détruire la gare de triage de Sotteville, et les ponts qui enjambent la Seine à Rouen en débordant sur les côtés qui furent rasés. Les ricains toujours prudents restaient haut dans le ciel et bombardaient au petit bonheur. Les anglais, eux, prenaient des risquent et tapaient avec plus de précision. Entre les deux, on préférait la RAF à l'US Air Force. Voilà à quoi on en arrive devant la mort.
Alors, les ruines, les peurs, les gamins qui apprennent à marcher dans les ruines des villes d’Irak, de Libye ou de Syrie, ce sont moi, dans les premières années de ma vie.
Une fois l’objectif atteint, tous les bombardiers repartaient vite fait vers la G-B, et larguaient au hasard pour s’alléger quelques bombes qui allaient tomber dans les forêts qui ceinturent la ville de Rouen et sa banlieue nord. Leurs traces, des trous de verdure à la Rimbaud, se voient encore.
Inlassablement, les hommes ont besoin de s’entretuer pour toujours de "bonnes raisons infernales", comme si la Nature, ne se chargeait pas, elle-même de les tourmenter.
Car, c’est prouvé, le Sras-Covid-2 est un « produit naturel ». Cela devrait enchanter les écolos, comme moi, qui le suis un peu, et les créationnistes adorateurs d’un Dieu bon et tout puissant.
D’ailleurs, que ce soit aux States, où deux pasteurs évangélistes ont rassemblé leurs gogos, ou au Brésil, ou bien les ultra-orthoxes israélites et israéliens, ils continuent de se réunir comme si de rien n’était. C…riminels ? Non, non, pas du tout. C…royants. Un point c’est tout. Donc « respectables » dit-on avant de tousser sec et de perdre le goût ou l’odorat sans faire partie de ces gens.
Nous vivons une belle époque, non ? Mais si, mais si ! Moderne comme toute époque présente, de transition, peut-être, avec une belle épidémie mondiale qui s’est très rapidement répandue sur le satellite. Très rapidement.
Les dernières statistiques du jour donnent :
Les USA battent tous les records, d’où l’accusation de Trump qui déclare que la Chine ne donne pas les vrais chiffres de ses victimes, ce qui est tout à fait probable. Quand on commence par mettre en prison un ophtalmo qui donne l’alerte, et que l’on menace les responsables locaux du parti de leur couper les vivres et de les emprisonner si jamais ils embrouillent, c’est sûr que l’on peut avoir des doutes. Tout comme les chiffes de l’Inde, et même les nôtres.
La Suède, pour le moment, ne confine pas vigoureusement, laissant les citoyens responsables de leurs actes. A suivre. En G-B on est revenu à du confinement rigoureux après avoir laissé faire. Quant à la France, on va bientôt inclure les décès des EHPAD si Covid-19 avéré, donc enquête et test, et, bonne nouvelle, un petit peu moins de décès aujourd’hui par rapport à hier. Pic ou pic ?
Coupons à cœur et arrêtons là pour ce soir.
Tiré de SPECTACLE voici notre Prévert du jour :
INTERMEDE
Quand la vérité n’est pas libre la liberté n’est pas vraie : les vérités de la police sont les vérités d’aujourd’hui.
*
La paix
Le premier intellectuel venu exhibe l’intérieur de sa tête…on le fête.
La plus jolie des filles nues montre très simplement son cul… on la hue.
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Si ma tante en avait on l’appellerait mon oncle.
Pascal Blaise
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Le Grand Siècle :
Deux poux roulaient carrosse sous la perruque d’un roi.
Et ce roi ne voyait jamais le soleil ; toutes ses fenêtres donnaient sur la Cour
Et ce pauvre roi n’avait pas de lion dans son cirque,
À Versailles.
Il en fut réduit à donner ses chrétiens aux Dragons des Cévennes.
*
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui.
A la manière de Prévert j’ajouterai seulement : « La preuve que nous ne sommes pas en guerre, le gouvernement n’est pas encore descendu à Bordeaux ou à Vichy ». (...)