Brûler un journal après avoir menacé de mort, jadis, des caricaturistes. Manifester régulièrement devant un théâtre contre une pièce que l’on n’a pas vue mais dont des têtes de « on » ont dit qu’elle était une injure à l’image du Fils de Dieu. Encore un qui s’est bien gardé de nous envoyer sa fille.
L’actualité récente nous rappelle que la Croyance relève de l’irrationnel et constitue un danger réel pour l’équilibre des esprits et des sociétés.
La Foi correspondrait à un besoin, une nécessité, voire une pulsion que certains neurologues essaient d’explorer.
De la même manière que nous serions attirés par les phéromones émis par un ou une partenaire ce qui aurait pour conséquence que nous tombions amoureux, de la même manière, face à certaines de nos angoisses, dans des circonstances exceptionnellement périlleuses, notre cerveau nous présenterait une pulsion à croire en des entités supérieures capables de résoudre nos interrogations et nos angoisses.
D’où, l’invention des dieux et des religions qui vont avec.
Du coup, la croyance prend une dimension sociologique, sociale qui fait que les parents inculquent à leurs enfants les croyances, us et habitudes qu’ils ont eux-mêmes reçus de leurs ascendants.
Ce qui se révèle absolument catastrophique, c’est la conviction de détenir La Vérité qui n’est en réalité qu’une vérité nullement prouvée, inventée par des hommes.
Tout individu qui remet en question cette croyance est immédiatement considéré comme un danger pour la communauté des croyants. Ce qui a donné naissance à la notion de « blasphème », soit un crime de lèse déité, qui est une véritable escroquerie à l’intelligence et à la raison.
Les philosophes, de tout temps, sont des gens qui ne croient pas, mais qui recherchent les vérités. Ils posent plus de questions qu’ils ne trouvent de réponses.
Les gens de foi, eux, englués dans leurs croyances, croient posséder des réponses absolues, irréfutables, et détenir la Vérité qu’ils tiendraient de Dieu Lui-même, soit directement, soit par le truchement de ses « envoyés ». Prophètes, illuminés, allumés, auteurs géniaux, inventeurs, tous ont couché par écrit ou fait coucher par écrit ce qu’ils ont imaginé.
Par conséquent, il n’y a pas, il n’y a jamais eu de « textes sacrés », mais seulement de la littérature, plus ou moins bonne, écrite à plusieurs mains et sur des siècles.
En vérité, je vous le dis, la notion de « religion révélée » est donc une imposture.
A preuve, aucun des textes prétendument dits saints, n’a fait avancer d’un iota les connaissances scientifiques de l’humanité.
Qu’on me cite un verset, un hadith, un passage des Ecritures ou de la Thora qui donne une recette pour sauver médicalement une vie humaine, pour atténuer une douleur, pour que nous comprenions mieux l’Univers.
Quand il s’agit d’em… les hommes et les femmes avec des interdits, des tabous, des rites, des tenues vestimentaires, des hontes de soi-même jusqu’à remettre en question la Création divine en décrétant que les corps ou des parties des corps seraient impurs, les écrits sont extraordinaires. Mais enseigner que la Terre n’est pas le centre de l’univers, qu’il faut pratiquer l’asepsie, que le doute fait partie de la recherche de la connaissance, silence dans les textes.
Il faut être d’une extrême naïveté pour ne pas s’apercevoir des contradictions, des erreurs, des incohérences qui emplissent ces textes dits « sacrés » que l’on fait apprendre par chœur à des générations d’innocents qui ont le devoir de prendre tout ce qui s’y trouve pour vérité divine.
Quel fou oserait remettre en question la parole de Dieu ?
Or, il faut croire le fou qui ose prétendre qu’il parle au nom du Dieu qu’il a lui-même inventé et dont il se permet de corriger la Création. Qui a créé le porc ? IWH, Dieu, Allah pour tout croyant. Par conséquent, décréter que le porc est un animal impur, c’est accuser Dieu de s’être amusé à avoir créé des animaux impurs. Lui le Parfait, Lui l’Incomparable ne serait donc qu’un Galopin. Avouons qu’il y a de quoi rire.
D’où cette soumission imbécile des croyants qui ne doivent surtout pas trop réfléchir.
Les religions s’épanouissent pleinement sur des populations fragiles, analphabètes, n’ayant accès aux textes que par le truchement des prêtres sous toutes leurs formes. Médiums indispensables entre le divin et l’humain.
Il y a des siècles et des siècles que les population indo-européennes et les populations sémites ont mis en place des sociétés qui placent les prêtres et la religion au sommet de la hiérarchie, ensuite viennent les guerriers, puis la valetaille de la bourgeoisie, des artisans, des paysans jusqu’aux intouchables. Ordre quasi immuable qui a été remis en question au siècle des Lumières sans véritablement jamais totalement disparaître.
En cette période de bouleversements et d’incertitudes, les religions essaient de reprendre du poil de la bête.
Comme le curare, tout dépend comment on en use. Certains croyants, à cause de leur foi, peuvent avoir un comportement admirable d’abnégation et de générosité à l’égard de leurs semblables, croyants ou non.
D’autres, obsédés par leurs propres délires, animés par la haine, prétentieux, infatués d’eux-mêmes, osent prétendre détenir la Vérité et l’imposer à tout le monde, non par la persuasion mais par la force. Ils sont fauteurs de guerres, de haines, d’attentats, de crimes, de viols, de tortures.
L’Histoire est pleine de ces périodes de troubles, comme l’est aujourd’hui l’actualité.
A ces croyants des religions traditionnelles, j’ajouterai les croyants actuels dans les dogmes économico-politiques, qui se révèlent dans les faits, tout aussi dangereux que les fous de Dieu.
Jadis, ce furent les staliniens, les nazis… Aujourd’hui, ce sont les néo-conservateurs, les ultra-libéraux, les despotes élus, fondés de pouvoir de la finance internationale. Eux aussi fauteurs de guerres à la fois économiques et armées.
Le seul dogme permis serait de ne point en avoir.
La seule foi autorisée serait de continuer à croire en l’Humain.
Mais que c’est difficile de faire admettre cela à des gens qui ne veulent ni voir, ni lire, ni entendre, totalement convaincus de détenir la Vérité !
On ne peut tolérer que ceux qui sont tolérants.
Que d’aucuns se trouvent choqués par les caricatures que l’on fait de leurs croyances, je le comprends puisque, moi-même, je suis choqué par leurs courbettes le cul tourné vers le ciel et leurs femmes empaquetées.
De même, je ne supporte guère ces crucifix qui gâchent les paysages de leur ombre maléfique, de ces vierges mères ou de ces figures d’Halloween « empapillottées » à chapeaux noirs et basques de corbeaux. Et pourtant, je n’ai jamais fait sauter un crucifix, je n’ai jamais cassé à coups de marteaux ces bondieuseries saint-sulpiciennes, je n’ai jamais agressé quiconque faisait mardi-gras tous les jours. Je les supporte. Je les tolère. Mais je sais, que s’ils connaissaient mes pensées, s’ils me lisaient, ils n’hésiteraient pas à m’arracher pieusement les tripes.
Jusqu’où peut-on tolérer l’intolérable ?
Partisan de la laïcité, donc de la liberté de chacun, j’encaisse et je respecte. Mais qu’on ne m’empêche pas de m’exprimer, car là ! je me fâcherai bien un peu… Nom de Dieu !