On dit que le rédécoupage régional de la France se fait dans le cadre des nécessités de la mondialisation et de l'UE.
Le jeune et fringant maire du Havre de Grâce, Edouard Philippe, ancien énarque, et dernièrement réélu dès le premier tour, est non seulement un ancien de "l'Ecole"comme notre Président, mais aussi, un homme politique ayant du mal à ne pas blaguer, voire à imiter les grands qu'il côtoie avec cette distance ironique des sages, toujours un peu fous.
http://www.youtube.com/watch?v=wObbRmx0SQA
N'a-t-il pas parié qu'il traverserait le bassin du Commerce à la nage, si jamais il y avait réunification de la Normandie qu'il prône depuis son arrivée au Havre ? Promesse qu'il vient de réitérer.
Bon ! Il est de droite. Hum ! Nobody is perfect.
Disons que c'est un Juppé-boy, ce qui ne l'empêche nullement d'être au mieux avec le maire communiste de Dieppe, ou de défendre Kerviel, ce bouc émissaire, ce qui le met d'emblée à une altitude dans l'UMP où il peut planer en toute tranquillité tel un aigle attendant patiemment sa proie.
Au-delà de la personnalité de M. E.Philippe, Le Havre est mondialement connu. Il n'y a qu'à regarder la provenance des porte-conteneurs, l'empilement des boites sur Le Havre 2000 pour s'en convaincre.
N'est-il pas le premier grand port sur la Manche quand on arrive du reste du monde et dont l'hinterland n'est jamais que la Normandie mais aussi la région parisienne ?
De plus, Le Havre, ville martyrisée, a été inscrite au patrimoine de l'Humanité pour son unité architecturale due à M. Perret.
Elle fut la création de François Ier. Tiens, tiens !
On connaît la réputation de génie du compromis de notre actuel François. Or, il va falloir choisir entre Caen et Rouen, entre l'Histoire du duché de Normandie et la capitale ecclésiastique, entre Rollon et Guillaume le Conquérant.
Et puis, Rouen est un nid de fabusiens depuis le parachutage de ce brave homme sur Grand-Quevilly, fief imperdable. Très pris par des tâches nationales et internationales, l'ex-plus jeune premier ministre de France a fait des petits qui se sont emparés des communes de l'agglomération, de la communauté d'agglomération, du conseil général et du conseil régional, mais tous sont ses hommes et femmes liges ou presque.
En face, Caen depuis 1945 a toujours été à droite à l'exception de la parenthèse Philippe Duron PS, battu aux dernières municipales.
Au niveau européen, qui connaît Caen ?
Ceux qui la contournent vite fait pour aller en Bretagne, et ceux qui visitent les plages du Débarquement.
Qui connaît Rouen ?
Tous ceux qui ont le malheur de la rencontrer sur leur route, embouteillages assurés. Merci à M. Lecanuet d'avoir fait construire ses ponts par l'Etat qui, lui, ne finance que les routes nationales. D'où cette merveille du génie français, faire passer en centre ville les axes Paris-Le Havre et Nord de l'Europe-Côte atlantique.
Depuis, l'Autoroute des Estuaires est venue un peu soulager le traffic. Soit ! Et l'A 13 évite aux parisiens en route pour Deauville de jouir du beau spectacle de la cathédrale Notre-Dame.
Et justement, cette Autoroute des Estuaires, d'intérêt européen, passe à côté du Havre et rejoint Caen...
Décidément, après François Ier, un autre François pourrait redynamiser une ville, un port, trait d'union régional et européen.
Le Havre a pour rivaux les ports de Londres, de Rotterdam Europoort, Hambourg... Saperlotte ! Ce n'est pas rien quand même !
Mais notre président arrivera-t-il à tenir tête au maître de la Seine-Maritime, le baron Fabius ?
En écrivant ces lignes, je sens que je viens de me faire quelques milliers "d'amis."
A suivre !
P.S. : je suis rouennais par mon père et ma naissance, et havrais par ma mère et mon épouse. Et "Caen" j'ai un besoin d'air pur, je file souvent dans la Manche ou dans l'Orne. Alors, la Normandie réunifiée, entièrement d'accord !