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Vieux lucide, donc sans illusions, mais toujours pas encore sans espoir quoi qu'il écrive.

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Billet de blog 5 juin 2024

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6 juin 1944, 80 ans après.

A la veille du 80e anniversaire du débarquement en Normandie, il me semble honnête de rappeler quelques vérités sur la réalité des évènements.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Lorsque j’étais enfant et adolescent voire jeune homme, chaque 8 mai, la mairie pavoisait avec les drapeaux américain, britannique, canadien, français et soviétique.

Depuis quelques années, le drapeau soviétique a disparu en même temps que l’URSS, mais n’a pas été remplacé par le drapeau russe, ou par celui de la CEI que personne ne connaît ou presque.

Lorsqu’on demande aux jeunes générations qui a vaincu la Wehrmacht, la majorité répond que ce sont les USA et leurs alliés Canadiens et Britanniques avec l’aide de la Résistance et de l’armée gaulliste. Point.

Pourtant, tous les historiens reconnaissent que « le tournant de la guerre », c’est en 1943, lorsque l’armée de von Paulus est défaite dans les ruines de Stalingrad. Mais chut ! Pas question de rendre hommage au peuple soviétique qui, comme on le voit sur ce tableau a payé le prix fort dans sa lutte contre le fascisme.

Certes, les purges staliniennes ont décapité l’armée rouge. Son alliance avec l’Allemagne a aveuglé le « petit père des peuples » qui se croyait plus malin que le Führer, l’opération Barbarossa a fait des milliers de prisonniers et d’exécutés avec un repli dramatique des usines au-delà de l’Oural. Et je n’oublie pas que les USA ont aidé l’armée rouge à se refaire une santé, tout en traînant pendant des mois pour ouvrir ce fameux front de l’ouest dont nous fêtons le 80e anniversaire.

La presse pétainiste a utilisé le mot « invasion » pour désigné le débarquement. Mais il me semble aussi qu’un des journaux anglo-saxons l’avait aussi usité.

J’ai toujours été reconnaissant à ces nord-américains des USA et du Canada d’être venus nous délivrer du nazisme. Enfant, chez mes grands-parents, on recevait des GI en garnison, et à trois ans j’ai appris à dire « good night » à un militaire, pasteur, qui avait laissé femme et enfants de l’autre côté de l’Atlantique.

Mes oncles après des années de privations se refaisaient une santé avec du beurre de cacahuètes et autres boites de conserves, ils fumaient des Camel et des Lucky Strike. Plus le Bourbon. Santé retrouvée à 23 ans, vraiment ? Passons !

Pourtant, que restait-il du Havre ? Comme il était difficile pour le gamin que j’étais de marcher dans les ruines de Rouen et du Havre où m’avaient entraîné mes parents pour aller aux foires de la St Michel et de la St Romain. Comme quoi les saints sont « foireux ».

Avec les gentils occupants, qui avaient été avertis que les françaises sont faciles, comme les italiennes, d’où quelques centaines de viols de la part de nos sauveurs, viols punis par l’armée US que subirent bien des noirs puisque les WASP avec leur grande morale étaient incapables de se comporter comme des sauvages, sont arrivées leurs revues avec la publicité. Et la génération de mes parents a découvert cette « American way of live » reposant sur la consommation, le confort, la femme at home au service de son mari et de ses lardons, dans une belle maison avec jardin, voitures et tout ce confort qui n’existait que chez nos rupins. Et encore !

C’est sûr que les européens de l’Ouest ont alors été pris en mains par les States, première puissance mondiale depuis déjà la Première Guerre mondiale, et que la vie de tous les jours est devenue plus confortable au cours de ces « trente glorieuses ».

La condition première, éliminer politiquement les communistes des gouvernements démocratiques qui remettaient en question le capitalisme en dépit de leur comportement au cours de la Résistance.

Ensuite acheter US avec les dollars avancés généreusement par les USA via le plan Marshall, ce qui revenait à consolider notre collaboration avec l’économie US.

Il va falloir quelques dizaines d’années, quelques crises cycliques en économie, pour s’apercevoir que ce « capitalisme de la séduction » est à la fois, bien agréable et mortifère, dans la mesure où il menace, par son dogme de  "la croissance infinie dans un monde fini », l’existence-même de l’humanité.

Idem pour constater que les USA sont incapables de passer d’une économie de guerre à une économie de paix. Car, ce serait naïf de croire que la guerre s’est arrêtée avec la capitulation de l’Allemagne nazie, la création d’Israël et la prospérité en marche.

En 81 ans d’existence je n’ai pas connu un seul jour sans qu’il n’y ait une guerre quelque part sur la planète.

La Troisième Guerre mondiale a été « froide » ?, les deux grandes puissances USA & URSS évitant de se retrouver face à face, la Quatrième est en cours, en Ukraine et au Moyen-Orient et apparemment, nous n’avons jamais été aussi près de voir OTAN et Russie se confronter directement, même si, pour le moment, les ukrainiens servent de doubles pour les armées de l'OTAN.

N’oublions pas nos guerres coloniales, les guérillas en Amérique du Sud, et les guerres entre pays africains qui, bon an mal an, ajoutent du sang et des larmes pour le plus grand bonheur des fabricants d’armes. C’est qu’il faut avoir la main mise sur les ressources du sol et du sous-sol de cette Afrique si riche en minerais et dont les populations sont si pauvres et méprisées.

Alors ? Belles réjouissances en vue sur les côtes normandes ? Belles déclarations ! Félicitations et une petite pensée pour tous ceux qui y laissèrent la vie. Flonflons, drapeaux au vent, émotion, souvenirs, souvenirs. Et comme à toute commémoration, ça se termine par un repas arrosé. 

Bande d’hypocrites, oui ! De même que le Macron ne s’est pas déplacé à Moscou pour honorer les victimes de Stalingrad, de même l’affreux de Moscou n’est pas le bienvenu en Normandie. L’escadrille Normandie-Niemen serait donc à mettre à la poubelle de l’Histoire ?

Merde ! Pas avec moi.

Quant à la remontée de l’idéologie fascisante, du suprémacisme blanc, de la Russie jusqu’aux Etats-Unis, c’est à désespérer de l’humanité.

Merci à vous,  petits gars qui êtes venus crever dans la froideur de la Manche, la blondeur de nos dunes et dans les haies de nos bocages.

Mais, je crains que notre présent soit en train de cracher sur vos tombes.

Et je n’excuse pas ce système ultra-libéral que vous nous avez imposé sans trop le vouloir d'autant qu'il fut la trouvaille de ces Chicago-boys qui ont pourri la planète.  Vous et nous sommes les victimes de ces traîtres aux idéaux qui vous ont poussé à vous engager.

Oui ! Il y avait aussi la solde, les charmes de la vieille Europe, et ses jolies femmes qui vous attendaient. Mais pas toutes, loin de là !

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