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Billet de blog 6 février 2012

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UNE CIVILISATION ? C’EST QUOI ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

M. Guéant, suppôt d’Occident, « bébé Pasqua », ce qui constituent des références de moralité remarquables, vient de déclarer à un syndicat d’extrême droite qui se permet de tenir réunion à l’Assemblée Nationale, que « les civilisations n’avaient pas toute la même valeur » comme le prétendent ces « 1 ?°)/+= » de gens de gauche.

S’il avait eu la chance et l’attention d’écouter ses professeurs d’Histoire-géographie, ou s’il avait quelques notions d’Histoire, s’il avait le respect de la recherche, s’il possédait le désir de comprendre l’Autre, s’il n’était point imbu de sa prétendue supériorité qui conduit nécessairement à devenir un parangon de la médiocrité, s’il avait deux sous d’honnêteté intellectuelle, -mais il ne serait pas ce qu’il est et où il est-, s’il n’était qu’un « honnête homme » au sens Grand Siècle du terme, il aurait lu et compris la « Grammaire des Civilisations » de Fernand Braudel.

http://www.espacestemps.net/document639.html

Il y aurait appris que l’on ne juge pas une civilisation, on l’étudie, humblement, complètement, en essayant de la comprendre dans ses différents aspects.

« Les événements d'hier expliquent et n'expliquent pas, à eux seuls, l'univers actuel. En fait, à des degrés divers, l'actualité prolonge d'autres expériences beaucoup plus éloignées dans le temps. Elle se nourrit de siècles révolus, même de toute “l'évolution historique vécue par l'humanité jusqu'à nos jours”. Que le présent implique pareille dimension du temps vécu ne doit pas nous paraître absurde bien que, tous, nous ayons tendance, spontanément, à considérer le monde qui nous entoure dans la seule durée fort brève de notre propre existence et à voir son histoire comme un film rapide où tout se succède ou se bouscule guerres, batailles, entretiens au sommet, crises politiques, journées révolutionnaires, révolutions, désordres économiques, idées, modes intellectuelles, artistiques… [...]. Ainsi, un passé proche et un passé plus ou moins lointain se mêlent dans la multiplicité du temps présent : alors qu'une histoire proche court vers nous à pas précipité, une histoire lointaine nous accompagne à pas lents » (p. 3 et 4).

Et plus loin, dans ce manuel à usage des lycéens des années Soixante :

« les civilisations sont des espaces [...], des sociétés [...], des économies [...], des mentalités collectives » (sous-titres du chapitre 2, p. 152-159) ; l'ensemble de ces éléments et de leurs interactions forment une « grammaire » (p. 143). « C'est, en effet, un langage, une langue plutôt, avec laquelle il importe de se familiariser » (p. 143).

Il est vrai qu’une telle approche de l’Histoire est incompatible avec une certaine idée de la politique.

A commencer par le temps électoral qui se compte en semaines, en jours, et n’a rien à voir avec le « temps long » qui se mesure en siècles.

Lorsqu’on est un spécialiste des « coups » plus ou moins foireux, et cela depuis l’affaire Boulin, on n’est guère habilité à parler de civilisation.

Sauf, si l’on se contente d’un digest de Huttington « Le choc des civilisations », repris intégralement par le FN, New Holly Book des néo-conservateurs, puisqu’il justifiait et justifie encore les interventions américaines en Irak, en Afghanistan, voire en Iran ou en Syrie.

Ce que l’on peut constater, c’est qu’au Sarkostan, non seulement, le Lord Protector phagocyte toutes les télévisions du pays pour répondre aux questions qu’il désire qu’on lui pose par l’entremise des porte-micro de son choix, mais chaque jour apporte la preuve que, ce n’est point tant la droite républicaine qui est au pouvoir, que l’extrême droite la plus réactionnaire, la plus vile, la plus sotte, la plus dangereuse.

Quant à la prétendue supériorité de la civilisation occidentale, celle de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, elle peut à la fois s’enorgueillir d’avoir rompu d’avec la tyrannie des Eglises, tout en se souvenant des Croisades, de l’Inquisition, des Guerres de religions, de deux Guerres Mondiales, du commerce triangulaire, de la captation de la majorité des richesses par 1% de sa population, d’avoir inventé la guerre préventive, après avoir donné naissance au fascisme, au nazisme, au stalinisme.

Dernièrement, au nom des drawd’lhom’, la France, les USA et la G-B sont intervenus en Libye : 70 000 morts sans compter les blessés ( Bachar Al Assad a encore de la marge !), des villes à reconstruire, et le nombre de victimes va se poursuivre par augmentation des cancers vu les carcasses de chars et les ruines réduites à néant par des munitions à uranium appauvri, l’un des fleurons de notre si belle civilisation.

Son dogme de la « croissance infinie dans un monde fini » menace la planète. Des millions de personnes meurent de faim. Mais on joue, en toute impunité, à la hausse et à la baisse sur le cours des matières premières avec des conséquences dramatiques pour les paysans de la Terre.

On aura compris que, plus tôt, nous nous serons débarrassés de cette clique au pouvoir, plus tôt, le monde se portera mieux.

A condition, de replacer l’Homme, l’Humain, au centre de notre réflexion et de corriger sérieusement tout ce qui nous en éloigne.

Comme jadis, l’Humanisme peut déboucher sur une Renaissance. A nous, citoyens de définir quel humanisme et quelle Renaissance désirons-nous.

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