Dans le fond, ce qui m’étonne un peu, c’est que M. Hollande n’ait point obtenu comme Chirac jadis, un score africain ou de dictature des pays de l’est de jadis. Depuis que l’UMP était devenue l’UMPen, même que certains plaisantins ont déclaré que, fidèle à la consigne de la Marine, M. Sarkozy aurait voté blanc, nous étions dans les mêmes circonstances qu’en 2002.
Eh bien ! Tout bien considéré, pas du tout mécontent d’échapper au Sarkostan « nouveau » si N.S. avait été réélu. Les effluves nauséabonds de ces dernières semaines m’indisposaient plus que le pollen printanier.
En cadeau de bienvenue, il serait bon que dans les jours à venir, le Palais de Justice accueille l’ancien locataire du Palais de l’Elysée.
Le travail d’enquête a été mené par Médiapart, et les juges d’instruction devraient pouvoir travailler en toute sérénité.
Maintenant, ce n’est pas l’extrême joie, ce sentiment de bonheur que nous avions ressenti en 1981. Une autre époque pour le tiers le plus jeune de la population française.
L’on a cru alors que l’on pourrait « changer le monde ». L’euphorie n’aura duré que deux ans. Après, l’on a vécu le virage vers le reaganisme, le thatchérisme, les années Tapie, les « affaires » car il y en eut aussi, le reniement des fondamentaux des valeurs de la gauche.
Avec les cohabitations, l’on a connu ce sentiment étrange de trahison permanente : multiplication des privatisations, soumission aux seigneurs de l’argent roi, soumission aux marchés, nucléarisation de nos moyens de production en électricité, culte voire dévotion à « la croissance infinie dans un monde fini. »
Alors, si je me réjouis de l’éviction de l’énergumène qui, pendant cinq ans, aura été indigne de sa fonction, je ne m’attends pas à un bouleversement cul par-dessus tête d’un système qui a fait amplement la preuve de sa perversité.
On a le droit de croire que la « gauche » est de nouveau au pouvoir.
Mais on a le devoir de se poser la question : « C’est quoi la gauche ? »
Or la réponse à cette question, ce sont les électeurs, les citoyens, le peuple de France qui a voté à gauche qui la détient. Ou, nous déléguons en lâches, nos volontés à des représentants, ou nous nous prenons en main, nous assumons et obligeons nos représentants à répondre à nos aspirations.
Aujourd’hui, 6 mai 2012, une étape décisive vient d’être franchie, que commence le vrai changement !
Bon courage à nos gouvernants, qu’ils sachent qu’ils vont être surveillés.