On y rappelle un certain nombre de vérités que la propagande européo-américaine a falsifiées, et d’observations qu’on a glissées sous le paillasson.
Il existe des intérêts économiques US dans l’Allemagne nazie au travers de sociétés industrielles qui, miraculeusement, échappèrent peu ou prou aux tapis de bombes made in USA and G-B qui firent 300 000 morts, avec, pour effet, de monter la population contre les alliés, comme c’est toujours le cas, à chaque fois.
La montée d’Hitler est vue d’un œil sympathique par des gens comme Ford ou Lindberg, alignés sur la même idéologie, et compréhensifs de la part des milieux d’affaires dans la mesure où un conflit militaire d’ampleur en Europe, relancera l’économie mise à mal par la crise de 29. Et puis moustache contre moustache, on préfère celle d’Adolphe à celle de Joseph, le petit excité raciste étant un national pur jus mais un socialiste pur capitaliste et rempart de ce communisme honni.
Du coup, ce sont bien les soviétiques qui vont subir, puis mettre la pilée au IIIe Reich en sacrifiant 8 millions de jeunes. Certes, les USA vont fournir du matériel. Mais, on va commencer par débarquer en Afrique du Nord en 43, éliminer l’Afrika Corps afin d’avoir le canal de Suez et le pétrole du Moyen-Orient, que les russes se débrouillent en attendant.
Et puis le choix de remonter l’Italie, « ventre mou » du Reich, ne s’avèrera pas une promenade de santé. L’armée du Tchad, cette armée gaulliste faite d’arabes et de noirs encadrés de blancs, fera merveille au prix du sang. A de Gaulle, qui a dû batailler pour être reconnu par Roosevelt, qui est traité comme un petit ambitieux sans grande légitimité, on lui préfère Giraud. Voire composer avec Pétain.
Lorsque Churchill et Roosevelt s’aperçoivent que le front de l’est s’effondre, après la chute de Stalingrad, que l’armée allemande et ses supplétifs français, polonais, ukrainiens, italiens, tchèques revivent ce qu’a vécu la Grande Armée napoléonienne, elle aussi, composée de français et de régiments étrangers, en plein hiver russe, alors il faut faire fissa pour un second front à l’ouest.
Si ce front avait été créé plus tôt, on peut supposer que les troupes alliées anglo-saxonnes et canadiennes auraient conquis l’Allemagne plus tôt et qu’elle n’aurait pas été divisée. Sauf, que ce n’est pas avec des « si » qu’on fait l’Histoire.
Le 6 juin est un débarquement que les journaux anglo-saxons intitulent « The Invasion » à la une de leurs journaux. Il s’agit bien de conquérir l’Europe, de l’américaniser, de lui apporter « l’american way of life » après l’avoir gentiment bombardée. Si certains bombardements sont bien stratégiques (ponts, infrastructures militaires : bases de sous-marins, emplacement de batteries, aérodromes, gares de triage) d’autres n’ont aucun intérêt si ce n’est martyriser des villes pour pouvoir les reconstruire ex: Le Havre. Il est vrai, c’est un port rival de Southampton. Mais, les images de Marioupole me ramènent à des souvenirs de ma petite enfance.
Par ailleurs, ce débarquement tardif, qui fait aujourd’hui le bonheur des commerçants et du tourisme en Normandie, il y en eut une demi-douzaine de même importance, à l’exception du port d’Arromanche, au cours de la guerre du Pacifique.
Enfin, comme on l’avait vu en 14-18, les USA, déjà première puissance mondiale lorsqu’elle interviendra au cours de cette première horreur si typiquement blanche et capitaliste, image de ce "suprémacisme blanc", renforcera sa puissance industrielle au point de l’obliger à être continuellement en guerre. On ne peut arrêter et surtout, on ne veut pas mettre au rebut et convertir le secteur militaro-industriel si lucratif. Ce n’est pas pour rien que les USA ont « la culture des armes ». Quitte à se tirer dessus entre citoyens.
Je me permets de citer le dernier paragraphe de ce livre qui démythifie une Histoire que Donald Reagan martyrisa lors du discours qu’il prononça quand il vint faire un tour en Normandie en faisant croire que ce furent des raisons à haute valeur morale qui incitèrent les USA à venir sacrifier quelques milliers de jeunes auxquels on avait promis un accueil chaleureux de la part de la gent féminine française, très ouverte et prête à leur faire l’amour. Certes, il y en eut de gré mais aussi, pas mal de force. L’armée US fit des procès et ce furent les GI de couleur qui furent fusillés pour l’exemple.
« Si jamais les Etats-Unis étaient forcés d’arrêter de faire des guerres, l’heure de vérité serait arrivé pour l’économie américaine. Le capitalisme américain pourrait-il survivre à un tel « déclenchement » de la paix ? Subissant un état de siège permanent, le socialisme soviétique n’a pas pu subsister. De son côté, le capitalisme américain pourrait-il subsister sans être assiégé, c’est à dire sans menaces, sans ennemis et sans guerres à mener , « bonnes » ou autres ? »
On aura compris que l’actuelle guerre en Ukraine est une aubaine à nulle autre pareille. Et l’on comprend mieux comment les USA s’impliquent avec cette « renaissance de l’OTAN » qu’on s’était bien gardé de dissoudre après l’implosion de l’URSS.
La vision poutinienne ne vaut guère mieux. Sauf qu’il s’est bel et bien tiré une balle dans le pied en se croyant chaleureusement attendu en Ukraine.
En attendant, ce sont toujours des jeunes gens qui sont sacrifiés sans merci, quelle que soit leur nationalité, pour l’enrichissement des plus riches.