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Vieux lucide, donc sans illusions, mais toujours pas encore sans espoir quoi qu'il écrive.

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Billet de blog 8 avril 2012

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Le Tiers Homme ou la Révolution par les urnes

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

De meeting en meeting, le Front de Gauche réunit de plus en plus de monde. De tous âges, de toutes catégories sociales, à l’exception des patrons du CAC 40 et de la plupart des professions libérales. Et encore…

Les  sondages le donnent troisième homme. Les sondages… bof ! Quand ils sont mauvais, on les vilipende, quand ils sont meilleurs, on commence à les croire.

Ils sont comme les promesses électorales et n’ont de valeur que pour ceux qui y croient.

Non ! Plus que les sondages, ce sont les faits. De plus en plus de monde. Et des réunions partout, qui commencent à se mettre en place, dans la mouvance du FdG sans que les « ordres » viennent d’en haut. Plus, des ralliements de « personnalités », de gauche, jadis dans le sillage du PS.

Diable ! La pâte lève. « Les fleurs sont la promesse des fruits ». Ce salopard de peuple a besoin qu’on lui chante des lendemains meilleurs, qu’on l’enchante, qu’on le respecte, qu’on lui redonne sa fierté d’être le sel de la terre. Et, le Mélenchon, il s’y connaît.

En méditerranéen, en homme de lettres, il possède cet atout incontournable à la Renaissance de la démocratie : l’art de dire. Le logos. Le bonheur de dire. Le plaisir de dire. Et, même si les thèmes abordés passent parfois au-dessus des cerveaux lobotomisés par les médias, les foules réagissent à une expression, à une idée, à une évocation de jadis, à du travail et un but pour demain.

La « mémoire collective » d’un peuple, ce n’est pas de la rhétorique, c’est un fait. Comme « l’exploitation de l’homme par l’homme », comme « la lutte des classes », comme « révolutionner les esprits ».

Alors, bien entendu, la pensée unique autant qu’inique en prend un coup. Les chiens de garde aboient avant d’hurler à la mort.

Des tombereaux de sottises, de perversités, de mensonges vont essayer de dissuader les gens de voter pour un « utopiste », pour un vieux briscard de la politique, pour le retour du communisme qui ne peut être qu’un soviétisme de triste mémoire.

Mélenchon, nouveau Marchais ! Mélenchon prisonnier du PCF qui n’aurait pas changé d’un iota. Mélenchon illusionniste dangereux qui plongera la France dans le chaos, qui étranglera les riches et les couches moyennes, qui supprimera les libertés… Et qui sur-endettera la France la précipitant dans le sillage de la Grèce. La faillite assurée, les émoluments des fonctionnaires non payés, les retraites supprimées, les investissements fuyant l’hexagone et qui sait, pourquoi pas la guerre ? Puisqu’on y est.

Mélenchon, le nouvel ennemi public numéro un.

Bon ! Le chiffrage de son programme demeurerait trop flou. Peut-être, mais je ne crois pas que les économistes dont il s’inspire, soient pires que ceux qui nous ont placés dans la situation que nous vivons.

L’utopie ? Elle a toujours été la réalité du futur. Ceux qui voulaient voler comme les oiseaux, marcher sur la lune, augmenter la durée de vie, donner à manger à tout le monde étaient tous des utopistes, des poètes.

Les libertés menacées ?

Il n’y a pas de vastes programmes de constructions de prisons comme dans les programmes de droite. On n’envisage pas la nomination des responsables de chaines de télévision ou de radio. On parle même de casser les journaux prisonniers de quelques affairistes, avionneurs ou marchands d’armes.

Pourquoi tout le monde surnomme-t-il le Figaro «  la Pravda » ? Ce n’est pas Mélenchon qui en est le directeur.

Qui est prisonnier de la pensée unique libérale ? Qui est convaincu « qu’il n’y a pas d’autre politique possible » ? Qui est à la remorque de l’Empire ? Qui a transformé l’union Européenne en un marché commun où l’on ouvre les frontières aux marchandises venues des pays émergents et où l’on joue sur les salaires, en multipliant les chômeurs, les miséreux, ce qui conduit à pratiquer l’assistanat pour que le système ne leur éclate pas à la figure ?

Or, le grand danger de Mélenchon et du FdG, c’est justement qu’ils font la démonstration qu’il y a d’autres politiques possibles, qu’il y a des solutions, qu’il y a des remises en question, qu’il y a un changement radical à opérer si nous ne voulons pas continuer à aller droit dans le mur. Le mur épais de l’argent roi. Le mur de la honte des inégalités. Le mur lézardé des peuples asservis.

Et cela, c’est l’affaire de tous. C’est possible.

Alors, attendons-nous à une contre attaque réactionnaire, de la part de ceux qui croient dans le mythe de la croissance infinie dans un monde fini, à ceux qui ne pensent et ne vivent que pour et par l’argent, à ceux qui prônent l’égoïsme exacerbé, le chacun pour soi, la morale TPMG, Tout Pour Ma Gueule, à ceux qui n’ont aucune mémoire et ne veulent pas se souvenir que les peuples en lutte sont capables, parfois, du meilleur.

Une dernière salve, une ultime éructation leur viendra pour abattre la petite flamme de l’espoir que soulève la campagne du Front de Gauche : populisme ! Un crachat lancé à la face des électeurs et des électrices qui seraient tentés de voter pour le candidat Mélenchon au premier tour. Populisme et certitude de faire passer le caïd de banlieue, le candidat-voyou actuel au second tour. La peur. Tremblez braves gens. Redevenez ou demeurez moutons. Grenouilles qui réclamez un roi, votez pour le héron mal embouché de Neuilly la mafieuse. Tant pis pour vous !

Il est vrai que tout est fait pour l’abêtissement des masses et que parfois, elles en redemandent. C’est ainsi. Mais, quel que soit le résultat, il va falloir du temps pour que « le fleuve qui a débordé retrouve son lit ».

Et c’est cela le plus important.

Dans les crues, il y a quelques dégâts, mais il y a aussi l’apport d’alluvions nouvelles qui fertilisent et enrichissent.

De cette campagne présidentielle où l’on voit deux gamins se battre dans une cour de récréation, l’on retiendra qu’à côté d’eux, il y en avait un qui ouvrait une allée spacieuse dans la jungle de la médiocrité ambiante, qui conduisait à des lendemains meilleurs et bien différents de ce à quoi nous sommes habitués depuis une trentaine d’année : demain sera pire qu’aujourd’hui.

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