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Billet de blog 9 février 2010

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LAÏCITE

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LAÏCITE

En ces temps farouches où la démocratie, la laïcité, la séparation de l’Eglise et de l’Etat sont fortement sujets à discussion, l’article d’Edwy Plenel apporte quelques réflexions plus que jamais d’actualité.

Si certains commentateurs érudits veulent pinailler sur les qualités et défauts de Combes, de Briand, de Jaurès, de Buisson et tutti quanti, qu’ils vivent leurs minutes de gloire. Ils ne font pas avancer le schmilblic d’un iota.

Ce qui me semble le plus important, c’est de constater que Notre Incommensurable Guide est allé se faire introniser Chanoine d’honneur de Latran, et qu’à cette occasion il ait utilisé le terme de « laïcité positive », ce qui suppose qu’il existerait une « laïcité négative » dont on aimerait connaître la définition.

Je n’oublierai jamais cette flagornerie de nouvel élu pour caresser les prélats : « l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance » (sic).

Sacrifier sa vie, c’est se soumettre à l’instinct de mort. Accepter le célibat et l’abstinence, c’est cracher sur la nécessaire perpétuation de la Vie, donc n’avoir aucun espoir dans une quelconque amélioration des hommes mais en tarir l’espèce. C’est ce qui met le pasteur protestant, le pope, le rabbin, les oulémas et autres imams au-dessus des prêtres catholiques.

Quant aux instituteurs, ils font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont et ce qu’ils sont pour tirer vers le haut des masses décervelées par les chaînes télévisées de notre Prince et les jeux vidéos. Ce sont plus des libérateurs que des gourous, des phares plus que des cierges. Ils enseignent les moyens d’accéder à une pensée libre, assoiffée de connaissances, à la recherche des vérités. La curiosité ça s’enseigne et c’est autre chose que la soumission à des dogmes, des légendes et à des textes prétendument sacrés.

D’ailleurs, dès que les curés sont confrontés au quotidien et veulent pleinement vivre les préceptes christiques, ils tournent mal aux yeux du Vatican qui a fustigé la théologie de la libération. Entre un Balaguer, créateur de l’Opus Dei, franquiste pur et dur, et un abbé Pierre, ce donneur d’espoir aux plus démunis, qui a-t-on inscrit pour la sainteté ? Entre une mère Teresa qui aidait à mourir, et une sœur Emmanuelle qui aidait à vivre qui sera canonisée la première ?

Et si l’on allait placer au Panthéon la dépouille de l’instituteur d’A. Camus qui le prépara pour son entrée en sixième, emplit la demande de bourses et permit au fils de pauvre de devenir prix Nobel, est-ce que ce ne serait pas rendre hommage à tous les instituteurs et institutrices de France qui furent à l’origine de certains de nos meilleurs penseurs ?

Il n’y a pas de danger, puisque ce serait se renier pour N.S. Quoique, ce n’est pas cela qui le dérange le plus.

Ce qui est inquiétant, c’est de constater qu’à chaque catastrophe importante, ou qu’à l’occasion de certains anniversaires de notre Histoire, le Chef de l’Etat, le Gouvernement, les représentants des corps constitués vont s’agenouiller à Notre-Dame, se faire copieusement goupillonner, et au mieux, réussissent à « oecuméniser » la cérémonie aux trois religions dites du Livre.

Comme nous le rappellent Edwy Plenel et ses contributeurs, la laïcité repose sur le principe défini par Jeshua Ben Joseph lui-même : « Laissons à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui lui appartient ».

C’est ainsi, que l’une des originalités de la France repose sur ce principe essentiel, qui introduit et garantit la liberté de pensée, la pratique d’un culte, la vie d’une foi, à condition qu’elles ne dégénèrent pas sur la vie publique.

En conséquence, même si je suis athée voire anti-clérical, je respecte et défendrai tout concitoyen qui a envie de pratiquer un culte de son choix, à condition qu’il ne m’importune point avec ses déguisements prétendument cultuels, ses processions et autres manifestations publiques de l’exercice de sa religion, quelle qu’elle soit.

Il y a des lieux de culte, dont certains font partie de notre patrimoine architectural et dont je paie l’entretien sans rechigner. Qu’on ne m’empêche point de m’y promener et d’y admirer le génie des architectes, des sculpteurs, des stuqueurs, des sculpteurs, des maîtres verriers, des facteurs d’orgue, des peintres, des ébénistes et d’y écouter des concerts profanes ou religieux.

Par contre, je ne supporte pas de me faire agresser dans la rue, par les uniformes en général, et les signes extérieurs religieux en particulier.

Au nom de la laïcité, je ne tolère pas qu’un (e) enseignant(e) impose ses breloques communautaires, encore moins une tenue à caractère religieux, ne serait-ce que par respect pour ceux qui ont une autre conception de la vie, une autre foi, à commencer par un humanisme libérateur de toute soumission à des dogmes.

Il en va de même pour tous les fonctionnaires nationaux ou territoriaux.

Une partie de l’Eglise catholique romaine a compris tout ce qu’elle avait à gagner d’une telle situation. Les églises protestantes défendent aussi cette laïcité qui a mis un terme définitif au long combat de la liberté de culte qui a donné lieu à quelques centaines de milliers de morts prématurés et à quelques dizaines de milliers de torturés et d’emprisonnés.

Tout attitude, toute compromission qui remettrait en cause cette séparation sacrée entre l’Etat et les religions, toutes les religions, ouvrirait la boite de Pandore des guerres de religions. Est-ce souhaitable ?

Certains extrémistes, dans chacune des principales religions sont prêts à en découdre. Comme les valeurs de la devise républicaine, la laïcité doit être défendue au quotidien, quand bien même assistons-nous à un recul global de la pratique religieuse.

Tout ce qui remettrait en question la laïcité est négatif, mauvais, condamnable, car la laïcité est le ciment de la cohésion nationale.

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