Il est quand même assez extraordinaire que nos « spécialistes » et « politiciens » en tous genres ne sachent pas ou ne veulent pas, de leur côté, tirer les leçons de cette « conquête » de l’espace qui coûte quelques milliards et dont nous utilisons chaque jour les retombées.
La plus importante étant celle de la miniaturisation des ordinateurs et autres portables.
Au passage, en m’appuyant sur un des textes de Gianrico Carofiglio tiré de « Passeggeri Notturni » et intitulé Prophéties, paru chez Einaudi, l’auteur s’amuse à dézinguer les « spécialistes » reconnus qui ont déclaré de belles balivernes comme on en entend quotidiennement aux news.
Je cite : « En 1977 Ken Olsen, fondateur de Digital Equipment Corporation ( la première entreprise informatique à réaliser un ordinateur de taille inférieure à une salle et destiné à usage commercial) déclara qu’il n’existait pas une seule raison au monde pour laquelle quelqu’un devrait vouloir un ordinateur chez lui. » Fin de citation et bravo pour cette anticipation !
Demandons-nous seulement à quelles conditions fonctionne l’ISS, qui tourne autour de la Terre à 26 000 km/h, comme nous tournons autour de notre petit soleil.
Il lui faut de l’énergie, de l’oxygène, de l’eau qu’elle recycle, des provisions diverses que lui fournissent des navettes qui reviennent avec les déchets non recyclés.
Ce sont les conditions minimales pour que des humains vivent sur un satellite extérieur à leur propre satellite d’origine. Bien entendu, ils sont complètement dépendants des différentes stations réparties sur le globe et qui sont à leur disposition pour intervenir le plus vite possible en cas d’incident.
Pendant ce temps-là, l’humanité sur Terre ne cesse de croître. Sur l’ISS, le nombre de passagers est limité.
Nous épuisons les ressources du sol et du sous-sol allègrement selon le principe du toujours plus, comme si le satellite Terre avait des soutes « inépuisables ». Ce qui est complètement faux, tout le monde le sait, mais on fait comme si…
Les conséquences du « capitalocène » ? Les astronautes de l’ISS les voient depuis leur orbite et savent les mesurer, les photographier, les analyser et les comparer à leurs observations d’il y a quelques années.
Ah ! Et alors ?
Le bal des jets à la COP 26 à Glasgow, le ballet des voitures blindées du Président des USA et de ses homogues, le bilan carbone consacré à ce raout de chefs d’état en goguette venus blablater pour que « tout change afin que rien ne change » selon la remarque du Comte de Lampedusa dans son roman « Le Guépard » est très évocateur.
Nous-mêmes avons bien du mal à restreindre nos habitudes.
Noël est devenu la « Sainte Conso » et l’on craint de manquer de jouets, du moins pour ceux qui ont encore les moyens d’en offrir à leurs enfants.
Des prophètes nous promettent que le « capitalisme vert » ( on est prié de ne pas rire svp, idem pour les guerres « humanitaires ») nous sauvera du capitalocène qui collectionne les disparitions d’espèces animales, multiplie la désertification des sols, poubellise les océans et les sols que nul ne viendra recycler et expédier ailleurs. Comme si la technologie pouvait résoudre tous les problèmes alors qu’elle les multiplie.
La soif inextinguible de plus d’électricité conduit à revaloriser les centrales nucléaires dont on va bientôt peindre les tours de refroidissement en vert alors que l’on ne sait toujours pas que faire des déchets qui ont une durée de vie de plusieurs milliers d’années, bel héritage aux générations futures.
Les minerais indispensables à la fabrication d’énergie propre seraient-ils inépuisables eux aussi ? La voiture électrique va faire baisser la pollution des villes des pays riches. Bravo ! Quant aux pays pauvres que l’on pille, ils ont tout intérêt à rester dans leur misère et dans les guerres que nous provoquons pour avoir à notre botte des gouvernements « amis ».
Chaque année le jour où nous épuisons les ressources de la planète ne cesse d’arriver plus tôt et s’accumule avec ce que nous avons consommé dans le passé de manière exponentielle.
Moralité, le système dominant est génocidaire puisqu’il nous conduit à la fin prématurée de l’espèce humaine.
Mais surtout, surtout, n’en changeons pas ! MM Bolloré-Zemmour sont là en France pour faire réélire le fondé de pouvoir des ultra-riches en place.
Ailleurs, les idées nationalistes étriquées, la peur des autres terriens, l’égoïsme le plus virulent, le renouveau d’un racisme qui n’a jamais disparu mais était devenu honteux ressurgissent.
On prêche l’abandon des idéologies, le nationalisme et les religions sont bien utiles pour que les gens se haïssent et s’entretuent.
Les jeunes commencent à prendre conscience que leur futur sera pire que leur présent. Vite ! Le capitalisme tremblant va leur fournir de la drogue, du mensonge, de l’espérance virtuelle et de l’intelligence artificielle à gogo. Des jeux, des sports, et de l’addiction à tout et n’importe quoi, mais surtout pas à réveiller les consciences et en faire des masses politisées et combattantes.
Pourtant, là se trouve leur avenir, car tout est politique.
Sachons tirer profit de cette conquête de l’espace, tout en sachant qu’il n’existe pas, dans notre système solaire, ni dans notre galaxie une planète de rechange.