A l’instar de « L’honneur perdu de Katharina Blum » le célèbre roman d’Heinrich Böll, Obama, lui aussi, a été conduit à perdre toute crédibilité dans sa parole.
Il avait promis la fermeture de Guantanamo, cette zone de non-droit, que seuls les USA peuvent se permettre de posséder sans que nos habituels « drwadelomistes » ne s’étranglent.
Je n’ose imaginer si Poutine en avait fait autant.
Guantanamo est toujours en activité et l’on ne sait pas trop quoi faire des prisonniers. Innocents et coupables se mêlent sans que l’on sache trop qui est qui.
Alors que ce président, titulaire d’un prix Nobel, comme l’UE, ce qui tend à prouver que ce prix sera bientôt aussi galvaudé que la Légion d’Honneur, aurait dû féliciter Edward Snowden, ex employé de la NSA, qui a alerté ses concitoyens sur les grandes oreilles de Big Brother. Il laisse la justice aller son cours et tortille un « It’s not easy » pour expliquer les difficultés auxquelles il faut faire face dans la lutte contre le « terrorisme ».
C’est tellement pratique « Le Terrorisme » pour ficher la trouille à tous les citoyens et les tenir à l’œil. S’il n’existait pas, il faudrait l’inventer.
En son nom, tous les droits disparaissent. C’est donc le triomphe de la minorité qui le pratique à la petite semaine. Comme s’il y avait collusion entre les néo-conservateurs, les droites décomplexées, les conservateurs de tout poil et les fous des dieux, les anti-occidentaux, les extrémistes à la ceinture de bombes ou au détournement d’avions de ligne.
Parce qu’en matière de terrorisme, il n’y a qu’à considérer comment fonctionne le système pour s’apercevoir que dans les bourses et les trade-centers de la planète, ce sont des milliers de vies humaines qui sont condamnées ou parfois sauvées au gré des fluctuations du « casino » des valeurs des matières premières et des denrées alimentaires.
Idem avec Bradley Manning, laissé aux mains de la justice militaire, jugé au secret, traître aux yeux des conservateurs et de l’appareil d’Etat et qui avait agi en citoyen à haute tenue morale devant les comportements odieux, les crimes contre l’humanité, le cynisme et la folie des militaires US, couverts à la fois par leur hiérarchie et encouragés par le pouvoir politique en place.
Or, quel juge, quel citoyen, quel intellectuel a porté plainte contre G.W. Bush et son gang de profiteurs de guerre, pour mensonge perpétré non seulement à l'égard de la grande nation mais aussi à l'égard du monde entier ? On a encore en mémoire la petite fiole agitée à cette séance d el'ONU prouvant l'existence d'armes secrètes de destruction massive.
Comment un si beau discoureur comme Obama a-t-il pu se laisser convaincre ou a refusé de poursuivre ces mafieux de haut vol ? Il est vrai qu’un siège de Président coûte cher et qu’il y a des renvois d’ascenseur obligatoires.
Au lieu d’être honoré pour avoir osé dénoncer les tortures infligées aux prisonniers d’Abu Ghraïb, Joe Darby est montré du doigt. Il avait reçu le soutien, comme Manning, de Daniel Ellsberg qui, en son temps, avait alerté la presse sur les exactions commises par l’armée US au Viet-Nam.
Julian Assange demeure prisonnier volontaire à d’une ambassade, à Londres. S’il en sort, il sera traîné devant les tribunaux pour un prétendu viol en Suède, mais surtout pour avoir diffusé les images, les ordres, qui condamnent les USA dans leur manière de considérer l’art de la guerre.
On comprend mieux, pourquoi Bassar Al Assad peut se permettre de massacrer son peuple en toute impunité.
Protégé par Poutine qui poursuit ses opposants tchétchènes jusque « dans les chiottes », qui fait éliminer les journalistes libres de leur parole, qui dénie le droit de manifester, et règne en « petit père des peuples » comme au bon vieux temps du stalinisme, lui-même issu du tsarisme autocratique, il n’a guère de leçons à recevoir des occidentaux et de l’Empire, qui peaufinent leurs guerres électroniques via les drones, multiplient les « dégâts collatéraux » et entretiennent le mensonge, la surveillance de tous, achevant de tuer une démocratie mal partie avec l’aide du Patriotic Act, incarnation suprême de la dictature douce jusqu’à ce qu’elle devienne dure en enfermant préventivement ceux qui « penseraient mal », ceux qui constitueraient une « menace », ceux qui seraient un « danger potentiel ».
Mac Carthy : un enfant chœur à côté de ce qui se trame, de ce qui existe, de ce qui nous pend au bout du nez, y compris en France.
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