Pour ceux qui n'ont jamais développé de photo argentique, le "révélateur" est ce merveilleux produit qui permet de faire apparaître doucement ce que le papier photo a reçu de la projection du négatif. Moment de vérité. La photo est-elle bonne ? Comment puis-je l'améliorer ?
La présence de M. Donald Trump dans la course à l'investiture des républicains pour conquérir la Maison Blanche et devenir le Président des USA, est la parfaite image de ce qu'est devenue la démocratie non seulement aux USA, mais aussi dans toutes les démocraties libérales des pays "amis".
http://blogs.mediapart.fr/blog/iris-deroeux/070815/vous-reprendrez-bien-une-petite-droite
Milliardaire, se permettant de rater plusieurs "coups" qui auraient dû l'enrichir encore plus, il séduit la partie la plus conservatrice, la plus intellectuellement sous-développée, la plus stupide, la plus vulgaire de l'électorat. Sa gouaille, ses provocations, le font passer du stade de marionnette à celui de clown, et remise Sarah Pallin à une intello dont il veut reprendre à son compte les thèmes du Tea Party.
http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/etats-unis-le-candidat-republicain-donald-trump-lache-apres-une-remarque-sur-les-menstruations-d-une-journaliste_
Après le "Caïman", Silvio Berlusconi et son double français, son "fils spirituel" Nicolas Sarkozy, Donald Trump détruit un peu plus la démocratie libérale et l'entraîne dans la fange.
Ce n'est jamais que la conséquence de la soumission de la politique au monde de la finance internationalisée. Un homme ou une femme politique ne sont plus, depuis longtemps - voir l'aveu de François Mitterrand à son épouse qu'il n'avait pas vraiment le pouvoir, devant obéir aux banques, aux lois du marché et aux traités mis en place - des gens qui choisissent une politique et la mettent en place, mais des fondés de pouvoir et des représentants de commerce.
Tsipras incapable de renverser la table et de dire "Ça suffit ! " Hollande reniant ses promesses, le lendemain de son élection. Angela Merkel obéissant aux diktats des fonds de pension. On a même vu un pays, la Belgique, continuer à vivre sans gouvernement pendant des mois.
En conséquence, toute la logorrhée des commentateurs, tous les articles, tout le bavardage des "politologues" et autres experts, ne constituent qu'un bruit de fond pour faire accroire aux pleupleus qu'ils ont le choix de désigner leur "maître"; serviteurs volontaires de leur propre exploitation, gogos complices de leurs malheurs, cocus pitoyables où l'on voit cette merveille de rouerie qui consiste à ce que des pauvres, des exploités, des chômeurs votent pour les responsables de leur malheur et de leur misère.
Le "capitalisme de la séduction" a engendré cette "démocratie de la séduction" où le bon mot, la blague, la galipette, l'élément de langage permettent de camoufler l'absence de hauteur de pensée, le mensonge érigé en dogme selon cette phrase célèbre de feu Pasqua : "les promesses n'engagent que ceux qui y croient". Le cynisme est de rigueur. Comme les chiens d'où le mot provient, ces candidats nous chient dessus et aboient en meute en essayant d'attirer nos suffrages.
L'incohérence est une seconde nature.
Ainsi, les "pro-life" qui nient le droit des femmes à disposer de leur corps, sont de grands défenseurs du commerce des armes, des bellicistes grand teint, et des partisans de la peine de mort. D. Trump leur donne raison puisqu'il y a des voix à prendre.
Vu des petites affichettes du FN " Ni minarets, ni charia ! La France aux français". Pourquoi pas "Ni synagogues, ni thora ! La France aux français" ou encore "Ni clochers, ni droit judéo-chrétien ! La France aux français" ? Confusion totale apparente entre l'appatenance religieuse de nos concitoyens et leur droit à constituer notre nation.
En fait, comme avec Donald Trump, réveil des haines. Il ne saurait y avoir de français musulmans pour ces pétochards, intégristes catholiques. Ce qui revient à nier la réalité de la population française, soit la négation de soi-même pour un parti qui se prétend national.
Reste une question qui commence à hanter les citoyens les plus conscients de cette vaste mascarade que sont devenues les démocraties représentatives : "A quoi bon voter ?"
Deux referenda négatifs revus et corrigés par les hommes et les femmes-liges de la finance internationalisée ont fait la preuve du mépris que cette "élite" de pitres possède à l'égard du "peuple souverain".
Comment refonder la démocratie et redonner du poids à la politique ? Tel devrait être le principal souci des citoyen(ne)s.
Mais on préfère leur vider le cerveau avec "du pain et des jeux" : endettement, précarité de l'emploi, peurs, Française des Jeux, programmes télévisuels débiles, compétitions sportives, et faux débats servent à maintenir la cocotte minute des luttes et de la fierté citoyenne sous contrôle.
Résister à cet état de fait est une seconde nature pour une minorité de la population. Puisse-t-elle être un peu entendue et mieux considérée !