On peut considérer que la grande majorité de l’électorat populaire trumpiste est constitué de citoyens habitués depuis leur enfance à croire, non seulement dans l’existence d’un Dieu unique, mais aussi d’un Créateur qui aurait conçu tout ce qui existe en 7 jours, niant le big bang, l’évolutionnisme, et prenant les élucubrations bibliques au pied de la lettre.
Avec un tel formatage des cerveaux, en effet, tout devient possible. « Les démocrates sont des satanistes. Les homosexuels sont des malades. Les communistes sortent de l’Enfer. Les juifs ont tué un Jésus qui n’était pas juif !!! Et sa mère, pour certains, était vierge. »
A partir du moment où Jeshua ben Joseph aurait ressuscité, pourquoi pas John John ? La force de la croyance soulève les montagnes. On pourrait en conclure que toute religion est un complotisme qui a réussi via une secte.
Ne rions pas trop fort, nous autres européens réputés plus ou moins rationnels, voire cartésiens, donc capables de doute.
La démocratie représentative n’est-elle pas un système où les électeurs sont censés « croire » aux promesses de ceux qui veulent être élus ? Or, M. Pasqua a fort bien résumé jadis cette croyance : « Les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient ! »
Il en va de même avec les COP qui se suivent et se ressemblent puisqu’elles consistent à faire accroire que le capitalisme serait capable de mettre fin au « capitalocène » que je préfère à « anthropocène » qui, lui, met sur un pied d’égalité les affamés de l’Afrique sub-saharienne et les repus en sur-poids des pays « cocalisés ».
Le dictateur de Biélorussie nous balance des milliers de migrants, histoire de répondre à nos leçons de morale politique à son égard. Or, qui a fabriqué ces migrants ? Ne sont-ce pas ceux-là même qui, repliés derrière leurs barbelés et les droits de l’homme à la main, refusent d’assumer les conséquences de leurs politiques étrangère et économique.
Croire en l’Europe ? Complotisme de lobbies qui la maintient dans un marché commun.
La Pologne très catholique comme la Hongrie font preuve d’une charité étrange qui n’a rien à envier à l’égoïsme trumpiste constructeur de mur infranchissable à la frontière mexicaine et que d’aucuns dénonçaient avec une très belle hypocrisie.
Des ignares pétochards de première agitent l’idée que les européens dont ils se refusent à définir les origines et l’Histoire, agitent le mensonge du « grand remplacement ». Soit une théorie nouvelle, anxiogène, ne reposant sur aucune statistique sérieuse et qui, si elle n’était pas une croyance, mais une réalité, aurait déjà dû exister depuis bien longtemps.
Mais rien de telle que la haine pour diviser, régner et faire oublier la réalité de la politique menée depuis des décennies en France et consolider le pouvoir de l’argent.
Et puis surtout, ce qu’il faudrait revoir de très près c’est la conjonction de l’idée émoussée de nationalité avec celle d’appartenance à un satellite du soleil.
On nous a vanté le « village global », on a justifié les « délocalisations », on s’épate de cette merveilleuse « mondialisation » et l’on pleure les conséquences climatiques de cette frénésie de consommation de fioul lourd pour alimenter les navires qui partent d’Europe avec des planches jusqu’en Chine pour revenir de Chine sous forme de meubles en kit.
Complot des capitalistes.
Complot et croyance dans « l’indépendance énergétique de la France grâce à ses centrales nucléaires ». Comme si la France était auto-suffisante en uranium ! Mensonge éhonté donc !
Idem pour les batteries des véhicules « propres », des panneaux solaires qui nécessitent tous des importations sales de métaux rares et de fabrication chinoise ou autre et donc des pays producteurs « amis » quel que soit le régime politique qui sévit sur les habitants…
Alors, face à de tels mensonges à répétition, pourquoi se gausser de ces fous se réunissant pour applaudir un ressuscité cinquantenaire jamais mort mais déjà enterré ?
Nous sommes tous embarqués dans cette nef des fous. Relire Erasme qui est de plus en plus d’actualité.
Et puis enfin, admettre que tout individu a besoin de croire en un futur meilleur, en ses semblables qui se révèlent parfois extraordinaires, généreux, fraternels, heureux de vivre.
Enfin, surtout croire en soi-même, en s’acceptant avec nos défauts et nos quelques qualités.
Et puis, ne jamais oublier que ce que les hommes et les femmes ont construit à tort ou à raison peuvent donc être démolis, transformés, améliorés, modifiés.
Tout bouge ! Rien n’est définitif. Ruptures et continuité sont la réalité de l’Histoire en marche. Et c’est fort heureux.
Parfois.