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Vieux lucide, donc sans illusions, mais toujours pas encore sans espoir quoi qu'il écrive.

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Billet de blog 14 août 2012

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J.O.lie Bretagne et autres considérations

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Max Angel et sa Reine sont allés se dorer la couenne en Bretagne. Les bretons qui se foutent de la gueule de tous les horsains disent qu’il fait toujours beau en Bretagne. Même quand le soleil pleure en nuages gris venus de l’Atlantique.

Même temps en Cornouailles française, anglaise ou espagnole. Oui, je sais. Il n’y a pas de Cornouailles en Espagne, sauf pour les gens qui ont vécu un peu sur la Côte cantabrique. Mêmes rochers battus par le même océan. Mêmes pommiers dans les champs. Et des cornemuses partout itou, dans les landes, entre l’autoroute, le chemin de fer et les immeubles, villas et autres grottes construites par les amateurs de rivages.

Les humains se regroupent toujours sur les côtes maritimes ou fluviales. A croire qu’ils sont attirés par l’eau, et qu’ils n’osent pas trop se mouiller. Alors ils s’arrêtent là. Ils regardent l’infini du temps qui passe avec les flux et les reflux, avec le courant. Et ils pensent que « l’on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau ». 

Encore une belle connerie de pensée antique, Héraclite. Un gars pourtant sympa. Le cycle de l’eau fait que les molécules qui la composent sont toujours les mêmes.

Merde ! Tous les gosses apprennent ça, aujourd’hui. Donc, la flotte, c’est toujours la même flotte que l’on reçoit sur la tronche ou que l’on regarde.

Même qu’il y en a qui se baignent dedans.

Pas dégoûtés les gus. Ils ne savent pas que c’est tout pollution, merde de poisson, rejets d’égouts, nitrates, algues vertes, méduses, requins, vomissures et chiasses en tous genres.

Vu, sur la belle plage ensoleillée, des bourrins courir comme des hommes, des hommes et des femmes courir avec leurs clebs, ou sans, comme des chevaux, avec l’Y de leur bulle à casser le cerveau sur les « oneilles », et tout ce monde-là, sue, crache, pisse, crotte, histoire d’améliorer la mer de toutes les vacances.

Nous, après avoir joui du spectacle marin on s’est cassés dans le profond des terres du côté de Plancoët. Verdure et camps de concentration à cochons. Routes peinardes pour la balade à vélo, et chemins de randonnée dans les forêts profondes, avec la roche de Velléda. Non, pas celle du papier collant soit disant décoratif, ni des tableaux à feutre effaçable. La Velléda druidesse de Chateaubriand. L’orphelin qui coûta la vie à sa maman, et naquit à Bourseul, un bled paumé à une croisée de routes avec l’église bien plantée et son clocher sonore.

C’est ça la Bretagne, des clochers qui dépassent des troupeaux de toits d’ardoises de maisons en granit, cernées d’hortensias au milieu de champs ponctués de bois. Une odeur de purin, et selon la saison, des flagrances d’ajoncs. Et des gens souvent gentils, accueillants, souriants, prêts à renseigner, à communiquer mais qui vous regardent d’abord comme si vous veniez de Mars.

Non mais, on avait des 28° l’après-midi, et un ciel tout bleu, sans un nuage. La Bretagne sans un nuage.

Dans le camping naturiste, il n’y avait pas foule. Après le mois de juillet pourri, et le mois de juin dégueu, et le mois de mai foireux, et avril pas génial. Des hollandais, des belges, des anglais, comme d’hab. Juste un autre couple français, nous a permis de croire que nous étions encore un peu chez nous, en France. Et, pour la première fois en plus de trente ans, j’ai même vu arriver un couple d’italiens. SI ! Du nord de l’Italie.

Parfois, entre deux balades, deux séances de lecture, deux jeux avec la Reine, nous avons regardé quelques épreuves des J.O. Eh oui !

« Du pain et des jeux ». De belles images polluées par des commentaires affligeants. Et ils sont payés pour leurs conneries, ces prétendus journaleux ? Non, mais c’est vraiment le comble du décervelage. Ubuesque ! Peu d’explications. Un chauvinisme pur, dur et donc con à mourir pour la patrie. Des propos de Café du Commerce. Une « beaufitude » souveraine. Et des aboiements de bateleur de foire.

La seule manière de regarder la beauté des sportifs dans leurs exploits, c’est de couper le son. On apprécie mieux.

On voit bien que certains ont été sérieusement shootés à des anabolisants et autres saloperies issues de la chimie fine. Deux jours après leur victoire, on apprend que les urines n’étaient pas aussi claires que ça.

Et puis, il y a quand même les entraînements, les heures et les heures de souffrance acceptée, un petit côté masochiste, indispensable pour en arriver là.

Des jours et des jours pour toujours s’améliorer avec au bout, une médaille, une horreur esthétique, mais qui consacre l’anonyme en un héros rival des dieux.

Managés ensuite par des professionnels de la communication, d’aucuns vont faire fortune en devenant hommes ou femmes sandwichs. Après la captation de leur médaille par les cinglés du micro qui déclarent que « la France a encore remporté une médaille », (tu parles !), pendant quelques mois, quelques années, c’est lié aux résultats, ils font la pute pour les marques. Et ne parlons pas des exilés fiscaux, ces suisses ou ces monégasques, rois de la raquette, demeurés français pour la médaille, mais tricards du fisc pour le revers… de la médaille. Et pourtant encensés, décorés, félicités. Hypocrisie à tous les étages.

C’est beau, ce qu’ils font pourtant. Mais il y a de quoi gerber.

En attendant, comme je l’ai déjà écrit, je maintiens : qu’est-ce que je suis content que Paris n’ait point été choisi. Les londoniens, les british, vont devoir payer très cher leur collection de médailles.

Good luck, guys !

Et pendant ce temps, la Syrie se suicide en une guerre civile de derrière les chameaux. Une vraie tuerie, mais bien moins efficace que celle que NOUS avons perpétrée en Libye, faut pas charrier quand même. 72 000 morts en Libye et ce n’est pas fini, alors que l’on va vers une petite trentaine de mille pour les syriens. Peuvent encore mieux faire. D’accord. Surtout si on les aide. C’est qu’il y a de l’argent à se faire dans le fusil à glu, la bombarde à tirer dans les coins, dans la mitraille à couscous, et l’arrosage au naphte en flamme.

Qui a tort, qui a raison ? Pas facile. Mais c’est fou comme l’humanité ne peut s’empêcher de s’entretuer avec une constance admirable. Une haine de soi. Attisée et entretenue par cette croyance stupide en une vie au-delà de la mort. Cette stupidité qui rend les massacres et les sacrifices de sa vie plus supportables pour le plus grand bonheur des marchands d’armes.

Quant à ceux qui n’y croient pas, ils font gaffe à leur propre vie, mais se fichent pas mal de celle des autres.

Au XIIe siècle, au beau temps des croisades, ils se martyrisaient déjà entre tribus rivales, entre arabes et turcomans, entre musulmans et francs chrétiens, Dieu, Allah reconnaissant les siens. Les déserts arides du Moyen Orient sont gorgés du sang des hommes et des femmes.

Et ils en redemandent.

Les déserts.

Les hommes et les femmes aussi.

Drôle d’espèce quand même que nous autres !

Il faut vraiment se haïr, être au désespoir, pour s’en prendre à son propre quartier et à tout ce qui aide les gens à vivre ensemble. No futur ! Et même pas le Paradis. L’ennui, le chômedu, la fumette, les jours sans fin, l’engourdissement général de l’être, et puis, toute cette accumulation de rancœur, d’envies insatisfaites, de désirs inassouvis qui explose soudain.

Appel au secours !

Réponse à coups de matraque et de gaz lacrymogène. « Force doit rester à la Loi ». « Les voyous doivent être punis ». Mais les traders se portent bien. Les yachts encombrent le port de Monte Carlo, les grands prédateurs se gobergent, la voyoucratie est au pouvoir protégée par ses lois, ses flics, son personnel politique. Non mais ! La racaille qui ne s’habille pas en Armani, il faut la rendre à merci.

Et les loulous de sarkhosie d’aboyer au laxisme. Pour cent jours de gouvernance rose, ce n’est jamais, pour le moment que la suite logique de la politique menée par eux autres.

Maintenant, vu la tournure de la politique européenne de carpette devant l’Allemagne, les coups de menton du Valls, le manque d’imagination des entrepreneurs, la soumission au Saint Marché, pas de danger que ça change. On avait le bling bling, on aura « l’en pire ».

Et grâce à qui ?

Au « votutile ».

Normal. Nous sommes dans la normalité jusqu’au cou et les narines commencent à baigner.

Le Président et sa compagne sont à la une de Paris Match. C’est-y pas la normalité normale, ça ? Manquerait plus qu’on n’ait aucune photo du vacancier normal de Brégançon. D’autant que la twitteuse est de la maison P-M. Cela réjouira les salles d’attente et les salons de coiffure.

Dormez braves gens. Dormez. On va essayer de vous verser vos indemnités de chômage.

L’avenir étant à la décroissance, tout baigne. Sauf, que décroître « normalement » suppose une autre manière de produire, d’investir et de créer des emplois.

Eh oui ! La décroissance est créatrice d’emplois. Mais, chut ! On ne doit parler ni de décroissance, ni d’austérité C’est comme péter sec au moment de l’élévation. Cela ne se fait pas, vingt dieux !

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