« Avis d’ouragan sur le patronat. Mayday, mayday, les pigeons attaquent ! »
Vous la Madone des patrons êtes absolument formidable. Permettez-moi de vous remettre en mémoire quelques vérités fondamentales.
J’ai encore en souvenir « les profits d’aujourd’hui sont les emplois de demain ! » C’était le slogan du CNPF, l’ancêtre du MEDEF qui a fait disparaître le mot « patrons » de leur sigle.
Nous avons eu, en réalité, « les profits d’hier sont les yachts d’aujourd’hui et les paradis fiscaux de toujours ».
Depuis des décennies, le MEDEF réclame toujours moins de charges patronales, toujours plus d’aides de l’Etat, des salaires bloqués, de la flexibilité, le droit de licencier à tout va même quand l’entreprise accumule les bénéfices, la libre concurrence, le dumping salarial, les délocalisations à la fois européennes et in the world, la destruction systématique des lois sociales. Il a quasiment presque tout obtenu.
Pendant le même temps, la finance en folie a transformé la bourse en casino permanent, ce qui n’a guère fait trop renâcler l’avocate du patronat. Quant à ses diatribes contre les « paradis fiscaux », je les attends, mais peut-être suis-je passé à côté.
En un mot, Mme Parisot vous viendriez de prendre conscience que tout le système, que la politique menée, et par le patronat et par les gouvernements en place depuis des décennies, nous mène à l’abime.
Qu’on me permette de saluer cette illumination, cet instant de lucidité. Enfin !
Que me dit-on ? J’ai mal compris…
Nos entrepreneurs seraient paralysés par la venue au pouvoir du PS qui vient d’entériner le traité européen tel qu’il avait été concocté par son prédécesseur, la marionnette du patronat ? Etrange… Ils auraient le moral dans les chaussettes, toutes filées en Chine d’ailleurs. L’actuel gouvernement désirant faire des économies, se débarrasser de la dette abandonne les grands travaux ? Faudrait savoir ! On diminue la dette ou on relance l’économie ? On essaie d’encore et toujours croître ou on décroît ? Récession austéritaire ou décroissance planifiée ? Il faut choisir ! Après nous le déluge ou préparons le futur ?
Les menaces d’impôts nouveaux pesant sur les plus riches, enfin, les feraient fuir à l’étranger ? Alerte ! Alerte !
Dois-je en conclure que Mme Parisot vous désireriez que les salariés français soient payés au tarif chinois, que les patrons soient exonérés d’impôts, que les lois sociales soient définitivement remises à zéro, que la France devienne un paradis fiscal, et que l’Etat disparaisse pour être remplacé par une police privée, des armées de mercenaires, des cliniques privées, payées par des assurances privées, que les écoles et les universités, que la recherche soient exclusivement confiées aux entreprises privées, donc payantes, que les routes, à commencer par les nationales soient à péage, que l’octroi revoie le jour afin de payer les entreprises privées de nettoyage des villes, que l’eau soit distribuée exclusivement par des entreprises privées, que les lois sur l’environnement soient revues en étant moins exigeantes, que des grands travaux d’infrastructures inutiles permettent aux bétonneurs de s’en mettre jusque là ?
Attention ! La vérité sur les « pigeons » oblige à dire que ce ne sont pas tant les créateurs de start-up qui sont pigeonnés que ceux qui les financent. Derrière le « pigeon », il y a du « vautour ». Mais cela, peu de chiens de garde osent le dénoncer.
Demeure le problème de la reconstruction de notre industrie, de notre indépendance économique dans un monde ouvert où la concurrence fait rage.
Qui a laissé ce monde, ce système se mettre en place ? Le MEDEF.
Qui court au profit maximum en cassant les entreprises françaises ? Le MEDEF.
Qui veut tout et son contraire ? Le MEDEF.
Qui joue les grandes entreprises contre les petites ? Le MEDEF.
Qui se moque de tout le monde, des salariés, des artisans, des commerçants, des entrepreneurs de PMI, PME ? Le MEDEF.
Alors, Mme Parisot, coucouche panier ! Vous êtes inapte à proposer des solutions aux dégâts que vous avez inspirés, réalisés, voulus, encouragés.
Une autre politique est certes possible, mais vous en êtes l’ennemie la plus acharnée.
Relisez attentivement « Nous, on peut ! » "La décroissance" et "Le monstre doux" et nous en reparlerons.
Mes hommages endommagés !