A Newton, fait divers de plus en plus courant, non seulement aux USA mais un peu partout dans le monde, un adolescent fait un carnage dans une école en tuant 20 enfants très jeunes et 7 adultes.
Le Président Obama y va de sa larme, devenu quelques instants, le « Nation’s Dad’ ».
Tuerie qui s’ajoute aux autres et qui confortent une majorité des états-uniens dans leur croyance au bienfait du port d’armes.
En conséquence, le phénomène n’est pas prêt de s’éteindre. Les larmes et les prières ne valent pas un pet de lapin devant les lobbies des marchands d’armes. Pour la simple raison que ce fait divers n’est que l’image ordinaire de la « civilisation états-unienne ».
Est-ce faire preuve d’anti-américanisme primaire que de rappeler qu’historiquement la conquête du « Nouveau Monde » s’est faite avec la croix, la Bible et les armes. Le fondement des Amériques, c’est d’abord le génocide des populations amérindiennes du Détroit de Béring à la Terre de Feu, de la part des portugais, des espagnols ou des Pilgrim Fathers.
Les premiers colons, en provenance de Grande Bretagne, ne purent passer le premier hiver que grâce à la compassion et à l’aide des indiens de la côte qui les sauvèrent de la famine. Miracle de la Grâce et conséquence des vertus de la Bible, ils en furent remerciés par une extermination quasi systématique et la confiscation de leurs terres.
Ne jamais oublier que ce qui imprègne les esprits de nos « amis » états-uniens, c’est la légitimité de leur comportement. Ils sont « le peuple élu » du Holy Book, et les USA sont leur Terre Promise. Ce qui permet aussi de mieux comprendre les liens étroits avec le sionisme et le statut d’Israël considéré plus ou moins comme le 51e état des USA.
Ajoutons à cela, une croyance indéfectible dans une vie au-delà de la vie, et tuer un « méchant » devient vite un devoir moral, Dieu étant chargé de le juger définitivement, le condamnant soit à l’Enfer, soit au Paradis s’il y a eu erreur de jugement sur Terre.
C’est la même démarche intellectuelle revendiquée par les autres civilisations se référant aux Livres et ayant conservé la peine de mort comme moyen normal de se débarrasser des « humains nuisibles ».
Cet instinct de mort est remarquablement illustré dans la série « Dexter », qui est une apologie critique de la peine de mort qui suit les « aventures » d’un BON serial killer. Il symbolise à lui seul, une justice redoutablement efficace reposant sur le principe qu’il y a « des gens qui ne méritent pas de vivre ».
On voit tout de suite, qu’en fonction de critères différents, la porte est largement ouverte à un massacre généralisé.
Ainsi, tous les parents de la planète ne peuvent pas demeurer indifférents au massacre des innocents de Newton, comme l’on ne pouvait pas rester de marbre devant la tuerie d’Oslo.
Mais dans le même temps, les jeux boursiers sur la valeur des produits alimentaires de base pratiqués dans les world’s centers de la planète condamnent des milliers d’innocents à la famine. Bof ! Un reportage par-ci, par-là, une petite larme, une petite douleur stomacale passagère si l’information est reçue à l’heure du repas et l’on passe vite à autre chose.
Ainsi, des enfants sont encore utilisés comme petits esclaves un peu partout dans le monde pour la plus grande gloire de notre bien-être sacré… Chut ! L’ONICEF s’en charge, donc notre conscience peut être tranquille.
Des usines sont fermées, des parents jetés à la rue, les enfants, les petits-enfants trinqueront, et alors ? Ce qui importe, c’est la hausse des dividendes.
La volonté de Dieu, de ce Dieu inscrit sur le billet vert « In God we trust » légitime toutes les insanités commises pour le bonheur de ceux qui y croient. Et donc du peuple états-unien, mais aussi de tous les peuples qui sont soumis à l’Empire.
Dans le même temps, au Canada, moins de meurtres, moins de peur, le port d’armes très contrôlé. C’est tout.
Le massacre des innocents est permanent. Mais oubliez le vite, sinon, vous allez avoir du mal à vivre ! Faisons comme les hindous : tout cela n’est qu’une histoire de karma. S’ils avaient eu, les enfants comme les parents, une vie antérieure un peu plus conforme, ils n’auraient pas connu l’enfer qu’ils ont vécu ou qu’ils vivent.
C’est rudement pratique cette pensée hindouiste, mâtinée de bouddhisme.
Les hommes savent inventer des machines à tuer, matérielles et intellectuelles, pour justifier l’injustifiable.
Et l’on offrira des jeux vidéo où l’on tue à tout va, et des armes de guerre très bien imitées, et des séries et des films où la vie ne vaut pas tripette. Entraînement ordinaire des esprits à tuer, à combattre, à se surpasser dans l’horreur, à vaincre ses répulsions, à la compétitivité sainte et sacrée du darwinisme social où le plus violent, le plus rusé, le plus impitoyable vaincra.
Or, pour plagier une tautologie orientale en vogue, « Il n’y a de Vie que la Vie ». Ce qui semble incompatible avec cet instinct de mort qui n’est que le moyen le plus rapide d’accéder à une prétendue « Vie Eternelle ».
Pourquoi les prêtres de tous bords et de toutes confessions se suicident-ils si peu ? Douteraient-ils de l’Au-Delà et de l’Infinie Bonté de Celui qu’ils nous vendent ?
Le « massacre des innocents » demeure ouvert en permanence, c’est ainsi que les hommes vivent.