Je lis, j’entends, j’écoute les déclarations, les commentaires des huns et des ânes à propos de tout et de rien puisque nous vivons dans le monde de la communication permanente.
Et soudain, je m’aperçois que cette surinformation nous désinforme plus qu’elle ne nous met au parfum. Truisme de naïf touché par la grâce.
Ainsi, le drwadelomisme qui a phagocyté les cerveaux depuis les années soixante, sert de prétexte à des guerres que les états les plus puissants imposent à des états plus faibles sans que ces puissances ne soient vraiment menacées sauf… dans leurs intérêts économiques.
Mais chut ! Ce n’est pas bien de faire croire que l’on entre en guerre pour contrôler les matières premières indispensables à notre quotidien. C’est quasiment politiquement incorrect. C’est un rôt sonore et vibrant au moment de l’élévation en pleine messe de Te Deum.
Pourtant ! Qui peut croire que la France ne serait que l’ambassadrice des droits de l’homme et n’aurait pas d’intérêts en Afrique ?
Areva, Vinci, Bolloré ne font-ils pas fortune dans ces belles régions ?
La Françafrique a encore de beaux jours devant elle, et la « solitude » de la France au Mali me semble égale à celle des « rebelles syriens ». Manquerait plus que nos partenaires viennent mettre le nez dans nos « affaires ». Propres et sales.
Hollande discourant sur la fin de la Françafrique à Dakar, est le même qui va-t-en-guerre quelques mois plus tard.
« Mais je n'ignore pas les menaces auxquelles vous faites face et les périls que vous affrontez : les crises alimentaires, les changements climatiques, les trafics de toutes sortes, les conflits, les fondamentalistes.
Car nous sommes confrontés au même combat, celui de la dérive identitaire, celui du terrorisme.
Je pense particulièrement au Mali, victime de groupes extrémistes qui font régner la terreur dans le Nord. C'est votre sécurité qui est en jeu, c'est aussi la nôtre, celle de l'Europe qui connaît la valeur inestimable de la paix pour laquelle elle a obtenu aujourd'hui l'illustre récompense du prix Nobel. »
Quant à la droite, elle possède ce cynisme impérial des « c… qui osent tout. »
Qui a mis en place, construit, entretenu, encouragé et profité de la Françafrique si ce n’est la droite gaulliste avec Foccard et ses réseaux ? Les suivants ont suivi. Tout le monde se souvient de l’inénarrable « Papamadit », Mitterrand Junior.
Où sont réinvestis les profits, les fortunes de la bourgeoisie africaine, si ce n’est en France et ailleurs, ce qui a pour conséquence que des pays au sous-sol riche continuent d’avoir une population en dessous du seuil de pauvreté ?
Et avec quelle complicité ? Ne sont-ce point certains de nos architectes, de nos urbanistes, de nos grandes entreprises du bâtiment qui réalisent ces prodiges de constructions somptuaires et inutiles ?
Pourquoi les infrastructures, les administrations des pays africains fonctionnent-ils mal ? Pourquoi la corruption est-elle de rigueur ? Pourquoi les fonctionnaires ne sont-ils pas payés ? Ou, quand ils le sont, ils font vivre leur famille au sens africain du terme. Famille large, assumant ses ascendants et certains collatéraux.
Et cela dure depuis des décennies. Cela perdure. Pourquoi ? Qui y a intérêt ?
Ainsi, ce n’est pas mépriser les maliens, mais se contenter de faire un constat. Il n’y a guère d’administration malienne digne d’une administration. Le président n’est qu’un intérimaire arrivé en putsch avec une armée, mal tenue, mal payée qui donc est devenue une plaie pour les civils maliens. On pourrait ressortir les « Malheurs de la Guerre » gravés par Callot, ou ce que Vauban disait du comportement des armées royales, véritables nuées de sauterelles qui s’abattaient sur les populations quand elles se déplaçaient.
Pourquoi le « problème touareg » n’a-t-il jamais été résolu ?
La patience légendaire des africains a des limites et tout cela ne pouvait que déboucher sur ce que nous vivons aujourd’hui. D’autant que ces combattants, prétendument djihadistes, se sont aguerris lors de notre intervention « humanitaire » en Libye.
Ce serait lui faire trop d’honneur que de dire que le responsable de tous ces malheurs, c’est BHL l’Africain, dont le papa n’était qu’un « esclavagiste » ayant fait fortune dans le trafic du bois exotique et qui sut si bien entraîner l’excité de Neuilly la Crapuleuse.
Qui a armé les bandes de soudards que l’on nous décrit comme des fous de dieu, si ce ne sont à la fois Kadhafi et les forces de l’OTAN ?
Peu le disent encore, à ce jour.
On demeure dans le compassionnel. Quelques mains et pieds coupés, quelques viols et monuments écroulés, effraient bien plus que des années d’exploitation éhontée des populations innocentes.
Longuet, hier, était invité à discourir à « 28 ‘ » sur Arte. Heureux. A sa place. Fier comme Artaban. Se contentant de donner des approbations au « capitaine de pédalo » devenu soudain « chef de guerre ». Il y avait du gosse jouant avec des soldats de plomb. Comme on peut le constater au regard des sempiternels « spécialistes » frétillants qui encombrent les plateaux de télévision. Ils « perruchent » entre eux, caquètent à loisir, supputent, mais se gardent bien d’aller au cœur des faits, à l’origine.
Mettre les pieds dans le plat, ça ne se fait pas, voyons ! Pas chez ces gens-là. On les sent tenus en laisse par Dassault, par Lagardère and Co.
Des morts ? Il va y en avoir. A commencer par les otages, mais aussi chez nos soldats et surtout dans les populations civiles. Car, ce sont toujours les civils qui paient le prix le plus cher. Toujours.
Enfin, l’on aura quand même eu droit à une remise en mémoire que l’UE n’est qu’un marché très commun, sans politique étrangère, donc sans armée fédérale, sans tambours et sans trompettes. Dany le Rouge en a pété une colère dont il est friand : « L’Europe envoie les infirmières et on laisse les soldats français se faire tuer ».
Mais mon Dany, crois-tu vraiment qu’on aimerait avoir des armées non francophones dans notre belle Afrique francophone ? Enfin ! Serais-tu encore plus naïf que moi ?
On sait à peu près quand commence une guerre. Quand elle finit… ça, c’est une autre histoire.
Et puis, ne suffirait-il pas, dans le cadre international de cette « lutte contre le terrorisme » d’inciter les chômeurs à s’engager ? Avec la politique économique en cours qui encourage les licenciements pour donner toujours plus de dividendes, nous aurions l’écrasante supériorité du nombre.
Elle n’est pas belle la vie ?
Trop belle pour l’offrir aux éternels joueurs de flûte ci-devant exploiteurs en tous genres.
D’autant que pendant ce temps-là, l’on peut continuer à mettre le droit du travail à la poubelle, en catimini, en plein hiver, avec la peur de perdre son emploi, les traites à payer, qui gênent sérieusement une mise en grogne générale.