« La politique ! Il faut changer de politique. Notre politique internationale…Une nouvelle politique s’impose… La politique de l’UE… »
La politique est devenue un gros mot vide de sens. Les hommes et les femmes politiques sont des professionnels de la tchatche appartenant à des partis qu’il faut faire financer pour payer les campagnes de séduction des masses.
Comme l’argent se trouve chez les riches, seuls les partis qui donnent des assurances à leurs généreux donateurs peuvent avoir une chance de réussite.
A côté de cette première constatation, il y aurait les grands principes que nous devrions exiger de voir appliqués, à commencer par ceux de la devise républicaine de la France.
Cela, c’est pour les naïfs. Les« responsables » politiques ne sont, en réalité, que des représentants de commerce à la solde de ceux qui les ont financés ou leurs avocats, en tous les cas, leurs redevables.
Il n’y a qu’à considérer l’exemple de l’entêtement de l’actuel Président de la République française à faire accroire que « la France a choisi le nucléaire et que sa technologie est irréprochable, sûre, un peu plus cher à cause de cette sûreté et efficace ». Monsieur Sarkosy-AREVA a parlé.
Mais quel est le citoyen français qui a réclamé le tout nucléaire ou presque ? Qui a été consulté ? Qui a voté favorablement ?
Comme Diogène je cherche un homme et n’en trouve point d’autre qui ne soit salarié ou qui ait investi dans les centrales nucléaires.
Même le Parlement n’a jamais été consulté.
Seul, le général De Gaulle a pris la décision, sur les conseils des experts du moment qui en étaient encore à faire péter des bombes dans l’atmosphère au Sahara et qui ont mis au point une utilisation « pacifique » de l’atome en nous promettant un avenir radieux et une indépendance impériale.
Il faudrait que nous croyions que les réserves d’uranium et de plutonium soient inépuisables et exclusivement situées dans notre sous-sol.
Il faudrait que nous ayons la foi dans l’enfouissement des rejets nucléaires ultimes.
AREVA est en train de passer irrémédiablement du statut de compagnie industrielle à celle de déesse de l’énergie. Déesse bienfaitrice, généreuse qui nous permet de vivre en toute tranquillité dans le confort électrique vital.
Le recours aux énergies de substitution ou complémentaires est remisé à une date ultérieure. Le nucléaire d’abord !
Les éoliennes ? Elles détruisent les paysages, perturbent les ziozios (sans preuves), gênent les pêcheurs quand elles sont off-shore, font du bruit : ce qui empêche les tondeurs de gazon de bien entendre leurs tondeuses, les paysans d’apprécier le ronflement de leurs tracteurs. Et puis, cela ne fonctionne que s’il y a du vent. Vu les discours que l’on entend ce n’est pas cela qui manque le plus.
La géothermie ? Pas assez efficace.
Les panneaux photo-voltaïques ? Il faut du soleil, et ça entre en concurrence avec le nucléaire. D’aucuns nous assènent qu’à consommation égale, c’est la surface totale de la l’UE qui devrait être recouverte de panneaux.
Les barrages et autres moulins ? Il faut de l’eau, noyer des vallées, interrompre des cours d’eau et ça fait aussi concurrence à AREVA.
Construire des habitations qui ne nécessitent quasiment aucune énergie ? On y songe, mais c’est plus cher et c’est surtout désespérant pour les actionnaires de la filière électrique.
Avec une mauvaise foi caractérisée, on se garde bien d’additionner ces différentes énergies que l’on méprise d’un revers de main. Pchitt ! Avant les grosses "pfuites" qui menaceraient des portions considérables de notre territoire. Mais, comme pour le nuage de Tchernobyl, les centrales françaises sont super surveillées et ne connaîtront JAMAIS un dysfonctionnement de grande ampleur. On frôle la catastrophe, on joue avec nos nerfs, on colmate à temps, on nous rend compte d’accidents mineurs et normaux des semaines après qu’ils aient eu lieu et l’on n’arrête pas de tirer des leçons de tous les incidents qui arrivent dans le monde.
D’ailleurs, les failles de la vallée du Rhône sont gentilles et ne bougent que très peu. Il n’y aura jamais de tsunami sur nos côtes, les inondations sont priées d’aller ailleurs, tout comme les sécheresses. Quant aux erreurs humaines et autres avions qui tomberaient du ciel, tout a été prévu. TOUT, à commencer par l’imprévu.
C’est dommage que le terrain soit si cher à Paris, mais je serai personnellement totalement convaincu de toutes ces déclarations et assurances lorsque l’on construira une centrale nucléaire dans Paris intra-muros, à deux pets de nuage toxique de l’Assemblée Nationale, du Sénat et de l’Elysée.
Moralité, on ne voit pas, ou plutôt l’on ne veut pas voir ce qui constituerait une révolution énergétique. L’on nous bourre le mou dans les grandes largeurs. L’on nous prend pour des imbéciles. En plus des dangers des radiations avec cancers à la clef, il y a bien dictature d’une technologie avec menace sur la démocratie. Nous ne sommes plus des citoyens, mais des consommateurs, des sujets du pouvoir technico-politique.
Cette perte inéluctable de nos libertés, de notre capacité à décider s’explique par la peur des pouvoirs politiques à l’égard de leurs peuples.
C’est ce qui explique qu’il n’y aura pas de referendum sur la question et que l’ONU ne prendra aucune décision pour arrêter Kadhafi dans l’oppression de son peuple. Comment peut-on imaginer la Chine et la Russie, membres du Conseil de Sécurité et « démocraties exemplaires », voter une résolution qui aurait pour conséquence d’aider une population insurgée contre le pouvoir politique qui l’oppresse ?
L’UE ou ce que l’on appelle UE, n’a pas de politique étrangère de par la volonté de ses membres qui sont jaloux de leur indépendance.
Les gouvernements en place craignent leurs populations. Les rodomontades de notre Conducator aiguillonné par le sémillant BH n’ont point arrangé les choses, même si, je dois avouer qu’il aurait fallu agir en faveur des tribus qui demandaient notre aide. Mais il apparaît que le colonel, ses mercenaires et sa tribu réussiront à reconquérir la Libye. Pour combien de temps ? Au prix de combien de morts ?
Cela nous choque !
Et pourtant, nos villes possèdent des rues, des avenues, des places Adolphe Thiers, qui ordonna les massacres de la Commune de Paris, avec ses plus de 20 000 morts, ses déportations. La bourgeoisie de l’époque avait eu chaud et les prussiens avaient assisté au spectacle en compagnie de ces dames qui suivaient les opérations à la lorgnette.
Après la Terreur, les guerres de Vendée, et les guerres napoléoniennes ce n’étaient que 20 000 gueux achevés à la baïonnette ou à la mitrailleuse, une bien belle invention.
France, pays des Droits de l’Homme.
Oui ! Aussi. Mais quand ça nous arrange.
Quels sont les droits des hommes irradiés ou en passe de le devenir ?
Pourquoi la carte mondiale des cancers met-elle en valeur les pays les plus développés ? Ceux qui utilisent le plus les pesticides et qui possèdent le plus des centrales nucléaires.
Allez, circulez, il n’y a rien à voir.
Puisqu’on vous dit que nous vivons dans le Meilleur des Mondes.