Françaises, Français,
Voilà des années et des années que ceux qui ont eu l’honneur de me succéder, se sont vautrés dans le lit immonde de la haute finance dont ils sont devenus les valets.
Pour sortir la France de l’état de délabrement, de destruction, de désunion, dans lesquels l’Occupation l’avait plongée, j’avais, en accord avec le Conseil National de la Résistance, nationalisé les banques et les entreprises qui avaient collaboré avec l’ennemi de l’époque.De là où je vous parle, j’ai assisté, impuissant, attristé et révulsé, à la soumission des hommes politiques aux dogmes ultra-libéraux, à la remise en cause du rôle d’arbitre de l’Etat dans le domaine économique, et à la supercherie des bulles financières qui ont dénaturé le rôle des bourses qui ne sont plus que des casinos à la solde de mafias en tous genres.Moi, Général de Gaulle, je vous appelle pour que vous preniez votre destinée en mains.Dans le préambule de la Constitution de la Ve République qu’ont votée certains d’entre vous, et la majorité de vos parents, il est dit que « la souveraineté nationale appartient au peuple français ».Par conséquent, il est de votre devoir, de votre intérêt, de l’avenir de la République de vous rassembler pour refuser la dictature de l’ultra-libéralisme, bien plus sournois, mais tout aussi dangereux pour vos libertés, pour l’avenir de vos enfants, pour la paix dans le monde que ne le furent, en leur temps, les politiques totalitaires de la Russie soviétique, de l’Italie fasciste, de l’Impérialisme japonais et de l’Allemagne nazie.Ressusciter la politique, imposer une Europe unie contre cette dictature éhontée, prendre vos distances par rapport aux exigences des boursicoteurs et autres joueurs de bonneteaux des salles de marché qui ne sont que des machines à faire du capital, par tous les moyens, sans se soucier de la vie des citoyennes et des citoyens.
Unissez vos forces, descendez dans la rue, tweetez, facebookez puisque c’est à la mode, prenez exemple sur les peuples de l’Afrique du Nord, recouvrez votre honneur et débarrassez-vous au plus vite de ces guignols que vous avez eu la sottise de mettre en place.
Décidez de votre avenir en toute liberté, l’intendance suivra.
Au cas où, dans un coup de folie, qui leur est propre de vos jours, des banques osaient vous couper les moyens de vos désirs, n’oubliez pas que l’Etat souverain possède des moyens de coercition. La renationalisation de certaines banques, la taxation des transactions boursicotières sans contrepartie d’investissement pour l’avenir, devrait être calculée à la même hauteur que la taxation de la Française des Jeux puisque cela relève de la même démarche intellectuelle, si j’ose utiliser ce qualificatif pour désigner les produits toxiques largement répandus dans toutes les banques de tous les pays de la planète, les martingales de certains petits génies de la calculette, et les prises de risques insensés des traders qui ont perdu toute humanité pour ne devenir que les serviteurs zélés du capital, plus abstrait que jamais.
Votre révolte contre ce système inhumain est la condition de votre Libération. Elle relève, d’abord, du devoir et de l’honneur des français, mais aussi, du devoir et de l’honneur de tous les européens épris de paix et de bien-être. Alors, tout naturellement, cet esprit de résistance gagnera les autres nations quelle que soit leur grandeur, qui s’y soumettront.
Il n’est point normal, raisonnable, souhaitable que le dollar demeure à jamais la monnaie de référence dans nos échanges internationaux. Depuis la disparition de sa parité avec l’or, nos économies n’ont connu qu’une chienlit de crises toujours plus dangereuses pour les peuples.
Là encore, il est du devoir de la France et de ses alliés européens de faire preuve de responsabilité et de se donner les moyens d’imposer une monnaie d’échange digne des intérêts des peuples. La Banque mondiale, phagocytée par les USA, devrait être reprise en mains et imposer cette monnaie mondiale dont nous avons tous besoin pour construire une planète plus juste, plus écologique, donc plus économique, mais surtout, plus politique.
Encore faut-il le vouloir, et posséder le courage de réviser ses propres schémas de pensée, d’affronter les croyances néo-libérales qui ont pollué les esprits et croire en l’avenir de l’humanité. Cela suppose et exige une vision à moyen et long terme, incompatible avec la vision infantile d’une prochaine réélection de qui que ce soit qui ne serait soucieux que de sa propre gloire au lieu de privilégier le bonheur de tous et la grandeur de la France.
Vive la République,
Vive l’Union Européenne,
Vive la France !