Ce monument, voulu par un monstre, l’Ogre, le mafioso corse Napoleone, dès 1805, a vu le jour sous le règne de Louis-Philippe en 1836, désigné comme un symbole de la réconciliation des français. Tiens ! Déjà ?
Thiers, ce nain sanguinaire qu’il deviendra plus tard avec la Semaine sanglante dont on a étouffé l’anniversaire cette année, l’inaugura. Le roi bourgeois ayant peur de se faire trucider était resté au chaud.
Mais que ne ferait-on pas pour glorifier l’armée sans laquelle les pouvoirs de droite comme de gauche seraient à la merci des caprices des peuples et l'appétit de pays rivaux ?
Le monument honore la disparition prématurée d’une jeunesse recrutée dans tous les pays conquis, soit 2 500 000 hommes, auxquels il faut ajouter approximativement 4 à 7 millions de civils. Rapporté à la population de l’époque, c’est assez significatif d’autant que je n’ai pas trouvé le nombre de victimes des guerres civiles révolutionnaires qui ont ravagé la France.
C’est qu’on reste pudique sur la Terreur que l’on explique très bien sans réussir vraiment à la justifier.
Et les historiens d’avouer que faire des statistiques justes relèvent de l’impossible. Donc ça fluctue entre 12 000 et 40 000, grosso modo. Une bagatelle, donc, par rapport aux exploits napoléoniens qui ont ravagé l’Europe de Lisbonne à Moscou.
On me dira, « mais les cours européennes s’étaient liées contre la France » ! Absolument ! Mais qui a commencé à aller piller les voisins pour mettre un terme à la Révolution et enrichir la bourgeoisie arrivée au pouvoir après Thermidor ? Rien de telle qu'une bonne guerre pour renflouer les caisses et enrichir d'abord les généraux, les banquiers et ultérieurement nos musées actuels.
Si l’on ajoute à cela, la boucherie de 14-18, soit pour cette Première Guerre Mondiale, 20 millions de morts et 21 millions de blessés, tous symbolisés par la présence du Soldat Inconnu, la Femme Inconnue n’existant pas, ne comptant pas. Chacun sait que dans les guerres chevaleresques, sans compter les « guerres humanitaires » ou les « guerres de défense », les femmes et les enfants sont épargnés, on s’aperçoit que ce monument à la « Gloire de la Folie des humains » constitue une injure à la raison, à la paix, et à l’humanisme.
Puisque l’art contemporain, j’hésite toujours à l’écrire en un seul mot, a le droit d’emballer ce symbole de l’horreur absolue, que ce soit définitif, nom de Dieu !
Et à propos de « performances », qu’est-ce qu’ont foutu les avocats des manifestants qui avaient rectifié le musée de l’Arc ? Ils plaidaient à la performance artistique et pfuitt, les énergumènes ressortaient non seulement libres, mais subventionnés.
Le « nouveau monde » c’est cela. Tu casses trois machins et tu te barres en te faisant rattraper par les cognes et on te condamne. Tu te déclares « artisss » et on te paye pour se payer la fiole du monument de l’Étoile, ternie par un général de plus.
Bien ! Je sais qu’ils vont "désemballer" ce monument à l’horreur guerrière.
Mais pourquoi ne pas concevoir une « performance » bien con-temporaine, en peignant le monument en rouge sang ? Parce qu’après tout, s’il existe, c’est bien à cause de tous ces jeunes et moins jeunes, troués par les balles, déchiquetés par la mitraille, amputés à vif par un boulet, défigurés par des éclats d’obus, martyrisés lors de rafles, enterrés vivants.
Heureusement que nous avons désormais « le principe de précaution » qui fait que nul n’est vraiment prêt à sacrifier sa vie pour quelque cause que ce soit !
Sauf les fanatiques, bien entendu. De tous poils. Comme d’habitude.
Et les pires, ne sont-ce pas ceux qui prônent la croissance infinie dans un monde fini ?
Allez ! Emballez-moi tout ce monde-là et vive feu Christo !