L’ironie, l’humour, la caricature, la satire.
Autant de moyens pour apporter de la joie, de la réflexion, de l’intelligence et ridiculiser l’invraisemblable, la prétention à détenir La Vérité, à mettre les tyrans à nu, à conspuer l’Infâme comme l’écrivait Voltaire, à conserver sa raison et à s’accepter en tant qu’être humain faillible, en recherche d’harmonie et de paix.
Les foules de dévots fanatisés, manipulées par des groupuscules liberticides, de tous temps, en tous lieux sont les premières victimes d’elles-mêmes.
Ce qui est atterrant, c’est de constater que nos diurnistes de la radio, de la télévision et de la presse écrite, utilisent désormais le mot blasphème en toute innocence.
Or, depuis la Révolution de 1830, en France, ce « crime » n’en est plus un parce qu’il n’existe plus dans notre droit. Quel triomphe pour les dévots de toutes obédiences de le voir à nouveau réintroduit dans le vocabulaire courant !
Pour un athée, laïque, républicain les prétentions de certains croyants à vouloir leur imposer leurs croyances et leurs rites constituent une agression intellectuelle contraire à la tolérance dont il est prêt à faire preuve à leur égard. Après tout, si un individu veut croire en une vie au-delà de la mort, à l’existence de dieux, tous inventés par les hommes, veulent pratiquer des rites, cela relève de la liberté de conscience, un des droits fondamentaux de la laïcité.
Où les bornes sont dépassées, c’est lorsque ces mêmes dévots, appartenant à quelque religion que ce soit, osent empêcher des spectacles, des performances, des œuvres d’art, des livres, des dessins, des photos au nom de leurs convictions.
Si leur dieu est « offensé », et s’il existe vraiment et possède la puissance qu’ils nous décrivent, alors, il n’a nul besoin que des animalcules appelés hommes, perdus sur un petit satellite d’un des milliards de milliards de soleils de sa création prennent sa défense. Il règlera son compte à qui de droit. N’est-il pas le meilleur supporter des joueurs de foot si j’en crois les signes de croix de nos milliardaires entrant sur le terrain ? Comment fait-il pour exaucer les prières de joueurs adversaires ? Passons !
Plutôt tolérant, j’avoue ne pas supporter que quelqu’un prétende parler au nom d’un dieu dont je me suis débarrassé à jamais.
Comme à mon nounours, on lui fait dire ce que l’on veut. Et ce qui est absolument condamnable, c’est le sérieux avec lequel on traite ce qui s’avère n’être que des mômeries.
La théologie est à la philosophie ce que l’astrologie est à l’astronomie.
Je reconnais une fois de plus le droit à chacun de s’intoxiquer avec l’opium de son choix, mais que cela demeure du domaine de l’intime, de l’individu, de la vie privée. C’est la seule condition pour que nous puissions vivre en bonne intelligence, ensemble.
Alors que bien des problèmes quotidiens sont à surmonter, alors que nous devons admettre que nous devons toujours apprendre, à commencer par nous perfectionner, et qu’il y a bien plus de choses qui devraient nous unir plutôt que de nous opposer, je suis obligé de constater que les religions divisent plus qu’elles n’unissent, sont fauteuses de guerres plus que de paix et conduisent plus souvent au malheur des humbles qu’à leur béatitude, limitent leurs libertés et les soumettent à la clique des religieux professionnels, souvent complices des dirigeants économiques et politiques.
D’autant que les trois religions abrahamiques pratiquent la haine du corps et de la femme avec une constance de bête brute. Il y a un masochisme généralisé qui conduit des masses de toutes couleurs à la schizophrénie. Peur de la liberté, peur de la raison, peur de la responsabilité de soi-même, peur des autres, peur de la joie et des plaisirs, peur de la jouissance procurée par nos sens, ces religions procèdent de la mort et haïssent la Vie.
D’ailleurs, elles considèrent que la « vraie vie », est celle qu’elles inventent au-delà de la mort. La vie « terrestre » n’est qu’un passage.
Eh bien ! Les caricaturistes, les vidéastes provocateurs, les mécréants, les libres penseurs, les libertaires et les libertins, les épicuristes, les matérialistes, les marxistes iront en Enfer. Cette Géhenne de feu qui fait rigoler les esquimaux.
Pour eux, l’enfer, c’est la nuit et le froid éternels. Sauf qu’ils n’ont pas « inventer » les religions dites du Livre. Pour qui connaît le Moyen-Orient, il n’y a pas pire que la chaleur sèche des déserts arides. D’où cet enfer à température élevée.
En vérité, je vous le dis, dieux et religions relèvent de la littérature. Allah, Dieu ou IWH ne valent guère plus que Tintin, Mme Bovary ou Superman. Ils existent comme eux à jamais au travers des mots.
Heureux ceux qui savent prendre du recul par rapport à ce qu’ils lisent ! Heureux les douteurs, les curieux, les insoumis, les hommes libres, les solitaires coureurs de vent, les poètes, les vivants aimant la vie, le vin, les femmes, les hommes, le chant, la danse, et s’enivrent de leurs élucubrations en riant de tout à commencer d’eux-mêmes.
Voir aussi le billet suivant et ses commentaires : http://blogs.mediapart.fr/blog/max-angel/180912/religions-et-nouveaux-medias-explosion-de-la-raison