Je laisse aux spécialistes le soin de la biographie de Danielle Mitterrand née Gouze. D’aucuns vont s’en mettre plein les poches à vendre du papier glacé et de la photo souvenir.
Ce que je sais, c’est que nous venons de perdre un modèle de femme, tout le contraire d’une femme modèle.
Femme de caractère, femme digne, une républicaine et une laïque, une femme de gauche, de l’époque où le mot gauche était porteur de valeurs de fraternité, de défi à l’égard des puissants, de lutte pour les libertés et la justice, de générosité, de méfiance et de mépris à l’égard des puissances de l’argent sauf si elles pouvaient lui servir pour justement améliorer le sort de l’humanité.
De toutes les épouses de nos présidents de la République, elle fut celle qui réussit le mieux à continuer d’exister en tant que citoyenne du monde, quitte à embarrasser la politique étrangère de la France ou plutôt de son mari volage et parfois dépassé par les évènements, englué dans des amitiés louches et reniant ce pour quoi il avait été élu.
Fidèle à ses idées, ayant son franc parler, femme libérée, mais toujours et admirablement femme avec un F majuscule.
Rien d’une sainte, ayant la dent dure, connaissant son monde, sachant faire semblant de ne pas trop voir, pas trop entendre et donner une juste valeur aux évènements et aux gens.
On se souviendra de cette famille élargie autour de la dépouille du « monarque élu », puisque par essence les enfants sont innocents des erreurs de leurs géniteurs, pourquoi rejeter la fille de François, la demi sœur de ses propres enfants ?
Dommage pour ceux qui travaillaient à ses côtés. Dommage pour tous ceux qui ont bénéficié de son aide. Dommage pour la France qui perd une de ses plus grandes citoyennes.
Mais aurait-elle vraiment aimé qu’on l’étouffât de dithyrambes ?
Ciao Danielle…et merci d’avoir été.