Nos deux grands partis « à l’américaine », se sont révélés incapables d’organiser leurs élections internes sans tricher. La « guerre des deux roses » à Reims (Aubry-Royale), et « les Tontons flingueurs » ou « Gomorra » pour (Copé-Fillon).
Les citoyens assistent affligés et goguenards à ces spectacles dignes de la cour de récré mais qui les persuadent que le « tous pourris » du FN se confirme, sauf que dans ce cri de ralliement dit populiste parce que populaire, le FN oublie qu’il en fait pleinement partie. Voir l’histoire de ces villes qui se donnèrent jadis un maire FN, Martigues, Toulon par exemple.
Jadis, M. Pasqua, bel exemple de probité et de sagesse, d’honnêteté et de rigueur morale avait déclaré que « les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient ». Preuve, autant de sa lucidité que de l’état d’esprit qui régnait chez l’un des piliers du gaullisme.
Ce début de quinquennat en est la preuve absolue.
Depuis l’approbation du traité austéritaire Merkosy par le Président Hollande, la mise en place du rapport Gallois, et aujourd’hui, de l’entêtement gouvernemental à vouloir construire un nouvel aéroport pour Nantes et l’Ouest de la France qui ne sera ni plus performant, ni plus écolo que celui qui est en place et que l’on ne détruira pas, on peut se dire que la « gauche » n’est que la prolongation de la droite en ce qui concerne l’économie.
Reste le sociétal. Mariage pour tous, changement d’horaire des écoles, nouvelle politique de prévention et de surveillance avec une justice plus équitable, plus efficace, et moins américanisée. On a reconnu que la prison n’était plus le seul remède, qu’elle était même souvent un accélérateur de délinquance. Tout cela est positif. Il n’y a donc pas que du mauvais.
Mais à l’échelle européenne, l’on retrouve cette même déliquescence des politiciens. Les super Mario italiens sont des hommes de Goldman-Sachs. Avec Barroso, c’est toute l’UE qui est phagocytée par les casinotiers de la finance internationale.
Le gouvernement Cameron, fer de lance des USA et de la bourse de Londres, a pour mission de torpiller l’UE, d’affaiblir l’Europe ou la caricature d’Europe existante.
Les lobbies ont « marionnettisé » la plupart des députés, et totalement les « responsables » européens.
Mme Merkel n’agit que dans le double intérêt de sa réélection et d’une Allemagne hégémonique qui imposerait sa politique à l’ensemble des états membres.
La Grèce, humiliée, soumise, consentante possède des ministres qui se déclarent fascistes sans que cela n’émeuve nos folliculaires. La Roumanie ne sait pas utiliser les millions d’euro que l’UE lui verse et vit une cohabitation à couteaux tirés. La Hongrie renoue avec le nationalisme. Les Belges après avoir vécu pendant des mois sans gouvernement reconnu, continuent de se déchirer entre flamands et wallons, le Danemark, les Pays-Bas, ont des partis d’extrême droite xénophobes de plus en plus prégnants.
Les intérêts du plus grand nombre sont unanimement méprisés et piétinés. L’on nous fait croire que nous avons la chance extraordinaire de vivre dans la paix de démocraties sereines alors qu’au quotidien nous sommes les victimes consentantes d’une soumission au talon de fer de la loi des marchés, que nos libertés sont de plus en plus restreintes au nom de la lutte contre le terrorisme, et que le « monstre doux » se fait plus dur.
A preuve, le nombre de pauvres, de chômeurs, de salariés pauvres ne cesse de croître tandis que le nombre de riches encore plus riches augmente inexorablement.
Loin de mettre en place une Europe des peuples, tous les gouvernements, à commencer par les socio-démocrates, prônent des revenus différents entre les états, des impôts différents, ce qui permet des délocalisations à l’intérieur de l’UE avec comme conséquence inéluctable, la disparition des lois sociales là où elles étaient favorables aux salariés, l’abaissement des salaires, la précarité de l’emploi, le démantèlement des services publics, la privatisation et la marchandisation des individus.
C’est le triomphe de l’individualisme sur la solidarité partagée. C’est le chacun pour soi. C’est la compétitivité permanente à tous les niveaux. C’est l’acceptation du darwinisme social. C’est la négation de l’humanisme pour la plus grande gloire de la loi de la jungle. C’est l’adoration perpétuelle du Veau d’Or, alpha et oméga de la foi. Nous régressons vers la préhistoire.
Les gens se replient sur la région, le clan, la famille et les associations. Les nations explosent. Le communautarisme se porte bien. Des quartiers chics ou chocs échappent à la force publique et à la loi nationale. La drogue sert de garde-fou à la prise de conscience politique de tout changement. La Française des Jeux est l’espoir de lendemains meilleurs. Le fait divers, le pipeule, le sport, le décervelage télévisuel abêtit les masses, émasculées par leurs dettes à rembourser et leurs fins de mois à assurer.
On voit bien que nous pataugeons dans un monde de mafieux, où commande la loi du plus fort, du plus fourbe, du plus violent.
Diviser pour régner. Ce principe se joue pour le plus grand bonheur de la haute et de la petite finance, pour un grand patronat impitoyable au détriment des salariés, des retraités et des petits patrons dont une majorité ne s’en rend même pas compte et même approuve un tel système.
C’est quand même la motion de « La France Forte » qui est arrivée en tête dans les élections de l’UMP. Soit celle qui est la plus antisociale, la plus xénophobe, la plus réactionnaire. Bon ! Là aussi, le soupçon de triche est de rigueur. Mais, le fait est là.
L’on sait, depuis 1789, qu’il n’y a pas de République possible sans un minimum de vertu, de justice, de reconnaissance de la supériorité de la Loi.
Or, quand on assiste aux reniements des uns et des autres, au dévoiement des lois pour des intérêts personnels ou de clan, quand on liste les hommes et les femmes politiques impliqués dans des « affaires » qui relèvent de la justice pénale, on peut se demander si le temps de la Renaissance de la vie politique n’est pas venu.
Le non cumul des mandats, leur limitation dans le temps, le statut même des élus, l’encadrement des dépenses de propagande, et surtout une nouvelle Constitution me semblent plus que jamais d’actualité pour que les citoyens recouvrent un minimum de confiance dans leurs mandants.
Si le petit François Hollande veut se grandir, il serait temps qu’il mette en œuvre une convocation d’une Assemblée Constituante, avec des représentants de la société civile, de toutes les couches de la population, et pas seulement un aréopage de « spécialistes » ou se prétendant tels qui ne changeront rien ou guère.
Mais, je rêve, sans doute.
Mais sans rêve, pas de changement. Donc, continuation de la course vers l’abime.