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Vieux lucide, donc sans illusions, mais toujours pas encore sans espoir quoi qu'il écrive.

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Billet de blog 24 avril 2020

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Journal d'un amoureux de la vie au temps du Corona Virus

39e jour de confinement Jeudi 23 avril Et le Président Macron ne respectait pas les consignes qu'il imposait à tous...

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La Suède sera-t-elle encore un modèle ?
Elle a choisi l’immunité de groupe. On continue à vivre presque normalement. Ecoles, restaurants, cafés, restent ouverts. Pas de confinement. Juste des précautions lorsqu’on est atteint. Un dépistage systématique, des consignes d’isolement, et des résultats, pour le moment, qui sont semblables et même meilleurs que ceux des autres pays. D’autant plus qu’il semblerait que les statistiques soient bien plus rigoureuses dans la mesure où les morts par Corona sont bien comptabilisées, que les décès aient eu lieu en EHPAD, en hôpital ou à la maison. On teste un cardiaque ou un cancéreux pour savoir s’il avait aussi attrapé le salopard de Corona-Virus.


Mais, les suédois ont un autre niveau de vie que nous autres. Un confort, des espaces, et des villes un peu moins denses. Pourtant Stockholm ce n’est pas une bourgade, même si elle se disperse sur plusieurs îles. Göteborg ou Malmö sont des vraies villes comme chez nous. Avec des bus, des métros, des trains.
Alors ? Tout ça pour ça ? Ce n’est pas fini. Nous n’en sommes qu’à un moment de l’épidémie qui continue de croître un peu partout, même si se présentent des signes de ralentissement.


Un qui se paie la tête de ses concitoyens, dans les grandes largeurs, c’est le Jupiter de la Somme.


Hier, Monsieur le Président fait sa petite visite de com’ en Bretagne : hommage à nos agriculteurs, pas tous pollueurs mais presque, et visite d’une grande surface à ces  « héros » qu’il faudrait récompenser sans que ça coûte trop cher aux familles possédant ces chaînes de distribution et réfugiées en Belgique comme les Munier, par exemple.
Eh bien ! Pas de masque et surtout, pas de respect des distances de sécurité.

Sacrebleu ! La Bretagne, c’est la Suède !
La vie y est moins chère qu’en Suède, et les rias et autres abers ont bien du charme. Le Corona serait-il, après la nicotine, (j’en tousse encore ) allergique aux chapeaux ronds et aux coiffes ? A moins que le biniou l’insupporte, comparaison à vérifier avec les dégâts qu’il causerait en Ecosse où l’on se défend au bag-pipe, ou sur la côte cantabrique qui résonne aussi des cornemuses.


Mais, en fait, Manu et sa bande, se paient notre tête et, désolé de me répéter, ont opté pour l’immunité de groupe. Point barre sur la tronche.

Dans l’affaire, tout naturellement, la génération qui a connu la guerre en battle-dress, approche des cent ans, il n’ y a pas de scandale à ce qu’elle s’éteigne. Sauf, qu’avec elle, s’éteingnent aussi des témoins qu’ils aient été vétérans ou qu’ils suivissent dans la peur le collabo en chef, le maréchal Pétain, « héros » en 14-18, zéro pointé en 40.
Quant au nombre de résistants réels, ils ne constituèrent qu’entre 5 et 10% de la Nation. Le reste relève du mythe gaullien pour redonner un semblant d’honneur à une France qui s’était couchée avec les nazis sous la complicité du patronat et de l’Église catholique sur l’air de : « Plutôt Hitler que le Front Populaire ».


Avec le Covid-19, c’est la génération de ceux qui vécurent la guerre en culottes courtes ou dans leur landau, connurent les joies des restrictions de l’après-guerre et qui participèrent à mai 68.

Ah ! Cher et merveilleux Sras-CoV-2 ! Le MEDEF, les banques, les politiciens vont enfin être débarrassés de ces têtes chenues qui apprirent la désobéissance, la lutte, qui défièrent un pouvoir arrivé avec un coup d’État et qui nous légua, à la fois, la fin de la guerre d’Algérie et cette Constitution ultra-présidentielle taillée aux mesures d’un géant en 40, et d’un pseudo démocrate entouré d’affairistes, avec même un ancien collabo nazi à l’Intérieur, l’abominable Papon. Déchéance.


Certes, nombre de ces braillards goguenards de ce beau printemps de la jeunesse ont viré leur cuti. Comme dans la chanson de Brel, après avoir montré leur cul à Tante Yvonne, ils se gobergent dans les allées du pouvoir, de tous les pouvoirs.


Mais pas tous ! Et c’est là où le "virus nouveau », comme le beaujolais, joue son rôle. Il aide à enterrer ceux qui croient encore en l’Humain, qui n’ont jamais digéré la domination des exploiteurs, qui continuent de résister avec un entêtement de bœufs au labour, qui ont même viré écologistes pratiquants et non de salon. Ces empêcheurs de s’en mettre plein les poches impunément. Ces « naïfs » et ces Cassandre qui alertent les jeunes générations des malheurs qui vont s’abattre sur elles.
Couic ! Couac ! J’étouffe ! Je me meurs !
Les soixante-huitards sont  dans le haut de la courbe de la surmortalité. Certains avaient même occupé leurs facs et leurs usines… Qu’ils reposent en paix et surtout, qu’ils nous fichent la paix pour que l’UE, l’Euro, la haute finance, la globalisation soient sauvés !

Sauf qu’ils ne meurent pas tous… Et que certains, entraînés aux sports, encore en bonne santé ou presque, ont la force de continuer le combat et invitent le peuple à s’unir pour que l’APRES ne soit pas comme l’AVANT, que la politique et la démocratie reprennent des couleurs et que l’on se lave du culte à Mammon.
« El pueblo unido jamas sera vencido ! »

J'aime bien Alain Frachon, l'éditorialiste du Monde.

Il rassure son lectorat du Monde, pratique la méthode Coué et dans son édito, assène que la politique de Xi Jinping des masques généreusement distribués, de la transparence de la lutte de son pays contre le Covid-19, avec en cadeau supplémentaire, la démocratie chinoise du PCC a échoué. Ouf !
Pourvu qu’il ait raison, mais je lis des articles qui me parlent de projets de surveillance accrue des citoyens qui ne sont pas loin de ce que connaissent les chinois de certaines grandes villes.


L’Empire du Milieu ne s’est pas substitué à la grande Amérique, notre « En pire » à nous.`


J’ai pourtant trouvé que l’empereur Trump s’est comporté en salopard de première en abandonnant tous ses alliés, en fermant ses frontières, en rompant avec l’Europe qu’il conchie avec constance.

Trump doit se faire réélire à n’importe quel prix. Il n’a pas d’amis, il n’a que des rivaux.


Pas question de passer sous la haute surveillance à la chinoise, mâtinée israélienne, n’en déplaise à MM Ciotti et au maire de Nice, Estrosi ; mais pas question non plus de continuer à considérer les USA comme un pays ami, n’en déplaise aux états européens qui furent des états-frères de l’ex URSS. D’ailleurs l’UE, et l’Allemagne en tête, les considèrent bien comme des états carpettes, puisque les salaires y sont moindre, les droits des travailleurs réduits au minimum, et sont bien utiles pour faire pression sur les salaires et les acquis des classes salariales des pays fondateurs.


D’ailleurs, on l’a déjà dit et on le vérifie en pleine crise, il n’y a pas d’UE, juste un Marché Commun où les états les plus riches font leurs courses et exploitent les autres.
C’est bien parti pour une guéguerre entre les états du Nord et ceux du Sud dont, excusez du peu, la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce tous mis dans le même sac.


Le secteur du tourisme de ces pays-là a du souci à se faire.
Car pour ces « vertueux » passé le Quiévrain et c’est tout de suite le farniente, les vacances, la bonne chère, les bons vins, et la pétanque, où ils ne sont pas mauvais du tout d’ailleurs.


Emmanuel Todd ne manquerait pas de voir là, des réminiscences de traditions protestantes face à des pays catholiques. Soit des citoyens qui doivent assumer leurs actes, et d’autres auxquels on pardonne à coups de Pater noster après cette confession auriculaire qui permet aux prêtres d’aller s’installer jusque dans les lits de leurs ouailles et de connaître tous leurs secrets les plus intimes. Même laïcisés comme en France, il y a des survivances dans la mémoire collective, qui valent bien ce que nous dicte notre cerveau reptilien.

Et puis, la prégnance de la religion, même si elle en a pris un coup, est bien vivante et parfois liée à l’État, de Lesbos aux Açores, en passant par Rome et Madrid.


La science avance. Premiers essais sur des êtres humains programmés pour l’été prochain. Fléchissement des courbes, ce qui ne signifie nullement qu’elles tombent.

Moralité : nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Il va falloir apprendre à vivre avec le Sras-CoV-2, comme on a appris à vivre avec le VIH. Nous en prenons pour des années, voire des générations.


Héritage :
Océans pollués, espèces halieutiques en voie de disparition, montée des océans sous l’effet du réchauffement climatique, guerres à venir pour l’eau potable, migrations climatiques qui s’ajoutent aux migrations économiques, explosion de la faim dans certains pays, déchets nucléaires dont on ne sait que faire, pays sur-endettés, reconstruction d’un système économique et politique à imaginer, menaces de guerres, religions en folie, explosion des ventes d’armes, raréfaction des réserves minières, forêts en voie de disparition, désertification accrue, remontée de l’aridité du Sud vers le Nord dans l’hémisphère Nord, renforcement des cyclones et tempêtes… quel magnifique héritage, notre si merveilleuse société reposant sur « l’américain way of life », laisse-t-elle aux générations futures !


Et il y en a qui veulent que ça continue !

Évadons-nous pour mieux retrouver la réalité. Mais demain ! D’Alfred Jarry tiré de « Gestes et opinions du docteur Faustroll » ce poème-fable :

LE HOMARD ET LA BOITE DE CORNED-BEEF QUE PORTAIT LE DOCTEUR FAUSTROLL EN SAUTOIR

Fable

Une boite de corned-beef, enchaînée comme une lorgnette,
Vit passer un homard qui lui ressemblait fraternellement.
Il se cuirassait d’une carapace dure
Sur laquelle était écrit qu’à l’intérieur, comme elle, il était
sans arêtes,
(Boneless and economical) ;
Et sous sa queue repliée
Il cachait vraisemblablement une clé destinée à l’ouvrir.
Frappé d’amour, le corned-beef sédentaire
Déclara à la petite boite automobile de conserves vivante,
Que si elle consentait à s’acclimater,
Près de lui, aux devantures terrestres,
Elle serait décorée de plusieurs médailles d’or.

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