Saperlotte ! A peine la décision d’abandonner les poursuites contre DSK est-elle annoncée qu’on se dit, crénom, le feuilleton de l’été s’arrête, on va pouvoir parler de choses sérieuses.
Nib de nib. C’est reparti de plus bel. Les féministes, qui étaient dans la chambre et qui ont tout vu, crient au scandale ! La communauté noire y va de son couplet raciste. C’est parce qu’elle est noire qu’elle n’est pas crédible, pas parce qu’elle ment à qui mieux mieux.
Les « amis » de DSK entonnent des cantiques « DSK reviens, DSK reviens ! »
Et que je te tartine des articles partout. Marre de marre à la fin.
Depuis le début de cette affaire de cul, je suis étonné que d’aucuns ne s’offusquent qu’une femme de ménage, quelle que soit sa couleur, fasse le ménage en entendant le client prendre sa douche. C’est quoi ce SOFITEL de New-York ? Un hôtel de passe ? Un lupanar camouflé ? Vous en connaissez beaucoup des employées qui bossent dans des chambres quand le client est sous la douche ?
Et alors, ce c…, il est à poil sous sa douche ! L’horreur, l’abomination. Mais c’est en même temps une découverte qui vaut celle de Christophe Colomb : les américains prennent des douches tout habillés. Je ne le savais pas. Le monde ne le savait pas. Maintenant, nul ne peut l’ignorer.
Si j’exagère, je ne comprends pas pourquoi l’on a tant insisté sur la tenue du monsieur au sortir de son bain.
Moi, dans les hôtels que j’ai fréquentés, j’ai toujours vu que les portes des chambres où l’on changeait les draps étaient ouvertes. Bon, je ne suis qu’un plouc qui n’a pas les moyens de se payer une suite.
Et dans les suites, c’est tellement vaste, cette enfilade de chambres, de salons, de kitchenettes, de salles d’eau et de WC, tellement feutré, capitonné, que lorsqu’on s’y balade, on n’entend absolument rien d’une pièce à l’autre.
Par conséquent, quand le chaud lapin a découvert cette femme exemplaire et pourtant pas faite pour plaire, crévingtdieux, ça s’est dressé comme un mât de cocagne, illico, immédiatement, spontanément. A son âge, sans Viagra, par surprise, ouaou, ça fait rêver… Et pas que les mâles.
Obligatoirement, l’innocente travailleuse a dû immédiatement s’excuser : « Désolée, sorry, je ne savais pas que vous étiez là. Je sors immédiatement ». Et elle s’est précipitée vers la porte de sortie comme l’aurait fait n’importe quelle femme de ménage dans les mêmes circonstances.
Mais non seulement le Dominique, il bande comme un âne en rut à la vue de la moindre femelle, mais il est médaillé d’or de la course pour « suite Sofitel », il te l’a rattrapée, coincée et lui a imposé une turlutte sans avoir peur de se la faire mordre. Trop fort le gus !
A moins que la dame d’étage, impressionnée, ait été sous le charme de ce Priape et ne se soit attardée…
« Ah ! Qui saura vraiment où Eros se trouvait ce jour-là. Et Vénus avait-elle aveuglé l’une et déjà caressé l’un ? »
Il nous faudrait Homère, ou Labiche.
Mais en attendant, la Justice amerlocaine a montré toute sa splendeur. En moins de trois heures, l’un des maîtres du monde, n’était plus qu’un roi de l’immonde. Avec cette force implacable, on s’est saisi du lubrique et la folle saga a commencé.
« Quoi ! Vous avez osé imposer une pipe à une pauvre femme, faible, traumatisée et... non fumeuse ! »
Quand on sait que tout ça, c’est des charres, merdre et archimerdre, l’Empire de l’hypocrisie règne en maître absolu aux States.
Parce que je n’ai pas oublié qu’un certain Bush, acoquiné à un certain Rumsfeld a bel et bien menti au monde entier en prétendant que ce salopard de Saddam possédait des armes de destruction massive. Combien de morts sur la conscience ? Combien de milliards de destructions bien massives et réelles celles-là ?
Et où il est caché le procureur Zorro défenseur de la veuve et l’orphelin pour traîner fissa cette paire de voyous ?
Non ! Que dalle ! Nothing ! On regarde ailleurs.
On peut ouvrir Guantanamo et oublier de le refermer. On peut humilier des ennemis, même s'ils sont innocents. Aucun procureur pour s'élever, poursuivre, accuser, juger et condamner.
Par contre, quand il y a du croustillant, du sexe, alors là, la police, la justice rappliquent, s’en donnent à cœur joie. C’est du nanant, ça réveille les rombières, ça défilerait dans les rues, ça émoustille les papys, les mamys et tous ces prétendus puritains, ça les change de leur pornographie habituelle en direct sur le Net. Et que je te gospélise l’événement, que je te rassemble les foules, que les prêchi-prêcha rentrent en transes. Et on en veut encore des détails.
Et même qu’il y en aurait qui auraient aimé que ça soye filmé. Pourquoi ne pas installer des caméras dans les chambres et les suites des hôtels ? Hein ? Comme ça, on pourrait surveiller tout le monde. Vérifier s’ils lisent bien leurs versets de la Bible avant d’aller au pieu, et s’ils sont bien allés enfiler un pyjama, pudiquement dans la salle de bain, avant de se glisser dans les draps.
Pendant ce temps-là, le déficit se creuse, le chômage s’accroît, les GI meurent un peu partout, on bombarde gentiment les pays de l’axe du mal, et des africains crèvent de faim. On spécule sur le prix des denrées alimentaires, sur les matières premières, on se refilent des produits toxiques, on continue de polluer la planète. Les riches sont toujours plus riches, et le nombre de pauvres ne cesse de croître, à l’intérieur des pays riches.
Des milliers de pauvres types errent à la recherche d’une place au calme, chassés par la faim, les guerres, les politiques folles de chefs d’Etats à la botte des financiers. Broutilles. Chutttt !
Le vrai problème dont il faut parler, c’est, le fait divers qui s’est déroulé entre DSK et Mme Diallo. Point final.
Décervelage.
« Mais mon ami, vous n’avez aucun sens de l’édition et du journalisme ! »
Ce sera mon dernier article sur ce thème avilissant pour tout le monde.
Promis, juré, craché.
Zut ! Je vais avoir un PV.