Une fois de plus, à l’occasion de son université de la Baule les Pins, le FN aura fait étalage de sa mythification de l’Histoire de France. Il y a des pains qui se perdent.
Marine Le Pen reprend à son compte l’origine chrétienne de la France. Elle oublie au passage deux choses :
- France, en Allemand se dit Frankreich, soit, le royaume des francs, ce qui constitue le caractère éminent de cette invasion de germains qui ont été romanisés par les gaulois occupant le territoire, et qui eux, étaient essentiellement un mélange de celtes et de romains comme quoi nous sommes bien une nation d’immigrés et de longue date;
- le christianisme a métastasé le monde greco-latin, et a donc inscrit ses « fêtes » religieuses sur le calendrier de l’époque.
On ignore bien sûr la date de naissance de Jeshua Ben Joseph. Or, il existait depuis des siècles, une fête qui honorait le rallongement de la lumière du jour.
De la même manière, les équinoxes étaient l’occasion de réunions et de fêtes, on y placera la Pâque, et plus ou moins la Toussaint.
Arbres, sources, lieux remarquables étaient autant d’endroits sacrés occupés par des dieux ou des demi dieux qui guérissaient, exhaussaient des vœux, étaient l’occasion de sacrifices ou de réjouissances. Un temple parfois y était érigé. Le christianisme va transformer ces dieux en saints et ces temples en églises.
Mais avec cette arrogance de ceux qui font baptiser leur progéniture à Saint Nicolas du Chardonnet, reconnu comme un haut lieu des fondamentalistes chrétiens, qui comme tout le monde le sait, sont tellement partisans de la laïcité qu’ils enferment leurs couvées dans des boites confessionnelles, Madame Le Pen s’obstine à ne concevoir l’Histoire de notre pays qu’avec le baptême de Clovis. Avant ? Le néant. Rien. Comme d’aucuns sortent de la cuisse de Jupiter, la France naît du goupillon de Rémy.
Quant à son désir de vouloir appliquer à la rue, les lois qui ont cours dans les écoles de la République, cela suppose une mise en uniformes de la population, une interdiction générale des processions, et la suppression des voiles des bonnes sœurs, des uniformes cultuels des prêtres en dehors des églises, cloitres et autres lieux de culte.
Il serait bon, à ce sujet, d’interdire le raout annuel de la place des Pyramides où trône Jeanne d’Arc (on comprend mieux le confusionnisme historique des Foutus Haineux : Jeanne aux Pyramides…) compte tenu de tous ces signes à caractère religieux qu’on y rencontre : croix et chapelets, bannières au vent, croix vendéennes si ce n’est svastikas.