Nous sommes le 26 février, la campagne officielle pour l’élection du monarque quinquennal, n’est même pas encore officielle, et en dépit de ma passion envers la Politique, je me sens déjà d’une extrême lassitude.
Les différents candidats restant en lice m’ennuient, m’agacent.
Je me demande de plus en plus souvent s’ils ne nous prennent pas pour des imbéciles, des enfants, des demeurés, des irresponsables, à moins que nous ne soyons que des « consommateurs tenus d’acheter un produit ».
Quand on voit N. Sarkosy oser jouer le « président du peuple » en reprochant au président sortant de n’avoir été que « le président des riches », il faut se pincer.
Course des candidats auprès des entreprises en voie de fermeture, pour délocalisation, pour surcapacité de production, pour rentabilité insuffisante pour les actionnaires. Et que je te sauve par-ci et que je te sauve par-là. Promesses, paroles, paroles… « Nouvelle loi au lendemain de mon élection si je suis élu. »
Un coup d’œil en arrière et, pourquoi ont-ils laissé s’envoler les entreprises, se multiplier les chômeurs, se désindustrialiser la France ?
Pourquoi, viennent-ils, (c’est tout chaud, c’est de la semaine dernière !), de voter ce MES avec enthousiasme pour les uns, avec lâcheté pour les autres, en s’abstenant honteusement. Fin de la souveraineté des états, fin de la démocratie. Soumission aux représentants de la finance spéculative. L’Europe des peuples est morte ou en train de mourir. Ne demeure qu’une Europe-marché à la botte des bébés Goldman-Sachs.
Voilà les faits ! Alors, leurs paroles…
Société du spectacle !
« Des paroles et des actes », une émission politique ? Non ! Un show de divertissement où les représentants du peuple souverain viennent assurer le spectacle avec leurs clowneries, leurs tours de passe-passe, leurs envolées lyriques, leurs coups de gueule, leurs arguments appris par chœur pour certains.
Journalistes porte-micro et prétendants au pouvoir se renvoient des balles de ping-pong, des petites phrases concoctées par les communiquants, ces nouveaux « maîtres Jedi » de la politique-spectacle.
Société du spectacle ! Les grand-messes des réunions en province, avec jeux de lumières, déferlements de bannières, de drapeaux, de banderoles, slogans, cris, chants, produits dérivés, musique et mise en scène…
Pendant ce temps-là, les carburants augmentent, le chômage augmente, la pauvreté augmente, les pays sont en guerre, le Moyen-Orient est au bord du gouffre, le Casino Spéculatif est plus ouvert que jamais, le capitalisme est en train de se suicider, nous courons vers le vide. La planète n’en peut plus, le satellite est condamné par le dogme de « la croissance infinie dans un monde fini ».
Mais c’est peanuts ! « Après nous le déluge ! »
Show goes on !
Américanisation de la vie politique française, ou du moins tentative de bipolarisation entre les « républicains conservateurs » de l’UMP et les « démocrates » du PS, tous deux passés à la moulinette de la pensée unique et du néo-libéralisme ravageur.
Tentative de troisième voie, de droite modérée et goupillonnée avec l’éleveur de dadas du Béarn. Votez pour moi, jouez le bon cheval, je vais mettre un peu de sérieux dans le panier de crabes.
La « Madone des Pétochards », la châtelaine de Montretout, pêche dans le populo, les beaux quartiers et la campagne en essayant de démontrer que tous nos malheurs sont dus aux immigrés et aux technocrates de Bruxelles. Elle distille la haine, elle divise, elle est l’incarnation de l’intégrisme de droite, la salafiste du catholicisme le plus étriqué.
Mamie Eva Joly essaie de faire le job pour les Verts.
Depuis une vingtaine d’années, l’humanité commence à entrevoir que notre manière de vivre constitue une menace sur les générations futures. Prise de conscience vitale ! Mais que la politique spectacle a transformée en vecteur d’existence politicienne permettant la création d’une niche donnant droit à des sièges à tous les niveaux de la vie démocratique du pays depuis la commune jusqu’au gouvernement.
L’écologie peut rapporter.
Enfin, le Front de Gauche, essaie de reconquérir les esprits des travailleurs, des salariés, des retraités en leur redonnant une conscience de classe, en faisant de la pédagogie, en leur proposant autre chose, une autre approche de la réalité, voire une tentative de modifier cette réalité.
En appeler à l’intelligence des masses et non à leur instinct constitue en soi une nette amélioration, une élévation du débat.
Mais à l’heure de la croyance en la Française des Jeux comme solution aux problèmes quotidiens, ne nous faisons pas trop d’illusions.
En toute lucidité, sans grand espoir, il est indispensable de soutenir le candidat le plus près de la vérité de ce qui est et d’affaiblir les illusionnistes au double langage. C’est cela le vote utile.
Après ?
J-M Ayraux ne vient-il pas de nous convaincre que « l’abstention peut être positive » ! Oh ! Le beau tour de magicien du verbe qui risque de lui coûter cher.
25/02/2012