Décidément, cette Ve Constitution est remarquablement faite pour les minus habens.
En ne sélectionnant que deux candidats pour le second tour, le choix est d’une simplicité enfantine puisqu’il n’y a que trois réponses possibles :
1°) jouer les Ponce Pilate et demeurer chez soi, bouder les urnes, voter blanc ou nul, ce qui revient, pour le résultat final au même, et fait parler les commentateurs (mais qu’on ne vienne pas se plaindre des conséquences que cela peut avoir);
2°) assumer le bilan catastrophique du candidat sortant dont on connaît la « probité » exemplaire comme l’illustre le financement de ses campagnes et de ses demeures, la « franchise » universellement admirée avec laquelle il dit tout et son contraire, « l’honnêteté » du caïd de banlieue chic comme on l’a vu lorsqu’il a voulu placer son rejeton à la tête de l’EPAD, la « fidélité » à ses amis comme dans la trahison de ses mentors ( Pasqua, Chirac, Devedjian mis au rebut, etc), la « magnanimité » du croc de boucher, la « culture » du verbe populacier, la « générosité » intéressée, le « sens de l’honneur » dans la trahison des valeurs de la Résistance, sa « connaissance » de notre Histoire de France à condition de ne pas aller au-delà de sa date de naissance, « l’universalité de ses vues » pour se rapprocher de la vision étriquée du Nationalisme de la Maison Le Pen & Fille, et « l’entourage vertueux » de ses collaborateurs, tous gens exceptionnels, exemplaires, irréprochables et d’une haute tenue morale comme l’ont si magistralement illustrées les multiples « affaires » dans les quelles ils sont injustement impliqués ;
3°) oser le changement pour un candidat qui se dit normal, qui prend le temps de la réflexion, qui ne courra pas dans tous les sens, qui fera revenir nos soldats plus tôt que prévu, d’une guerre perdue, qui a des velléités de tenir tête à la finance en transes, à une Europe tout d’austérité et de rigueur germanique, qui mise sur l’école plus que sur les prisons, qui respecte les syndicats au lieu de les vilipender, qui ose prétendre unir les français au lieu de les monter les uns contre les autres, qui respecte la liberté individuelle et laisserait le choix aux femmes de disposer de leur corps, qui ne prend pas les homosexuels pour des débiles mentaux, qui commence à comprendre que l’austérité à la Papa…ndréou conduit dans le mur, qui nous permettrait d’être un peu plus fiers d’être français, ce qui n’est pas rien.
Pour aider les hésitants, les tortilleurs du cou pour scier droit, une recette. Se placer devant une glace, se regarder droit dans les yeux, et se poser la question suivante :
Qu’est-ce que tu veux ? Pour toi, tes enfants, tes petits enfants ?
Être le complice d’un voyou qui a fait ses preuves ou tenter ta chance avec un homme, qui sans être irréprochable, n’en est pas moins plus humain, voire plus digne d’être Président de la République ?
Que mérite ta France ? Vivre repliée sur elle-même ou briller à nouveau ?
Qui défendra mieux notre devise républicaine mondialement admirée et désirée LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE ? Le « padrone » de l’UMPen ou l’ex secrétaire du PS ?
Choisis !
Sachons que, dans tous les cas, la vie démocratique d’un pays ne s’arrête pas à la sortie des urnes. C’est là qu’elle commence et que les citoyens seront nécessairement appelés à résister, à se battre, à prendre toute leur part dans « la guerre classe contre classe » en cours.