Le deuxième amendement est « sacré » aux States. Chacun peut et doit avoir les moyens de se défendre, donc être armé, donc pouvoir tuer s’il se sent menacé. Et un « accident » est si vite arrivé.
Quoi attendre d’autre d’un peuple, d’une civilisation qui a pour fondement le génocide des amérindiens ? La Bible dans une main, le fusil ou le colt dans l’autre.
Cliché ? Non ! La réalité. La banalité de la réalité.
Le record des crimes est détenu par la Californie, l’Etat le plus peuplé, suivi par le Texas. Mais à quoi bon aligner les nombres…Il est tellement évident que l’on a "le droit" de se défendre les armes à la main contre le passage d’immigrants sur ses terres.
« Non ! Mais ! Je suis chez moi ! Na ! » et pan ! Violation de domicile dans les immensités arides de l'Arizona, du Nouveau Mexique ou du Texas.
Aller à l’école, au collège, à l’université, dans certaines régions, c’est risquer sa peau. Les jeunes se tuent entre eux.
Certes, il est préférable d’habiter le N-E des USA que l’Ouest et le Sud. Mais pourquoi cette violence ? Si ce n’est parce qu’elle inscrite dans la mémoire collective des états-uniens et surtout entretenue par l’entertainment sous toutes ses formes (jeux vidéo, films, séries, romans et informations diverses sur les réseaux sociaux où la haine peut se déverser librement).
On glorifie 24/24 H le winner dans tous les domaines. Celui qui écrase les autres dans une concurrence de chacun contre tous. C’est le principe même du capitalisme élevé au rang de religion.
Peut-être faudrait-il ajouter une éducation sacrifiée, où ceux qui se montrent les plus physiquement violents, sont aussi ceux qui possèdent le vocabulaire le plus pauvre pour s’exprimer.
C’est valable pour tous les peuples.
Ajoutons à cela le racisme fondamental des Wasp, à l’égard des gens de couleur. Racisme qui va jusqu’à un retour en force du suprémacisme blanc que l’on voit se répandre non seulement aux USA mais qui déborde dans l’Occident sous domination américaine.
Or, ce qu’il se passe aux USA, va arriver chez les états vassaux. Nous autres, européo-ricains, devons faire très attention à ne pas nous laisser aller à copier stupidement ce qui nous vient de là-bas.
Et pourtant, l’extrême droite « trumpiste" ne cesse de croître en Europe. Il n’y a qu’à voir les résultats des dernières élections présidentielles. Même si, chez nous, la vente des armes est contrôlée, surveillée, on sait que le volume d’armes en circulation, en France, ne cesse de croître.
On ose afficher ses convictions par des tatouages, des drapeaux américains, dont la bannière texane, pour bien signifier que l’on partage l'esprit de ceux qui sont au KKK, et il arrive que des sauvageries s’abattent lâchement sur un arabe ou un noir isolé.
La police et la gendarmerie, sans compter l’armée n’ont guère intérêt à défiler torse nu, le 14 juillet. On y lirait des images et des signes qui nous donneraient une réalité de l’état d’esprit des forces de coercition de la République et l’on comprendrait mieux leur comportement lors de la répression des manifestations de salariés ou d’étudiants. Voire leur comportement quotidien dans l’exercice de leurs fonctions.
Vient enfin s’ajouter à cette violence historique US, le conditionnement religieux d’une Nation qui croit en une vie au-delà de la mort, ce qui permet de laisser à Dieu le soin de trier ceux qu’Il reconnaît comme les siens.
Cette belle hypocrisie, partagée avec les autres paysqui possèdent une religion d’Etat, trouve son apogée avec cette volonté de vouloir remettre en question la liberté des femmes sur leur corps en supprimant l’avortement au nom d’un respect pour la vie.
Société schizophrène qui prône l’anti-avortement ET la peine de mort.
Nation persuadée d’être « le peuple élu » de Dieu et donc un modèle absolu pour le reste du monde.
L’américain moyen ne connaît guère la planète où il vit. Son monde, ce sont les Etats-Unis. Et encore, parfois son état, voir son comté. Tout ce qui vient hors de ce qu’il connaît lui est étrange, dangereux, menaçant. C’est ce qu’a découvert Dany Laferrière, notre académicien haïtien, et que l’on peut lire dans son livre « Cette grenade dans la main du jeune Nègre est-elle une arme ou un fruit ? » (Zulma Poche)
Je ne sais plus quel auteur, analysant cette violence intrinsèque aux USA, faisait remarquer que ce n’était pas tant le nombre d’armes en vente libre (quoique) que l’état d’esprit des gens. Ainsi, il y a autant d’armes en circulation au Canada, ou en Suisse, puisque les citoyens suisses en âge d’être militaires possèdent même leur arme à la maison, et le nombre de meurtres n’a rien à voir avec celui des States.
On peut comprendre le désespoir sûrement sincère de M. Biden. Ce n’est pas en moins de cinq ans que l’on pourra modifier la mentalité d’une population habituée à la violence, vivant de la violence, répandant la violence, instillant la violence sur le satellite par son système économique, sa politique extérieure reposant sur le principe simpliste et impérial : « Nous sommes la première puissance économique et militaire mondiale et nous la resterons ! ».
Ce qui explique le refus d’admettre que d’autres puissances puissent mettre les USA à égalité ou les dépasser que ce soit l’UE, demeurée supplétive de Washington, la Russie et surtout la Chine.
La guerre froide, constituée de guerres chaudes où les deux blocs se défiaient par pays de moindre importance nous prouve cette continuité d’impérialisme US. Il faut être bien malhonnête pour le nier. Et l'on voit bien que l'aide inconditionnelle apportée à l'Ukraine envahie, ravive un passé que l'on regrettait. Rien ne vaut une compétition pour alimenter les bénéfices du complexe militaro-industriel.
Guantanamo a quand même été une zone de non droit, en toute impunité. Et Washington ne reconnaît pas le TPI, tout comme la Russie et la Chine. Donc, recours à la violence, la torture, les massacres de masse en toute impunité. Ce ne sont pas les donneurs d'ordres que l'on emprisonne, mais ceux qui les dénoncent, les lanceurs d'alerte. Assange en prison. Snowden en Russie. Manning incarcérée, libérée puis à nouveau emprisonnée et libre aujourd'hui après tentative de suicide. Et les autres "démocraties" complices de cette violence.
Enfin, la manière dont les USA exploitent leurs ressources du sol et du sous-sol et ce qu’ils imposent aux autres pays dont ils pillent les ressources comme nous le faisons aussi, constitue la violence suprême d’une civilisation qui s’est emparée du satellite et que « l’american way of life » menace de mort.
Alors, les pétages de plomb de jeunes contre des plus jeunes qu’eux, ne sont que de tristes faits divers à replacer dans un monde impitoyable que nous subissons tous et dont nous sommes plus ou moins complices.
Parce que pour nous débarrasser de cette manière de vivre… ce n’est pas demain la veille.
Le confort et la consommation possèdent bien des charmes, voire constituent une addiction. Nous vivons dans « le capitalisme de la séduction permanente » pour notre plus grand bonheur présent mais pas pour tout le monde, et pour le plus grand malheur des générations futures pour l’humanité entière.
25/05/2022